Syrie : discussions en cours sur le classement du Front al-Nosra, selon Paris

Des discussions "informelles" en vue d'un classement du Front al-Nosra, actif en Syrie, comme "organisation terroriste" ont débuté à Londres lors de la réunion mercredi et jeudi du G8 et doivent se poursuivre à l'ONU, a indiqué vendredi le ministère français des Affaires étrangères.

"C'est un des sujets qui ont été évoqués au G8 ou en marge du G8 (mercredi et jeudi à Londres), mais ce n'est pas le cadre dans lequel une décision comme celle-ci peut être prise", a déclaré lors d'un point de presse Philippe Lalliot, porte-parole du ministère.

"Ces discussions viennent de commencer. Elles vont se poursuivre dans le cadre naturel qui est celui du Conseil de sécurité" de l'ONU, a précisé le porte-parole.

Mardi, après l'annonce d'el-Qaëda en Irak affirmant parrainer al-Nosra, Paris avait dit souhaiter une telle discussion.

Depuis, al-Nosra a annoncé mercredi son allégeance au chef d'el-Qaëda, Ayman al-Zawahiri.

"Inscrire al-Nosra sur une liste d'organisations terroristes des Nations unies, c'est une mesure que nous étudions en concertation avec nos principaux partenaires, dans le cadre du Conseil de sécurité, ainsi qu'avec nos interlocuteurs de la Coalition nationale syrienne" (opposition), a poursuivi M. Lalliot.

Selon lui, une option possible est l'inscription d'al-Nosra sur la liste du Comité des sanctions, en vertu de la résolution 1267 de l'ONU qui concerne el-Qaëda. Les quinze membres du Conseil de sécurité siègent dans ce comité.

Pour Paris, une demande identique de la Syrie devant le "Comité 1267" "n'a pas été formellement déposée". Le ministère syrien des Affaires étrangères a dit avoir fait cette démarche jeudi.

"Ce dépôt n'ayant pas été fait, les Etats membres du Comité n'ont pas eu à se prononcer officiellement. Le moment venu, la France refusera toute manoeuvre du régime qui consisterait, par le biais de cette demande, à assimiler l'ensemble de l'opposition syrienne à des terroristes", a précisé le porte-parole du ministère français.

Il a relevé que la Coalition nationale syrienne "s'était démarquée des déclarations faites par el-Qaëda et al-Nosra" et avait rappelé son attachement à la démocratie.