Rechercher
Rechercher

Liban - Arts martiaux

Le kali, ou comment se défendre en toute sérénité

Le kali est un sport qui existe depuis plus de vingt ans au Liban, mais il est loin d’être le plus connu. Toute une philosophie et un état d’esprit se cachent derrière cette discipline de défense.

Joe Habis : « Le kali m’a rendu plus serein. »

Au premier abord, le kali peut être perçu comme n’importe quel sport d’autodéfense. Certes, il s’agit d’un ensemble de techniques simples pour se défendre, mais le kali n’est en aucun cas un mélange des autres arts martiaux ou sports de combat.
L’art du kali remonte, dans l’histoire ancienne des Philippines, à la période antérieure à l’empire Majapahit qui domina l’Asie du Sud-Est aux XIVe et XVe siècles. C’est un système ancestral dans le cadre duquel tous les membres du corps sont liés : jambes, coudes, genoux, mains... toutes ces parties sont interdépendantes. Un progrès au niveau d’une partie se transmet automatiquement sur les autres parties.
Dans les sports de combat en outre, on commence normalement l’entraînement à mains nues puis on passe aux armes. Dans le kali, par contre, on engage le combat avec les armes blanches et on enchaîne avec les mains. De cette manière, on apprend à se servir des armes pour aboutir aux mêmes reflexes lorsqu’on est à mains nues. Le but du kali en fait est d’adapter les objets à toutes les situations et le corps à l’environnement et à tous les espaces. Au cas où on serait attaqué, il faut être capable de passer d’un espace à un autre de manière efficace. L’efficacité, voila une philosophie propre aux arts martiaux philippins.

 

Joe Habis avec Punong Guro Jeff Espinous, fondateur du Kali Sikaran.


Se défendre, certes, mais avec philosophie...
Dans le kali, l’unique règle, c’est qu’il n’y en a pas. Tous les coups et les cibles sont permis. Mais si les limites ne font pas partie du kali, l’éthique quant à elle est très présente. Il faut respecter l’autre durant l’entraînement. « Conquérir son adversaire plutôt que de l’affronter », affirme, avec philosophie, Joe Habis, un des plus hauts gradés et principaux représentants du kali dans le monde. Le kali, dit-il, l’a « détendu et pacifié ». « Il m’a rendu plus serein », ajoute-il.
Le kali est un art de rue et non de compétition. C’est tout un état d’esprit et de conscience que l’on peut acquérir pendant le combat. C’est cet état de non-pensée qui permet de s’adapter à toutes les situations. Il permet aussi d’improviser à travers une pratique qui amène vers cette mentalité. C’est la philosophie de la spontanéité. Comme le disait le fondateur du kali et maître de Joe Habis, Punong Guro Jeff Espinous, « la philosophie avant le combat, après... jamais pendant ». Pendant le combat, on n’a pas le temps pour réfléchir, car il faut être dans la réaction pour se défendre. « Si l’esprit vaque à autre chose ne serait-ce que pour un court moment, on n’est plus dans la spontanéité et on peut rater le coup », explique Joe Habis qui exerce depuis plus de trente ans.

 

Un cercle de kali. Photo Stephen Rasmussen


Du kali à Beyrouth, et depuis belle lurette !
C’est au cœur de la capitale libanaise que se trouve l’une des plus anciennes écoles de kali sikaran au monde ! Le guro Joe Habis rencontre son maître en France en 1989. Il n’avait alors que 14 ans. Depuis, le kali et lui ne feront plus qu’un. Il fonde en 1993 la première école « Dojo » à Beyrouth, où il propose un entraînement basé sur la puissance. « La plupart viennent d’abord pour apprendre à se défendre, ils intègrent la philosophie ensuite », confie le guro. Se défendre ne passe pas seulement par le corps, il faut travailler sur l’esprit. C’est sur cela que repose toute la philosophie du kali. Se défendre, se détendre, dans le respect de soi et de l’autre.

Au premier abord, le kali peut être perçu comme n’importe quel sport d’autodéfense. Certes, il s’agit d’un ensemble de techniques simples pour se défendre, mais le kali n’est en aucun cas un mélange des autres arts martiaux ou sports de combat.L’art du kali remonte, dans l’histoire ancienne des Philippines, à la période antérieure à l’empire Majapahit qui domina l’Asie...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut