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À La Une - Diplomatie

Proche-Orient : Kerry exhorte Erdogan à reporter sa visite à Gaza

Le secrétaire d'Etat américain invoque un moment "critique" pour l'avenir du processus de paix israélo-palestinien.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avec son homologue turc Ahmet Davutoglu. HAKAN GOKTEPE/AFP

Au lendemain de la réunion à Istanbul des pays du groupe des Amis de la Syrie, Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a repris son bâton de pèlerin dimanche pour tenter de ranimer la flamme des discussions de paix entre Israël et les Palestiniens, engluées depuis plusieurs années.

 

Au cours d'une rencontre avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, à qui il veut redonner un rôle d'interlocuteur incontournable sur la scène régionale, le chef de la diplomatie américaine a voulu désamorcer la tension suscitée au sein des Palestiniens par sa visite annoncée à Gaza en mai.

 

Ce déplacement dans l'enclave gouvernée par le mouvement islamiste Hamas n'est pas du tout du goût du président palestinien Mahmoud Abbas, chef de la faction rivale du Fateh, qui a jugé qu'il attisait les divisions entre les Palestiniens.

 

A l'issue d'un entretien avec M. Erdogan, M. Kerry a indiqué lui avoir fortement suggéré d'ajourner son projet. "Nous pensons réellement qu'il serait mieux de retarder (cette visite) et qu'elle ne devrait pas avoir lieu en ce moment pour différentes raisons", a-t-il déclaré devant la presse.

"Nous pensons que le moment est particulièrement critique", a ajouté le responsable américain, "nous jugeons qu'il serait plus utile d'attendre des circonstances favorables".

 

Après l'avoir annoncée puis ajournée à plusieurs reprises, M. Erdogan a confirmé au début du mois son intention de se rendre à Gaza afin, a-t-il plaidé, "d'aider" à la levée de l'embargo et du blocus décrété par Israël sur l'enclave palestinienne.

 

Au cours de son entretien avec le Premier ministre comme au cours de ses discussions tout le week-end avec son homologue Ahmet Davutoglu, John Kerry a également insisté sur "l'importance" que revêt aux yeux des Etats-Unis la normalisation des relations entre la Turquie et Israël.

Tous deux "ont été très constructifs et extrêmement désireux d'apporter leur aide à ce processus et ils l'ont déjà prouvé", s'est réjoui le chef de la diplomatie américaine.

 

(Pour mémoire: Netanyahu et Erdogan soldent le contentieux de "la flottille de la liberté")

 

A la demande pressante du président Barack Obama, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté il y a un mois ses excuses à la Turquie pour la mort de neuf militants pro-palestiniens turcs en 2010 lors d'un raid israélien contre une flottille humanitaire en route pour Gaza.

Jusque-là catégoriquement rejeté par M. Netanyahu, ce geste a mis un terme à trois ans de brouille entre les deux pays.

 

Premier signe de ce réchauffement, une délégation israélienne est attendue lundi à Ankara pour ouvrir des négociations avec la Turquie sur l'indemnisation des victimes turques de l'incident de 2010, dont l'intransigeance laisse présager de multiples difficultés.

 

Au cours de sa précédente visite en Turquie il y a deux semaines, M. Kerry avait clairement annoncé son intention de faire de la Turquie un acteur de la relance du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, un scénario sèchement et immédiatement rejeté à Tel-Aviv.

 

En plus de pousser les feux de la réconciliation turco-israélienne, le secrétaire d'Etat américain a profité de son séjour stambouliote pour s'entretenir une nouvelle fois avec M. Abbas. Au menu de cet entretien, "la manière de faire revenir les deux parties à la table des négociations", selon les termes d'un diplomate du département d'Etat.

 

M. Kerry n'a pas été très disert devant la presse sur cet échange, se contentant de le qualifier de "très productif".

 

Washington travaille ainsi à un projet de relance de l'économie palestinienne pour tenter de rétablir la confiance entre les deux parties, faute d'avoir enregistré des progrès pendant la dernière tournée de M. Kerry dans la région.

 

Avant de mettre le cap sur Bruxelles, le chef de la diplomatie américaine s'est dit persuadé dimanche que M. Abbas trouverait un bon successeur au Premier ministre palestinien démissionnaire, Salam Fayyad. Malgré ce contretemps, il s'est dit déterminé à "poursuivre ses efforts" en faveur de la paix.


 

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