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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Le cri d’alarme des femmes francophones

Le premier Forum mondial des femmes francophones s’est tenu au musée du Quai Branly, à Paris.  Cyril Bailleul/OIF

De Kigali, Paris, Québec ou Beyrouth, elles sont toutes là, femmes de combats, femmes de réseaux, femmes engagées, elles sont 400 de la société civile, venues de plus de 77 pays francophones, dans ce musée des arts premiers, le Quai Branly, à l’occasion du premier Forum mondial des femmes francophones. « Les textes et lois existent, maintenant il faut des actions » : qu’elles soient sur le podium pour témoigner de leur expérience personnelle de terrain, ou dans l’assemblée pour questionner ou revendiquer, elles sont fermes, ce forum ne doit pas être une rencontre de simples promesses. Yamina Benguigui, ministre déléguée en charge des Français de l’étranger et de la Francophonie, ne s’est pas contentée de faire un discours et de s’installer au premier rang. Elle s’est ingéniée pour permettre à tout le monde de s’exprimer.
Il y a la femme en temps de guerre avec un terrible constat : son corps devient un champ de bataille pour les hommes. Elles sont violées, torturées, deviennent des esclaves sexuelles. Certes, « il y a les discours, les textes, mais ce que nous vivons sur le terrain est différent », témoignent des militantes congolaises. Brigitte Quenum, représentante de l’Onusida, est venue parler d’un autre tabou, celui du VIH. « La violence basée sur le genre est à la fois une cause et une conséquence du fléau du sida », affirme-elle, proposant des mesures pour impliquer davantage les femmes dans les brigades d’intervention.
L’éducation doit suivre la société, disait Ibn Khaldoun. Aujourd’hui, les conditions des droits de la femme, socles des droits fondamentaux, sont remises en cause. Aicha Bah Diallo, ancienne ministre de l’Éducation guinéenne, rappelle l’inégalité dans l’éducation : dans le monde, 61 millions d’enfants n’y accèdent pas, parmi eux 54 millions sont des filles. « Sans 10 ans de scolarité, vous ne pouvez pas avoir les compétences fondamentales pour être opérationnel dans la vie », souligne l’ancienne ministre. Elle demande par ailleurs un plan d’action viable, car « 16 milliards, c’est des cacahuètes ! ».
Pour sa part, Nadia el-Fani, réalisatrice tunisienne, auteure de Laïcité Inch’Allah, Même pas mal et Nos seins nos armes, rappelle que la Tunisie a été créée par une femme et qu’aujourd’hui les hommes éprouvent de la difficulté à partager leurs privilèges. Quant à Bothaina Kamel, la journaliste égyptienne qui se présente aux élections présidentielles, elle est ovationnée. « On ne peut plus se permettre d’être sur deux chaises, progressisme et obscurantisme sont incompatibles », affirme-t-elle.
Dans les allées du forum, Maya Ammar, chargée de communication de l’association libanaise KAFA, remercie Astrid Laye, chargée de projet de l’office franco-québécois pour la jeunesse, qui ne s’est pas ménagée pour organiser des rencontres avec différentes associations françaises comme « Ni putes ni soumises » ou « planning familial ». Maya Ammar fait partie de ces 40 jeunes voix pour une francophonie au féminin. D’emblée, elle annonce la couleur : « On ne fait pas du surplace, on recule, mais pour la première fois, les syndicats au Liban nous redonnent de l’espoir en refusant la politique politicienne. » Et comme tout est question de réseaux, l’association libanaise Woman in Front a aussi fait le déplacement.
Après le forum, la cofondatrice Nada Anid s’empresse de se rendre au Quai d’Orsay, à la rencontre de Denis Pietton, directeur de cabinet de Laurent Fabius, pour mettre en avant la question de la parité et de la participation féminine au Parlement libanais.
Laurent Fabius, sans avoir assisté au forum, agenda de ministre oblige, commente avec le sourire : « On m’a dit que c’était vivant ! ». Effectivement, les femmes présentes ont avancé de nombreuses propositions, sachant que les résolutions et les lois ne manquent pas pour mettre un terme aux violences contre des femmes. Mais c’est aux gouvernements de se décider à mettre un terme définitif à l’injustice...
De Kigali, Paris, Québec ou Beyrouth, elles sont toutes là, femmes de combats, femmes de réseaux, femmes engagées, elles sont 400 de la société civile, venues de plus de 77 pays francophones, dans ce musée des arts premiers, le Quai Branly, à l’occasion du premier Forum mondial des femmes francophones. « Les textes et lois existent, maintenant il faut des actions » :...

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