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À La Une - Politique

France : Jean-Marc Ayrault, un Premier ministre au coeur de toutes les tempêtes

Le chef du gouvernement français partage une impopularité record avec François Hollande.

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à l'issue d'une conférence de presse à Paris le 11 avril 2013. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Le Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, au centre en France de toutes les critiques, du mariage gay à la publication des patrimoines des élus, affiche après onze mois de pouvoir une détermination à aller au bout de ses réformes alors que les prétendants à sa succession se multiplient.

 

Affaire Cahuzac, chômage, plans sociaux, violente fronde à droite contre le mariage gay, et à gauche contre le projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes près de sa ville de Nantes (ouest)... : Jean-Marc Ayrault, 63 ans, encaisse coup après coup face à tous les mécontentements, pliant l'échine mais sans rompre, dans son rôle de "fusible" éventuel pour le président de la République.


(Pour mémoire : Affaire Cahuzac : L'Elysée savait-il depuis décembre ?)

Présentant parfois l'image d'un homme accablé, l'ancien député-maire est aussi critiqué pour son manque de charisme et d'autorité sur ses ministres et les parlementaires de sa majorité.

"Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport Notre-Dame-des-Landes, tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes !", lui a lancé en décembre le turbulent ministre en charge du Redressement productif, Arnaud Montebourg, furieux que le Premier ministre ait refusé la nationalisation du site sidérurgique Mittal en Lorraine (est).

En début de semaine encore, un autre ministre, Alain Vidalies (Relations avec le Parlement) a contredit son "patron" en affirmant que la publication des feuilles d'impôt des ministres ne figurerait pas dans un prochain projet de loi sur la moralisation de la vie politique alors que Jean-Marc Ayrault l'envisageait trois jours avant...

 

"Mon combi Volkswagen"

Face à ces tempêtes quotidiennes, l'ancien professeur d'allemand tente de maintenir le cap, parle de "volontarisme", assure qu'il ira "au bout" de ses réformes, mais son discours peine à trouver un écho dans l'opinion. Il partage une impopularité record avec François Hollande (26% d'opinions favorables).

 

Pour justifier la politique de rigueur, de plus en plus contestée y compris au sein de son gouvernement, il plaide pour un "redressement dans la justice", mais là aussi sans convaincre.

 

Au Parlement, les élus de la majorité socialiste l'écoutent poliment, regrettant en privé le manque de souffle de ses discours. Son discrédit est tel que même le propre président socialiste de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, ne prend plus de gants dans ses critiques publiques.

Après avoir dénoncé "le côté absurde" du retour du déficit à 3% à date fixe comme le préconisait le chef du gouvernement, M. Bartolone mène aujourd'hui la fronde des députés opposés à l'opération transparence du patrimoine, en dénonçant une "démocratie paparazzi". Pour le plus grand plaisir d'une partie de l'opposition de droite et de son chef, Jean-François Copé, virulent dans ses dénonciations de "voyeurisme" et des "deux personnalités faibles" qui gouvernent selon lui la France.

Ces derniers jours, Claude Bartolone a laissé courir la rumeur véhiculée par la presse selon laquelle il pourrait remplacer Jean-Marc Ayrault à Matignon.

 

François Hollande a exclu un remaniement gouvernemental dans l'immédiat. Outre Claude Bartolone, le populaire ministre de l'Intérieur Manuel Valls est une option comme Michel Sapin, ministre du Travail.

 

En cas d'austérité assumée, le président peut aussi faire appel au centriste François Bayrou, voire à "l'expatrié" social-libéral Pascal Lamy, dont le mandat à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) prend fin en septembre.

 

Pour sa part, Jean-Marc Ayrault, qui n'a pas d'ambition présidentielle, espère tenir jusqu'aux élections municipales de 2014. Il se montre fier de son image de Français moyen et met en avant la "valeur sentimentale" de son "combi Volkswagen" de 1.000 euros, qui figure en bonne place dans sa déclaration de patrimoine publiée lundi. Celle-ci inclut aussi des biens immobiliers d'une valeur totale d'environ un million d'euros.

Pour mémoire
Transparence inédite, les ministres français dévoilent leur patrimoine

Le Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, au centre en France de toutes les critiques, du mariage gay à la publication des patrimoines des élus, affiche après onze mois de pouvoir une détermination à aller au bout de ses réformes alors que les prétendants à sa succession se multiplient.
 
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