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Moyen Orient et Monde - Mali

Incertitudes sur le sort d’un otage français enlevé par AQMI

La famille de Philippe Verdon se dit « résignée ».

Photo d’archives montrant Philippe Verdon (droite) et Serge Lazarevic au début de leur captivité.                       AQMI/AFP

L’entourage de Philippe Verdon, l’otage français dont el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) a annoncé l’exécution, part « du principe qu’il est décédé » même si la nouvelle n’a pas été confirmée par les autorités. Dans la nuit de mardi à mercredi, un homme présenté comme un porte-parole d’AQMI avait déclaré à l’Agence Nouakchott Information (ANI) que Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011 au Mali et qualifié d’« espion », avait été exécuté « le 10 mars en réponse à l’intervention de la France dans le nord du Mali ». « Le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français », a-t-il menacé. Si sa mort était confirmée, il s’agirait du premier otage français exécuté depuis le début de l’intervention de Paris au Mali.
Interrogé de nouveau hier en fin d’après-midi, le ministère français des Affaires étrangères répondait qu’il continuait de « vérifier » cette annonce et « n’en savait pas plus ». Mais le père de l’otage, Jean-Pierre Verdon, a expliqué ne se faire « aucune illusion » sur le sort de son fils. « Nous sommes partis du principe qu’il était décédé. Il faut se faire une raison », a aussi affirmé Pascal Lupart, président du comité de soutien de l’otage. Âgé de 53 ans, Philippe Verdon souffrait en partant au Mali d’un ulcère et de tachycardie. « Pour nous, il est possible que Philippe soit mort à cause de ses pathologies et qu’AQMI s’en serve pour une mise en scène », a estimé M. Lupart.
Les informations d’ANI, une agence mauritanienne de presse privée disposant d’un vaste réseau d’informateurs et de correspondants dans le Nord malien, recrutés parmi les communautés arabe et touareg, n’ont jamais été démenties jusqu’à présent. Pour le directeur de l’agence, Mohammad Mahmoud Ould Abou el-Maali, spécialiste des questions liées à AQMI, « l’annonce de l’exécution de l’otage français est plutôt un signal de vie de l’organisation, qui a perdu contact avec le monde extérieur depuis le déclenchement de la guerre. Ils ont choisi une personnalité connue, el-Qairawani, récemment donné pour mort, tant pour démentir sa disparition que pour signifier que leur force de nuisance continue d’exister ». El-Qairawani s’est par ailleurs refusé à confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d’un des principaux chefs d’AQMI, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, mort jugée « probable » par Paris, et d’un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar.
Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon avait été enlevé avec Serge Lazarevic dans leur hôtel à Hombori, dans le nord-est du Mali. Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches. AQMI avait rapidement revendiqué l’enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses « conditions de vie difficiles » dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias. Quinze Français, y compris Philippe Verdon, sont otages en Afrique, dont sept au Sahel. « Nous ferons tout pour libérer nos otages », a réaffirmé hier à l’Assemblée nationale le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le sort de ces otages se pose avec beaucoup plus d’acuité depuis l’intervention militaire au Mali contre les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du pays.
Par ailleurs, Jean-Marc Ayrault a annoncé hier que le retrait des troupes françaises du Mali débuterait « à partir de la fin du mois d’avril ».
(Source : AFP)
L’entourage de Philippe Verdon, l’otage français dont el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) a annoncé l’exécution, part « du principe qu’il est décédé » même si la nouvelle n’a pas été confirmée par les autorités. Dans la nuit de mardi à mercredi, un homme présenté comme un porte-parole d’AQMI avait déclaré à l’Agence Nouakchott Information (ANI) que...

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