"Mohammad Asfour est décédé ce matin, après avoir été hospitalisé pendant plusieurs jours à la suite de blessures durant une manifestation", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv, où il avait été transféré, sans autre précision.
Le Comité de coordination de la lutte populaire a confirmé sa mort en affirmant que la victime, âgée de 22 ans, "avait été blessée à la tête il y a deux semaines par une balle caoutchoutée tirée par l'armée israélienne lors d'une manifestation de soutien aux détenus palestiniens dans son village d'Aboud".
Ses funérailles auront lieu vendredi après-midi, a ajouté dans un communiqué ce comité qui coordonne la "résistance populaire" dans les Territoires palestiniens.
L'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem a annoncé dans un communiqué avoir écrit à la suite de ce décès au procureur militaire israélien pour "réitérer sa demande que les cas de blessure grave de Palestiniens par des tirs de soldats fassent immédiatement l'objet d'une enquête", comme il le fait déjà pour les morts.
"La politique officielle du bureau du procureur militaire est d'ouvrir automatiquement une enquête uniquement lorsqu'un Palestinien non engagé dans des combats est tué par des soldats en Cisjordanie", rappelle l'ONG, précisant avoir transmis "au procureur militaire il y a deux jours" une liste de cinq Palestiniens récemment grièvement blessés en Cisjordanie, dont Asfour.
"Dans les cas en question, les tirs illégaux présumés pourraient tout aussi bien avoir provoqué la mort qu'une blessure", argue B'Tselem, qui souligne avoir "prévenu à maintes reprises les autorités militaires du danger de l'usage illégal de balles caoutchoutées".
La mobilisation s'est intensifiée en février en faveur des Palestiniens détenus par Israël, en particulier quatre qui observent depuis plusieurs mois une grève de la faim par intermittence pour leur libération: Samer Issaoui, Aymane Charawneh, Jaafar Ezzeddine et Tariq Qaadane.
La mort le 23 février d'un détenu, Arafat Jaradat, 30 ans, des suites de "tortures" selon l'Autorité palestinienne, de causes encore indéterminées selon Israël, a provoqué plusieurs jours d'affrontements entre manifestants palestiniens, dont des dizaines ont été blessés, et militaires israéliens.
Jaafar Ezzeddine et Tariq Qaadane ont suspendu leur grève la semaine dernière dans l'attente d'une décision de la justice militaire israélienne sur leur maintien en détention administrative, qui arrive à échéance le 21 mai.
Le tribunal militaire a ajourné mercredi sa décision, attendue dans les prochains jours, le temps de réexaminer les éléments retenus contre eux, a indiqué le Club des prisonniers palestiniens.
Les plus commentés
Faut-il craindre la route de l’Aéroport international de Beyrouth ?
Au royaume de France, la Palestine muselée
Cézanne c’est beau, c’est bon…