Quelque 25 présidents de communautés représentant les provinces consistoriales, selon l'avocat Elie Korchia, vice-président du Consistoire de Paris, se réuniront à partir de midi à Paris pour débattre de l'affaire qui depuis huit jours secoue la communauté juive et défraye la chronique non seulement en France, mais à l'étranger.
Gilles Bernheim, élu grand rabbin de France en 2008 et installé le 1er janvier 2009, a exclu mardi soir de démissionner, considérant qu'il s'agirait d'une "désertion", même s'il a reconnu plusieurs plagiats, qu'il a qualifiés d'"emprunts", dans différents ouvrages et s'il a reconnu son "entière responsabilité".
Il a également avoué qu'il n'avait pas obtenu l'agrégation de philosophie, contrairement à ce qui est indiqué sur plusieurs notices biographiques, notamment celle du Who's Who, expliquant avoir "laissé dire" ce mensonge à la suite d'un "événement tragique" dans sa vie.
Les statuts du Consistoire permettent de démettre un grand rabbin, même si cette possibilité n'a jamais été utilisée.
Certaines sources, au sein du Consistoire, espéraient mercredi ne pas avoir à s'en servir, s'en remettant à une décision personnelle du grand rabbin.
Par ailleurs, son porte-parole Moché Lewin, rabbin en Seine-Saint-Denis, a annoncé ce matin sa démission à l'AFP, sans vouloir commenter plus avant.
Les déboires de Gilles Bernheim remontent à la mi-mars, quand a été débusqué un premier plagiat sur son ouvrage "Quarante méditations juives" (2011). Après avoir tenté de se défausser sur le philosophe Jean-François Lyotard, il avait reconnu sa faute mercredi dernier. Depuis d'autres plagiats ont été révélés.
En outre, contrairement à ce dont il se prévalait, le grand rabbin n'est pas agrégé de philosophie de l'Université, ce qu'il a reconnu mardi soir, tout en excluant de démissionner.
Selon une source rabbinique qui souhaite garder l'anonymat, Gilles Bernheim, jusqu'ici réputé pour ses hauteurs de vue et ses positions éthiques et philosophiques, "a insuffisamment forgé sa propre pensée, ses emprunts traduisent une faiblesse".
"En outre, on s'aperçoit qu'on le connaît très mal", ajoute cette source. "Il est en fait totalement imprévisible. Nul ne sait ce qu'il va faire".
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