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À La Une - Liban

Mikati démissionne et appelle à un gouvernement de salut public

La démission du PM intervient suite à un clash en Conseil des ministres, notamment autour du dossier des législatives et celui de la prorogation du mandat de Rifi.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a annoncé vendredi la démission de son cabinet, en place depuis juin 2011, et préconisé la mise sur pied d'un "gouvernement de salut public". Photo Archives

Le Premier ministre Nagib Mikati a annoncé vendredi soir sa démission à la suite notamment de divergences au sein du cabinet sur la préparation des législatives. Selon la chaîne LBC, M. Mikati remettra sa démission samedi au président de la République Michel Sleiman.

Selon la Constitution, le gouvernement est dès lors automatiquement démissionnaire, ce alors que le pays traverse une période critique en raison de la guerre civile qui ravage son voisin la Syrie et dont les répercussions se font sentir au Liban.

M. Mikati a confié avoir pris sa décision en raison des divergences au sein du cabinet sur l'organisation des élections législatives en juin prochain et sur la prolongation du mandat du chef des Forces de sécurité intérieures (FSI, police), le général Achraf Rifi, dont le mandat se termine à la fin du mois.

 

En annonçant sa démission, Nagib Mikati a appelé toutes les forces politiques à s'entraider pour éviter au Liban les aléas de l'inconnu. Il a également appelé à un gouvernement de salut public.

 

"Je suis pour la tenue des élections législatives à la date prévue (courant juin), quelles que soient les circonstances, a déclaré M. Mikati lors d'une conférence de presse au Grand Sérail. Je suis également contre tout projet de loi qui saperait le rôle du Liban en tant que message". Et de poursuivre : "Mais apparemment, et d'après ce que j'ai remarqué en Conseil des ministres, aucun projet de loi ne sera adopté dans les délais constitutionnels".

 

La décision de M. Mikati intervient après la suspension de la séance du Conseil des ministres tenue au palais de Baabda suite à un clash entre les ministres au sujet du dossier de la commission de supervision des  législatives, un complément administratif à la loi électorale de 1960 en vigueur.

 

Selon le ministre de l'Information par intérim, Waël Bou Faour, les avis se sont divisés sur le premier point figurant à l'ordre du jour de cette séance, à savoir la formation de cette commission, qui n'a finalement pas eu suffisamment de voix pour être adoptée, les ministres du 8 Mars s'y opposant farouchement.

En conséquence de quoi le chef de l'Etat, Michel Sleiman, a annoncé qu'il ne présidera désormais aucune séance gouvernementale au menu de laquelle ne figurerait pas, en tête de liste, la question de la formation de la commission de supervision des élections législatives.

Faisant preuve de solidarité, Nagib Mikati a déclaré être du même avis que le président.

Mais avant de lever la séance, toujours selon M. Bou Faour, le Premier ministre a tenu à évoquer la question de la prorogation du mandat du directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, qui a également été rejetée par les ministres 8 Mars. M. Mikati a donc demandé au président de lever la séance.

 

A ce sujet, M. Mikati a déclaré, lors de sa conférence de presse qu'"une grande institution militaire entre dans l'inconnu. J'ai trouvé que le plus convenable en cette période serait que son chef poursuive sa mission. Mais j'ai aussi remarqué que beaucoup de ministres au sein du cabinet n'ont pas l'intention d'approuver cette décision".

Et M. Mikati de conclure : "J'ai donc opté pour la démission, en espérant que cette décision sera le seul moyen de pousser les responsables à assumer leurs responsabilités."

 

Commentant la démission de M. Mikati, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a indiqué qu'il avait le pressentiment que le gouvernement allait démissionner aujourd'hui. Saluant l'appel de M. Mikati au dialogue, M. Charbel a assuré qu'il ne permettra pas que la situation sécuritaire dérape jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet.

Evoquant le dossier des élections législatives, le ministre de l'Intérieur a indiqué que "nous n'avons actuellement que la loi de 1960." "Même ceux qui boycottent cette loi savent qu'elle ne pourrait être annulée que par l'adoption d'un nouveau projet", a-t-il ajouté. Selon M. Charbel, "nous ne pourrons pas tenir les élections à la date prévue (9 juin) sur la base d'une nouvelle loi surtout si elle est basée sur la proportionnelle". Le ministre a ajouté à ce propos avoir l'impression que toutes les parties ne veulent pas la tenue des législatives et essaient de trouver une sortie pour un prolongement du mandat de l'actuel Parlement.

 

De profondes divisions sur la loi électorale, dans un contexte de vives tensions liées au conflit en Syrie, risquent d'entraîner un report des législatives prévues dans trois mois au Liban, ce qui fait craindre une nouvelle déstabilisation du pays.

Début mars, le président Sleiman et le Premier ministre Mikati ont signé le décret sur la convocation du collège électoral. Ce décret stipule que les législatives se tiendront à la date prévue du 9 juin, et selon la loi en vigueur, à savoir, au jour d’aujourd’hui et en l'absence d'entente des différents partis libanais sur une nouvelle loi, la loi de 1960, alors que les sous-commissions parlementaires ont adopté, le 19 février dernier, le projet dit du Rassemblement orthodoxe. Soutenu par le CPL, les Kataëb, les Forces Libanaises, Marada et le Hezbollah, mais rejeté par le Courant du Futur et le PSP de Walid Joumblat, et qualifié d'anticonstitutionnel par le président Sleiman et les indépendants du 14 Mars, ce projet prévoit que les électeurs votent pour les candidats de leur propre communauté.

 

 

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Le Premier ministre Nagib Mikati a annoncé vendredi soir sa démission à la suite notamment de divergences au sein du cabinet sur la préparation des législatives. Selon la chaîne LBC, M. Mikati remettra sa démission samedi au président de la République Michel Sleiman.
Selon la Constitution, le gouvernement est dès lors automatiquement démissionnaire, ce alors que le pays traverse une...

commentaires (6)

Bon, regardons une seconde le coté positifs aussi! 2 ans c'est toujours ça de gagné! Les choses les plus importantes dont une certaine stabilité face à la folie furieuse qui prévaut en Syrie, La loi sur les hydrocarbures entre autres ont été effectuées etc. .. sauf ce mur en béton armé qu'est la loi électorale hélas et bien qu'on ait pas réussi à juger les voleurs prouvés des deniers de l'état. Je crois après réflexion que cette démission a était bien programmée (probablement avec le président de la république) et bien minutée. Bravo l'artiste Mikati! J'apprécie votre intelligence!!

Ali Farhat

23 h 43, le 23 mars 2013

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Commentaires (6)

  • Bon, regardons une seconde le coté positifs aussi! 2 ans c'est toujours ça de gagné! Les choses les plus importantes dont une certaine stabilité face à la folie furieuse qui prévaut en Syrie, La loi sur les hydrocarbures entre autres ont été effectuées etc. .. sauf ce mur en béton armé qu'est la loi électorale hélas et bien qu'on ait pas réussi à juger les voleurs prouvés des deniers de l'état. Je crois après réflexion que cette démission a était bien programmée (probablement avec le président de la république) et bien minutée. Bravo l'artiste Mikati! J'apprécie votre intelligence!!

    Ali Farhat

    23 h 43, le 23 mars 2013

  • C'est le moment pour le Caméléon de changer de nouveau de couleur !

    SAKR LEBNAN

    22 h 43, le 22 mars 2013

  • Le pays est entré dans L'INCONNU... ou DU CONNU par certains... dans une période de remous régionaux et locaux.

    SAKR LEBNAN

    21 h 59, le 22 mars 2013

  • Ben voilà,hein?

    GEDEON Christian

    21 h 28, le 22 mars 2013

  • Sage décision ! a quoi ça serre de faire le guignole parmis les guignoles ...? si tous ont volé les bananes de la république et qu'il reste que le tronc désséché...!?

    M.V.

    20 h 58, le 22 mars 2013

  • Rien d étonnant le 8 mars se prennent pour Bachar et vont considérer les libanais qui ne sont pas de leur rang comme des terrorristes.... Allez pauvre citoyen prépare toi à une guerre civile, le papa du 8 mars Bachar en a décidé ainsi....

    CBG

    20 h 21, le 22 mars 2013

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