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À La Une - Animaux

Qui va sauver le lion de mer de Californie échoué à Tyr ?

Le ministère de l’Environnement pourrait décider de l’envoyer à un sanctuaire.

Le jeune mammifère marin se prélassant sur un pont à Tyr. Photo Animals Lebanon

Quand les premières photos d’un jeune lion de mer ont fait le tour du Net, l’animal a été pris pour un phoque, une espèce qui existe en Méditerranée. Il a fallu les observations d’experts pour se rendre compte que le mammifère marin était en fait un lion de mer, une espèce parente de l’otarie, venant de la côte ouest d’Amérique du Nord.


Selon une source du ministère de l’Environnement, qui s’occupe du dossier via un expert de la vie marine travaillant sur un projet conjoint entre le ministère et l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), l’animal est un lion de mer de Californie (Zalophus californianus). « L’équipe de la réserve, qui est sous la supervision du ministère, a repéré l’animal lundi, poursuit cette source. Notre expert s’est rendu toute la journée sur place pour identifier l’animal et trouver des solutions à sa présence ici. Le principal souci de l’équipe a été de faire en sorte qu’il ne s’approche pas de la côte afin qu’il ne soit pas la cible d’agressions. »


Jason Mier, directeur exécutif de l’ONG Animals Lebanon, a de son côté envoyé la photo du lion de mer à des experts et obtenu la réponse suivante du « International Zoo Veterinary Group » (basé au Royaume-Uni) : « Il s’agit d’un lion de mer de Californie. Il semble être un animal jeune ou alors une femelle, mais il est difficile d’avoir une idée de sa taille à partir des photos ou des images vidéo. On peut l’identifier clairement par ses oreilles, sa façon de se déplacer sur ses palmes arrière, le son qu’il produit, la forme de sa tête et la nature de sa fourrure. Cette espèce n’est pas endémique de la Méditerranée et ne devrait pas y être libérée. Cet animal a apparemment fui d’un zoo marin dans la région et a survécu assez longtemps pour atteindre cette zone. »


Le lion de mer n’a donc clairement pas nagé depuis sa Californie natale, comme le souligne Jason Mier. Selon lui, il existe plusieurs hypothèses envisageables, la plus probable étant que son arrivée dans cette région soit le résultat d’un trafic illégal d’animaux, qui sévit dans la région. Il aurait donc fui d’un bateau ou d’un endroit où il aurait été séquestré. Mais, ajoute Mier, l’animal semble avoir toujours vécu en captivité, n’étant pas effarouché au contact des humains.
Jusqu’à nouvel ordre, comment ce lion de mer adorable, qui a déjà suscité l’engouement de centaines d’internautes, survit-il à Tyr ? La source interrogée au ministère assure que toutes les mesures de protection sont prises. Le lion de mer, selon elle, est suivi de près par une grande organisation hollandaise appelée Animedic ainsi que par l’expert du ministère. Pour sa protection, la Défense civile a fait en sorte qu’il reste sur un de ses bateaux, avec la possibilité de descendre nager et même pêcher (sinon, il est nourri par les responsables de la réserve). Un policier municipal est chargé de sa protection, assure cette source.


Quelle solution pour ce lion de mer échoué sur la plage de Tyr ? « Il faut soit lui aménager un endroit qui puisse l’héberger définitivement ici, ce qui est coûteux et difficile, soit passer un accord avec un sanctuaire en Europe où il sera placé avec d’autres animaux de son espèce, répond la source du ministère. Dans les deux cas, des critères scientifiques très rigoureux seront observés. Une décision devra être prise au courant de la semaine prochaine. Mais dans tous les cas, le lion de mer sera déplacé vers un autre endroit temporaire, plus sûr pour lui que le bateau de la Défense civile. »


Dans tous les cas, assure Jason Mier, il faudra éviter de le libérer en Méditerranée, qui n’est absolument pas son milieu. Le ministère n’envisage pas du tout cette possibilité, selon la source interrogée.
La protection du lion de mer solitaire est bienvenue, puisque celui-ci a déjà échappé à bien des dangers, comme nous l’assure Malek Ghandour, directeur de l’ONG Amwaj el-bi’a basée à Tyr. « Dès que le lion de mer est apparu, les gens l’ont vu comme une nouveauté, dit-il. Par ignorance, certains ont voulu lui construire une cage à même la côte pour le montrer aux visiteurs. Un homme a même voulu l’acheter pour l’empailler ! Nous avons coupé court à toutes ces élucubrations, et l’animal est désormais protégé par une décision commune du ministère de l’Environnement et de la municipalité. »

 

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