Rechercher
Rechercher

À La Une - France

La politique s'invite dans le retour à la chanson de Carla Bruni

L'ex-Première dame intrigue les journalistes avec ses nouvelles chansons.

L'ex-Première dame Carla Bruni Sarkozy aux ECHO Music Awards à Berlin le 21 mars 2013. AFP / JENS KALAENE

Libérée de ses obligations de Première dame, Carla Bruni-Sarkozy remet ses habits de chanteuse en publiant lundi un quatrième album, mais la politique et les ennuis judiciaires de son mari se sont invités dans la promotion de ces "Little French Songs".

 

Mercredi, ce sont ses déclarations sur la situation de l'ancien président, mis en examen pour "abus de faiblesse" aux dépens de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt dans le cadre du financement de sa campagne victorieuse de 2007, qui sont ressorties de la salve d'entretiens accordés aux quotidiens Le Parisien et Le Figaro et à la radio RTL.

 

A chaque fois, les mêmes mots et la même émotion : "épreuve très douloureuse", "inimaginable", "très difficile de ne pas en parler mais tout aussi difficile d'en parler"...

Signe du contexte inhabituel, le journaliste du Figaro Olivier Nuc explique qu'il y a eu des "questionnements" au sein de la rédaction pour savoir sous quelle rubrique devait être publié l'entretien.

"Je tenais, et j'ai été soutenu en ce sens, à ce qu'elle soit en page culture", dit-il à l'AFP.

Avant même la mise en examen de Nicolas Sarkozy, c'est sous l'angle politique que l'album a fait parler.

 

Carla Bruni, qui entamera une tournée à l'automne, a enregistré "Little French Songs" en 2011 pendant que son mari était à l’Élysée. Mais sa sortie a été repoussée à l'après-présidentielle de 2012.

Entre chanson et folk, c'est un disque traversé par les thèmes du temps qui passe, de l'amour et de la chanson française de Barbara à Trenet en passant par Johnny.

Mais si la compagne de l'ex-président évite soigneusement tout sujet ouvertement politique, plusieurs textes signés de sa main ont interpellé les commentateurs.

 

Ambiguïté

La chanteuse de 45 ans a ainsi dû démentir qu'elle fasse allusion aux frasques sexuelles de l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn en évoquant un "Sofitel" dans "Chez Keith à Anita". Puis assurer qu'elle ne visait pas François Hollande dans "Le Pingouin", où elle décrit un oiseau "à l'air souverain" qui "n'a pas des manières de châtelain".

En revanche, elle a confirmé avoir écrit "Mon Raymond" pour son mari. "Quoi qu'en disent les bouffons, Raymond c'est de la dynamite", y chante-t-elle.

 

Un positionnement délicat à gérer pour les journalistes musicaux.

L'hebdomadaire culturel Télérama a ainsi décidé de ne pas publier de critique de "Little French Songs", mais de faire un portrait de Carla Bruni.

"On ne peut pas critiquer le disque de Carla Bruni comme si c'était un disque ordinaire, on est tous piégés par le contexte. Elle-même se met dans une position ambiguë, donc elle nous met dans une position ambiguë", explique la journaliste Valérie Lehoux.

"Certaines chansons s'apprécient sans aucune considération du contexte politique, d'autres non. Cela a plutôt éclairé ma lecture de l'album, qui, à mon sens, est un peu un disque double entre un registre qu'on lui connaissait, celui de la mélancolie, et un registre plus nouveau pour elle, un peu satirique", estime de son côté Olivier Nuc du Figaro.

 

Pour le moment, Emmanuel Marolle, du Parisien, est un des rares journalistes à s'être lancé dans une véritable critique musicale du disque, qu'il juge "réussi".

"J'ai essayé de me remettre dans le même état d'esprit que quand j'ai découvert son premier disque", le triomphal "Quelqu'un m'a dit" écoulé à 2 millions d'exemplaires en 2002, dit-il. Mais "que ce soit dans mon entourage professionnel ou non-professionnel, je sens que les gens font un blocage. Je pense que ça va être très dur pour elle".

Libérée de ses obligations de Première dame, Carla Bruni-Sarkozy remet ses habits de chanteuse en publiant lundi un quatrième album, mais la politique et les ennuis judiciaires de son mari se sont invités dans la promotion de ces "Little French Songs".
 
Mercredi, ce sont ses déclarations sur la situation de l'ancien président, mis en examen pour "abus de faiblesse" aux dépens...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut