Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu'ils étendaient leur traque visant un réseau international de trafic de drogue qu'ils affirment lié au Hezbollah libanais et dont les ramifications s'étendraient jusque sur leur sol.
Le département du Trésor affirme dans un communiqué être arrivé à la conclusion, après une enquête menée de concert avec l'agence antidrogue américaine (DEA), que deux sociétés de transfert d'argent libanaises liées à ce réseau représentent "un risque majeur en matière de blanchiment des capitaux".
Cette désignation imposera à terme aux établissement financiers américains de se prémunir contre ces entreprises afin de les empêcher d'utiliser le système financier des Etats-Unis.
Selon le gouvernement américain, le réseau de trafiquants de drogue en question est dirigé par un certain Aymane Saïd Joumaa, détenteur d'un passeport libanais et de papiers d'identité colombiens.
Le Trésor avait déjà affirmé en juin 2012 que ce groupe blanchissait les recettes de son trafic au bénéfice de criminels et du Hezbollah, mouvement qui figure sur la liste noire des "organisations terroristes étrangères" du département d'Etat américain.
En décembre, les autorités américaines avaient annoncé avoir porté plainte au civil contre des établissements financiers libanais accusés d'avoir aidé au blanchiment de 483 millions de dollars pour le compte du Hezbollah, via les États-Unis et l'Afrique, en lien avec des opérations de trafic de drogue.
Cette plainte visait notamment la Lebanese Canadian Bank et deux établissements financiers basés au Liban, la compagnie de change Hassan Ayache et Ellissa Holding. Le Hezbollah avait réfuté ces accusations, affirmant qu'elles ne visaient qu'à "salir" son image.
D'après Washington, le réseau Joumaa a eu recours aux deux sociétés de transfert d'argent incriminées, Kassem Rmeiti & Co For Exchange et Halawi Exchange, pour tenter de contourner les mesures prises par les Etats-Unis pour tarir son financement.
Selon le Trésor, le réseau utilise un commerce légal d'exportation de voitures américaines d'occasion vendues en Afrique pour blanchir les recettes d'un trafic de drogue colombienne a destination de l'Europe transitant par le continent africain.
Les bénéfices seraient ensuite dispersés par les sociétés de transfert libanaises aux Etats-Unis, via d'autres pays comme la Chine ou les Emirats arabes unis, pour alimenter les achats de voitures, et une partie serait déviée au profit du Hezbollah.
"Nous sommes déterminés à dévoiler et perturber les organisations internationales de blanchiment d'argent au fonctionnement perfectionné qui acheminent les recettes du trafic de drogue pour le compte d'entreprises criminelles, et notamment celui du groupe terroriste Hezbollah", affirme le Trésor.
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commentaires (3)
BIEN JOUE, Washington !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
19 h 27, le 24 avril 2013