Les actifs bancaires à Chypre représentent huit fois le PIB de l’île, où sont implantées de très nombreuses sociétés off-shore, profitant d’un des taux d’imposition sur les entreprises les plus avantageux de l’Union européenne. Selon le vice-président de l’Institut des experts comptables publics, Marios Skandalis, « il y a un risque très important que cela sonne le glas de Chypre en tant que centre financier fort et digne de confiance ». Ces mesures « touchent un secteur majeur de l’économie chypriote et auront à terme un effet négatif sur le PIB », estime-t-il, soulignant que c’est « une source majeure de revenus pour l’économie chypriote » qui est ainsi menacée.
« Retombées imprévisibles »
Après l’annonce du plan de sauvetage conclu samedi à l’aube, à la veille d’un week-end prolongé, des dizaines de déposants inquiets ont tenté de retirer de l’argent pour minimiser le montant qui risque d’être prélevé sur leur compte. Pour Hubert Faustmann, un analyste politique allemand basé à Chypre, la taxation des dépôts est une « expérience » dont les retombées sont « imprévisibles ». « Les économistes ne savent pas comment les investisseurs vont réagir » et ce qui va se passer à la réouverture des banques mardi, souligne-t-il. Selon lui, « ceux qui profitent du statut de paradis fiscal de l’île et les éventuels détenteurs d’argent blanchi paieront leur part, ce qui devrait satisfaire l’opinion publique allemande, mais ces mesures affectent aussi toute la population et peuvent tuer l’économie de l’île ».
Selon l’économiste George Theocharides, interrogé par la chaîne Sigma TV, « il semblerait que (...) chaque compte dans chaque banque soit ponctionné. Les conséquences ne sont pas seulement mauvaises pour Chypre, mais aussi pour d’autres pays de la zone euro ».
Les signataires de l’accord « ont ouvert une boîte de Pandore », renchérit M. Faustmann. « Ils ont crée un précédent qui pourrait avoir un effet domino : imaginez ce qui risque de se passer si les investisseurs dans les autres pays européens bénéficiant d’un plan de sauvetage décidaient de retirer leurs fonds » par crainte d’une ponction similaire.
(Sources : AFP)
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A déjà destabilisé toute l'ILE !
SAKR LEBNAN
11 h 42, le 19 mars 2013