Rechercher
Rechercher

Liban

Hariri : Nasrallah veut, avec les dirigeants iraniens, sacrifier le Liban sur l’autel d’Assad

Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a démonté l’argumentation développée par le Hezbollah pour justifier sa participation aux combats en Syrie, aux côtés des forces de Bachar el-Assad.

Le chef du courant du Futur, le député et ancien Premier ministre Saad Hariri, a répondu mercredi aux propos tenus mardi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans son discours télévisé, justifiant la présence de ses combattants en Syrie. M. Hariri a notamment mis en garde contre le lien qu’a établi sayyed Nasrallah entre le Liban et la crise syrienne, estimant qu’en réalité, le patron du Hezbollah a annoncé « la création d’une armée pour la défense des chiites libanais dans la région et dans le monde, comme si cette communauté était la propriété privée du Hezbollah, ou bien une entité à part entière indépendante de l’État libanais ».


« En fait, nous sommes confrontés à l’un des deux cas de figure suivants : soit un acte de folie qui n’hésitera pas à brûler le Liban pour sauver un régime déjà mort, soit un acte d’arrogance qui mènera cette personne et tous ceux qui l’entourent à la ruine totale. Oui, le Hezbollah, dirigé par Hassan Nasrallah, mène le Liban à sa ruine et voudrait que la communauté chiite occupe les premiers rangs de la voie vers cette ruine et vers une discorde maudite. Nous mettons en garde les Libanais contre le fait de se laisser entraîner dans cette discorde », a souligné Saad Hariri dans sa réponse.


« Nous ne voulons pas argumenter avec le secrétaire général du Hezbollah sur ses prises de position, dont la plupart n’étaient ni logiques ni responsables, notamment en ce qui concerne son déni continu de l’existence d’un soulèvement populaire en Syrie, qui fait face à une machine militaire et criminelle sans précédent dans l’histoire arabe et islamique, a affirmé M. Hariri dans sa réponse. Hassan Nasrallah a choisi de se ranger définitivement dans les rangs des oppresseurs et a proclamé son engagement à défendre jusqu’à la mort le régime de Bachar el-Assad. Il a également choisi d’exécuter les ordres iraniens et la fatwa émise par le wali el-faqih, interdisant la chute de ce régime, et qu’il a ramenée avec lui de Téhéran », a-t-il noté.


« Mais ce qui a échappé au secrétaire général du Hezbollah, c’est que le régime est déjà tombé, et que la volonté de le garder en vie ne relève pas de Hassan Nasrallah ou Ali Khamenei, ou de toute autre partie régionale ou internationale. Le sort de ce régime est entre les mains du peuple syrien, qui a pris la ferme décision de mettre fin au régime de l’injustice et de la tyrannie, indépendamment de la mobilisation des mercenaires et des bénévoles par les forces alliées », a poursuivi Saad Hariri.

Lui seul s’arroge le droit...
Et le leader du courant du Futur d’ajouter : « Dans tous tous les cas, la déclaration la plus dangereuse du secrétaire général du Hezbollah ne porte ni sur sa position concernant la révolution syrienne ni sur sa défense désespérée de Bachar el-Assad, mais sur le lien suicidaire établi entre la question syrienne et le Liban. Hassan Nasrallah affirme que l’État libanais n’existe pas, et que l’existence et le maintien du régime syrien passent avant l’existence du Liban. Hassan Nasrallah efface le Liban de la carte politique et fait du Hezbollah un substitut à l’État et à ses institutions constitutionnelles, sécuritaires et militaires. Lui seul, à la tête du Hezbollah, décide pour tous les Libanais ; lui seul, à la tête du Hezbollah, donne les ordres d’entraîner le Liban dans les guerres civiles et régionales ; lui seul, à la tête du Hezbollah, a le droit d’émettre des fatwas pour combattre les Syriens sur leur territoire, et le droit d’insulter l’État libanais et l’armée libanaise, en proclamant leur incapacité à protéger les Libanais non seulement à la frontière avec Israël, mais à l’intérieur des territoires syriens aussi... », a souligné l’ancien Premier ministre.


Et de poursuivre : « Hassan Nasrallah a, en réalité, annoncé la création d’une armée pour la défense des chiites libanais dans la région et dans le monde, comme si cette communauté était la propriété privée du Hezbollah, ou bien une entité à part entière indépendante de l’État libanais. Partant de ce principe, il se donne le droit d’étendre la portée des opérations du Hezbollah du Liban-Sud pour englober Qousseir et Sayda Zeinab en Syrie. Rien ne l’empêchera de faire du Liban, à tout moment, un front avancé aux côtés du régime iranien, sous prétexte de défendre les sanctuaires religieux. »


« Hassan Nasrallah est en train de nous dire que l’État libanais ne vaut rien, que ce dernier est l’otage du Hezbollah pour l’éternité et que tous les Libanais doivent agir selon ces principes, que ce soit le président de la République, le gouvernement, le Parlement ou toutes les autres entités politiques. L’État est détenu en otage par le Hezbollah, avec toutes les parties et les communautés libanaises, pour les beaux yeux de Bachar el-Assad et pour obéir à la fatwa qu’il a rapportée de Téhéran », a encore dit M. Hariri.


« En fait, nous sommes confrontés à l’un des deux cas de figure suivants : soit un acte de folie qui n’hésitera pas à brûler le Liban pour sauver un régime déjà mort, soit un acte d’arrogance qui mènera cette personne et tous ceux qui l’entourent à la ruine totale. Oui, le Hezbollah, dirigé par Hassan Nasrallah, mène le Liban à sa ruine et voudrait que la communauté chiite occupe les premiers rangs de la voie vers cette ruine et vers une discorde maudite. Nous mettons en garde les Libanais contre le fait de se laisser entraîner dans cette discorde », a-t-il ajouté.


« Cet avertissement doit d’abord inclure tous les dirigeants nationaux qui cherchent des solutions constitutionnelles et politiques pour former le gouvernement et tenir les élections législatives pendant que certains placent l’existence du Liban au bord de l’effondrement, avec le régime syrien, et n’hésiteront pas à sacrifier l’unité nationale et l’unité islamique pour aider Bachar el-Assad à l’emporter », a-t-il noté.


Et M. Hariri de conclure : « Le Hezbollah joue, seul, avec le sort du Liban. Par la voix de son secrétaire général, le Hezbollah n’annonce pas uniquement sa participation à l’embrasement de la Syrie, mais menace de le déplacer au cœur du Liban. Le Hezbollah trouvera sûrement des rescapés de l’époque de la tutelle syrienne pour l’applaudir. Mais le pari repose sur la véritable majorité des Libanais, et les frères honorables et libres de la communauté musulmane chiite, qui n’accepteront pas de sacrifier leur patrie et leur unité nationale, et n’obéiront pas à la volonté du Hezbollah et des dirigeants iraniens d’offrir le Liban en sacrifice sur l’autel de Bachar el-Assad. Ce qu’a annoncé le secrétaire général du Hezbollah est inacceptable, parce qu’il s’agit d’un projet funeste visant à entraîner le Liban dans le brasier annoncé par Assad. Les Libanais de tous bords sont invités à assumer leurs responsabilités historiques pour faire face à ce projet et en exprimer leur rejet par tous les moyens démocratiques, qui resteront, si Dieu le veut, nos seuls moyens de protéger le Liban et la coexistence entre ses fils. »

 

Pour mémoire

Nasrallah affirme que l’Iran et le Hezbollah pourraient intervenir directement en Syrie


L'ASL accuse cheikh Assir de nuire à la révolution syrienne
Le chef du courant du Futur, le député et ancien Premier ministre Saad Hariri, a répondu mercredi aux propos tenus mardi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans son discours télévisé, justifiant la présence de ses combattants en Syrie. M. Hariri a notamment mis en garde contre le lien qu’a établi sayyed Nasrallah entre le Liban et la crise syrienne,...

commentaires (3)

Depuis le temps qu'on répète que ces guerilleros irresponsables et les traîtres libanais sont manipulés par des barbares pour vendre leur pays...

Robert Malek

16 h 36, le 03 mai 2013

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Depuis le temps qu'on répète que ces guerilleros irresponsables et les traîtres libanais sont manipulés par des barbares pour vendre leur pays...

    Robert Malek

    16 h 36, le 03 mai 2013

  • Comportement ANTI-NATIONAL !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 52, le 03 mai 2013

  • C'est peut-être le communiqué le plus clair, le plus consistant et le plus conforme à la vérité que l'ancien président du Conseil des ministres, Saad Hariri, a émis à ce jour. Effectivement Hassan Nasrallah revient de l'Iran, entièrement et aveuglément fusionné dans la folie de ses maîtres iraniens d'intervenir dans la guerre syrienne en faveur du régime tyran refusé par au moins 75% du peuple syrien, tout en plongeant la communauté chiite et tout le Liban dans le plus grand et le plus mortel danger, depuis la consitution de ce Liban en 1920.

    Halim Abou Chacra

    04 h 57, le 03 mai 2013

Retour en haut