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À La Une - Religion

François célèbre pour la première fois la Passion au Vatican et au Colisée

Le pape remercie les jeunes Libanais qui ont rédigé les méditations.

Le pape François lors de la commémoration de la Passion du Christ vendredi dans la basilique Saint-Pierre. AFP PHOTO / FILIPPO MONTEFORTE

Le pape François a commémoré vendredi solennellement la Passion du Christ dans la basilique Saint-Pierre, avant de présider au Colisée le traditionnel chemin de croix. 


Sous les ors et marbres de la basilique, le prédicateur de la Maison pontificale, le père capucin Raniero Cantalamessa, a comparé l'Eglise à un "vieil édifice" et appelé François à la "ramener à la simplicité et à la linéarité de ses origines".
Alors que François, l'expression grave, revêtue de la chasuble rouge aux couleurs de la Passion, l'écoutait attentivement, le prédicateur a déclaré que cette mission avait été confiée par Dieu au XIIIe siècle à Saint-François d'Assise, dont le nom a été repris par le 266e pontife de l'Eglise catholique: "Va et répare ma maison".


"Au fil des siècles, pour s'adapter aux exigences du moment, les vieux édifices sont remplis de cloisons, d'escaliers, de salles". Désormais, les "adaptations" qui se sont succédé "ne répondent plus aux exigences. Il faut avoir le courage d'abattre tout cela", a-t-il dit. Il a énuméré les obstacles à l'annonce de l'Evangile: "Les murs diviseurs (...), l'excès de bureaucratie, les restes d'apparats, lois et controverses passées, devenus de simples détritus".

Le pape est par la suite allé embrasser le Christ en croix, qui lui était tendu par un officiant, posant doucement sa main sur le visage affaissé de Jésus crucifié.


Le marathon pascal devrait se poursuivre de manière classique après la nouveauté qu'avait constitué le lavement des pieds, jeudi, dans un centre de détention romain pour mineurs. Le pape avait lavé les pieds de douze jeunes, dont deux filles et deux musulmans.
Seul changement de taille annoncé: François a voulu que plusieurs lectures et processions soient raccourcies dans les célébrations qui auront lieu avant dimanche, a dit le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.
"Cela répond au désir de simplicité du pape. Il a une grande austérité dans sa manière de célébrer la liturgie", a-t-il souligné.

 

 

Médiations rédigées par des Libanais
Dans la nuit, François a présidé le traditionnel chemin de croix au Colisée.
Le nouveau pape, âgé de 76 ans, a salué "l'amitié de tant de nos frères musulmans" au Moyen-Orient et exhorté les chrétiens à "répondre au mal par le bien".
Le pape a remercié les jeunes Libanais qui ont rédigé les méditations. Rappelant le voyage de son prédécesseur Benoît XVI au Liban en septembre, il a commenté : "nous avons vu alors la beauté et la force de la communion des chrétiens de cette Terre et de l'amitié de tant de nos frères musulmans et de beaucoup d'autres".
"Je ne veux pas ajouter beaucoup de paroles. En cette nuit une seule parole doit demeurer, c'est la Croix elle-même. La Croix de Jésus est la Parole par laquelle Dieu a répondu au mal du monde", a affirmé le pape jésuite, au cours du premier Chemin de croix qu'il présidait, devant quinze à vingt mille fidèles, se recueillant dans la nuit avec leurs lumignons. "Parfois, a-t-il médité, il nous semble que Dieu ne répond pas au mal, qu'il demeure silencieux. En réalité Dieu a parlé, a répondu, et sa réponse est la Croix du Christ : une Parole qui est amour, miséricorde, pardon".
"Chers frères et sœurs, la parole de la Croix est aussi la réponse des chrétiens au mal qui continue à agir en nous et autour de nous. Les chrétiens doivent répondre au mal par le bien", a-t-il recommandé.
"Jésus nous aime tant et est tout Amour", a-t-il conclu en improvisant.

(Pour mémoire: Benoît XVI demande au patriarche Raï de rédiger les méditations du chemin de croix au Colisée)


Une manière de mettre en relief le drame du Moyen-Orient, avec la guerre en Syrie, la difficile coexistence entre musulmans et chrétiens, la montée de l'islamisme, le départ de nombreux chrétiens vers l'Occident.
Les méditations feront de nombreuses références "aux traditions des pères orientaux", a précisé le père Lombardi.
Des séminaristes chinois, des familles italiennes, des religieuses du Liban et du Nigeria, des jeunes du Brésil -où se tiendront les prochaines Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) fin juillet en présence du pape François- porteront notamment la croix sur le parcours.
La tonalité de ces méditations devrait tourner autour de la défense de la vie, menacée par les guerres, l'intolérance, l'oppression, mais aussi par des lois (avortement, euthanasie) qui, selon l'Eglise, ne défendent pas assez les droits des plus faibles.

 

Le pape François a procédé hier au lavement des pieds de dix jeunes hommes et de deux jeunes filles, dont des musulmans, dans un geste sans précédent dans une prison de Rome, lors de la traditionnelle messe du jeudi saint. Osservatore Romano/AFP/HO

 


A Jérusalem, des processionssous haute surveillance
La passion du Christ a été fêtée un peu partout dans le monde. Des dizaines de milliers de pèlerins ont parcouru dans la Vieille ville de Jérusalem, sous la haute surveillance de la police israélienne, le chemin que Jésus a emprunté, selon la tradition chrétienne, en portant sa croix jusqu'au lieu de sa crucifixion.

 

Avant les festivités célébrant la résurrection du Christ le dimanche de Pâques, des fidèles du monde entier ont ainsi commémoré la mort de Jésus à l'occasion du Vendredi Saint en suivant la célèbre Via Dolorosa.

Des groupes de chrétiens espagnols, indiens, srilankais, philippins notamment ont pris part à la procession le long des stations du chemin de croix de Jésus jusqu'à la basilique du Saint Sépulcre, considéré comme le lieu de sépulture du Christ, a constaté une photographe de l'AFP.

 

Des milliers de policiers israéliens étaient présents dans et autour de la Vieille ville. Ces renforts ont été déployés pour protéger les pèlerins d'éventuelles manifestations de Palestiniens lors de la prière du vendredi sur l'Esplanade des Mosquées, à la veille de la "Journée de la terre", avait indiqué auparavant une porte-parole de la police.

La "Journée de la Terre" ("Youm al-Ard", en arabe) marque, chaque 30 mars, la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël.

 

 

Crucifixion

A des milliers de kilomètres, des catholiques des Philippines ont rejoué, comme chaque année, les dernières heures de Jésus Christ, cloués sur la croix ou en se flagellant, une dévotion poussée à l'extrême et réprouvée par l'Eglise du pays.

Les touristes, étrangers et philippins, sont venus en masse à San Fernando, à 90 minutes de route de Manille, pour assister à ces scènes sanglantes de la Passion du Christ.

 

Sous un soleil brûlant et sur un terrain vide en bordure de la ville, de longs clous ont été enfoncés dans les pieds et les paumes des mains de plusieurs hommes, qui se sont succédé sur la croix, devant un parterre de fidèles en prière. Dans cette région au nord de Manille, ils étaient une vingtaine à s'être prêtés à ce rituel.

 

Ailleurs dans San Fernando, des hommes la tête recouverte d'une cagoule se sont flagellés avec des morceaux de bambou noués par des cordes, en pénitence de leurs pêchés, projetant des gouttes de sang sur les spectateurs qui bordaient les rues. Les volontaires au crucifiement attendent en échange la réalisation de leurs prières, qui portent souvent sur la guérison d'un proche.

 

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