Rechercher
Rechercher

À La Une - Événement

À l’honneur, la délégation libanaise n’a pas chômé au Salon international du livre de Québec

C’est dimanche dernier, 14 avril, que s’est clôturé le Salon international du livre de Québec, affichant au tourniquet 5% de fréquentation de plus que les années précédentes. Le Liban était à l’honneur pour cette 15e édition.

Photo de famille au stand de la Diversité qui partage son espace avec le Liban.

La délégation, composée de Michel Chouéri, Charif Majdalani, Tania Hadji-Thomas Méhanna, Levon Nordiguian, Hyam Yared, Iman Humeydane, Nisrine Ojeil, Ralph Doumit, Abbas Beydoun et Fifi Abou Dib, a vécu une petite semaine très dense au rythme des rencontres, tables rondes et signatures programmées.
Dès la cérémonie d’ouverture, où le consul général du Liban au Québec, Fady Ziadé, a fait spécialement l’aller-retour en soirée depuis Montréal pour rencontrer ses compatriotes et leur prêter main forte, l’intention était claire de donner à l’adjectif «international» toute sa valeur. Les organisateurs québécois de ce Salon qui a connu cette année une affluence exceptionnelle (67000 visiteurs au total) ne cachaient pas leur plaisir et leur fierté d’accueillir non seulement des auteurs et éditeurs libanais, mais également de nombreux écrivains étrangers de langue française, notamment haïtiens, belges, danois, sénégalais et, bien sûr, français. Que ce soit John Keyes, président du conseil d’administration du Salon, ou Philippe Sauvageau, président directeur général de cette institution, tous deux entourés de leurs conjointes et de leurs assistants, nul n’a ménagé ni ses efforts ni son temps pour assurer le succès de l’événement.

Les auteurs jeunesse
Parmi les temps forts de cette semaine très active, il y eut, pour l’ensemble de la délégation, une rencontre passionnante avec des étudiants en littérature du CEGEP (propédeutique) Garneau. Les auteurs ont été les premiers surpris par la connaissance approfondie que ces étudiants, qui se destinent tant à l’écriture qu’aux métiers du livre, avaient de leurs œuvres. Les questions posées étaient d’une pertinence exceptionnelle et révélaient une véritable passion pour l’écriture. Ce fut ensuite un réel plaisir de les retrouver au stand de la littérature libanaise où ils sont venus spontanément acheter des livres et demander des signatures. D’autres moments particuliers ont été vécus par Nisrine Ojeil, auteure de livres de jeunesse et conteuse hors pair qui est allée à la rencontre d’écoliers québécois déguisée en fée orientale, subjuguant son jeune auditoire avec ses histoires tendres, à la fois réalistes et magiques. De son côté, Ralph Doumit, brillant illustrateur et auteur de BD et de romans pour adolescents, a lui aussi fait un carton auprès d’un groupe d’enfants de 10 à 12 ans avec une animation sur le Liban. Très sollicité au stand du Salon, il signait ses livres d’un petit dessin. Plus tard, il a tenu le public en haleine en illustrant une histoire en direct sur écran lumineux, au fur et à mesure qu’elle se racontait.

Les poètes
Les «poètes» ont eu, eux aussi (et à plusieurs reprises !), leur quart d’heure de gloire. En effet, Abbas Beydoun, Hyam Yared et Imane Humeydane, très sollicités lors de cette semaine où le jazz avait la part belle, toujours accompagné de lectures poétiques, ont enchaîné les apparitions publiques. Grand succès pour l’exquis Abbas Beydoun, la tête si loin dans les nuages qu’il a littéralement fallu le retenir par les pieds pour l’empêcher de s’envoler. Hyam Yared est notamment intervenue dans le cadre du Salon à l’occasion d’une table ronde sur l’amour modérée (immodérément) par son éditeur d’origine haïtienne Rodney St-Eloi (Mémoires d’encrier) en présence des poètes James Noël (Haïti), Suzanne Dracius (Martinique), Boubacar Boris-Diop (Sénégal), Geneviève Damas (Belgique, prix des Cinq-Continents) et Henri Le Bal (France). Rencontre délirante qui s’est achevée par une danse de l’amour. Très sollicitée pour diverses lectures avec ses camarades Yared et Baydoun, Imane Humeydane s’est notamment distinguée lors d’une lecture polyphonique organisée par les Poètes de l’Amérique française dans le cadre somptueux d’une vieille église convertie en musée et centre culturel. Dans une atmosphère de recueillement feutrée par la pénombre, entre un clavecin, un piano et une mezzo soprano qui chantait un répertoire romantique, Humeydane a lu des extraits de son roman D’autres vies. Une autre voix libanaise s’est faite entendre à cette occasion, celle de Nadine Ltaif venue de Montréal se joindre au groupe et qui a lu des extraits de son poème Hamra après la guerre. Le même soir, Yared poursuivait avec une animation jazz et poésie à l’hôtel Clarendon.

Les historiens
Drainant un public divers où prédominent les immigrés arméniens, l’historien et archéologue Lévon Nordiguian, directeur du Musée de la préhistoire de l’USJ, spécialisé dans les civilisations anciennes et médiévales, était l’un des points de mire du stand libanais avec notamment son livre-album Les Arméniens, la quête d’un refuge. On ne pouvait pas le perdre, le sachant toujours au stand en train de signer. Charif Majdalani, dont les somptueuses fictions ont toujours pour trame un cadre historique, a été pour sa part très sollicité par les médias québécois, notamment les radios. Enchaînant interviews, conférences et tables rondes, le directeur du département de lettres françaises de l’Université Saint-Joseph, chevalier des Arts et des Lettres, prix Phénix, prix Tropiques et prix François Mauriac de l’Académie française, a livré de bonne grâce les mécanismes de ses romans et quelques secrets d’auteur pour le plus grand bonheur d’un public merveilleusement enthousiaste.

Ceux « du métier »
Enfin, le chef de la délégation Michel Chouéri, qui, fort de sa double nationalité libano-canadienne, portait à bras le corps tant l’édition que la diffusion du livre francophone libanais, multipliait les contacts et partageait son expérience tant en public qu’en privé pour faire bouger les lignes dans un domaine qui au Liban ne progresse pas assez vite. C’est grâce à son énergie que ce déplacement a pu avoir lieu, avec les rencontres enrichissantes et utiles dont il a offert l’opportunité. De son côté, Tania Hadji-Thomas Mehanna, fondatrice et directrice des éditions Tamyras, qui a connu un grand succès au stand avec son livre consacré à la lentille, est également intervenue aux côtés de Chouéri sur une table ronde consacrée aux problèmes des métiers du livre francophone, les participants s’étant particulièrement intéressés à la manière (qui reste encore à trouver) de contourner l’omniprésente plateforme parisienne pour assurer un succès d’édition.

 

Pour mémoire

Le Liban invité d’honneur du Salon du livre de Québec


Salon du livre francophone de Beyrouth : une réussite, contre vents et marées

La délégation, composée de Michel Chouéri, Charif Majdalani, Tania Hadji-Thomas Méhanna, Levon Nordiguian, Hyam Yared, Iman Humeydane, Nisrine Ojeil, Ralph Doumit, Abbas Beydoun et Fifi Abou Dib, a vécu une petite semaine très dense au rythme des rencontres, tables rondes et signatures programmées.Dès la cérémonie d’ouverture, où le consul général du Liban au Québec, Fady Ziadé,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut