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Liban

Le Forçat innocent

L’image si riche du forçat innocent, qui, comme un dauphin en mer, surgit et disparaît dans la littérature française, ne trouve son accomplissement que dans l’image du Serviteur souffrant magistralement annoncée dans le Livre d’Isaïe : le Christ en agonie adressant à son père son ultime prière, si complexe et si complète à la fois, et si riche : « Père, que cette coupe passe loin de moi, mais que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite. »
On est loin de Supervielle sans doute, mais il est certain que le poète ne reniera pas cette extrapolation vers le Christ de la si riche image qu’il s’est lui-même réapproprié de Verlaine, et que ce dernier a peut-être empruntée à Hugo.
La mort sera à jamais la coupe amère qui, à l’origine, n’était pas destinée à l’homme, mais fut introduite au monde par une désobéissance assumée par tous, et à l’amertume de laquelle Dieu même voulut goûter.
Comme nous, comme homme, le Christ a assumé cette horreur devant la mort familière à tout vivant, et doublée pour Lui d’une autre horreur, l’engloutissement de la création dans la seconde mort, dont la première n’est que la pâle figure;
tout en en étant l’image visible et le masque félon.
L’horreur du mal, l’amertume infinie de la séparation, voilà ce qui fit le tourment du Forçat innocent que nous vénérons comme Dieu le Fils et dont nous honorons aujourd’hui la Croix.

 

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