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À La Une - Crise

Abdallah II appelle à une "transition incluant toutes les parties" en Syrie

Assad affirme que la Syrie est sortie "victorieuse de la bataille"; les rebelles capturent le gouverneur de Raqa; Israël dit qu'il réagira en cas de débordement du conflit.

Le roi de Jordanie Abdallah II et le président turc Abdullah Gül posant avec leurs épouses. Adem Altan/

Le roi de Jordanie Abdallah II a exhorté mardi à Ankara le gouvernement syrien à avancer vers une "transition incluant toutes les parties" afin d'empêcher l'éclatement de ce pays en proie à une guerre civile depuis mars 2011.


"Seule une transition incluant toutes les parties peut arrêter ce conflit et empêcher la fragmentation de la Syrie", a déclaré le souverain hachémite lors d'une conférence de presse avec le président turc Abdullah Gül.
Le roi Abdallah a estimé que cette transition politique s'avérait plus "urgente" que jamais pour "sauvegarder l'intégrité territoriale" de la Syrie, frontalière de la Jordanie et de la Turquie.


Pour permettre à ces deux pays de faire face à l'afflux de réfugiés syriens, Abdallah II a une nouvelle fois appelé la communauté internationale a accroître son aide.
La Jordanie affirme accueillir 350.000 réfugiés syriens tandis que la Turquie en héberge officiellement près de 200.000.
L'ONU s'attend à ce que le nombre de réfugiés dans les quatre pays voisins de la Syrie - Liban, Irak, Jordanie et Turquie - atteigne un total de 1,1 million d'ici à juin si le conflit ne cesse pas.


En Syrie, les rebelles, qui se sont emparés lundi de la plus grande partie de Raqa, première capitale provinciale à tomber entre leurs mains, ont capturé le gouverneur de cette province du nord de la Syrie, a indiqué mardi une ONG.

 

Une vidéo, tournée par des rebelles et diffusée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), montre le gouverneur de Raqa, Hassan Jalili, assis au milieu de rebelles au côté de Souleiman Souleiman, le secrétaire général du parti Baas au pouvoir pour la province. "Tout ce que nous voulons, c'est nous débarrasser du régime", déclare, sur la vidéo, un rebelle non identifié aux détenus, assis en silence, portant des costumes sombres et des chemises bleues claires.

 

 

Le gouverneur de Raqa arrêté par les rebelles.

 

"Il s'agit des plus hauts dirigeants du régime à être capturés par les rebelles" depuis le début du conflit, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales. "Raqa a beaucoup souffert de la corruption du gouverneur", a-t-il estimé.

 

Bien que les insurgés aient conquis la plupart des quartiers de Raqa lundi, des troupes et des milices pro-régime ont continué de résister pendant la nuit autour du siège des services du renseignement militaire, a indiqué l'Observatoire. "De nouveaux renforts de l'armée sont en route vers Raqa. Reste à voir s'ils pourront rejoindre la ville ou pas", a indiqué M. Abdel Rahmane.

Lundi, l'armée avait réagi à la chute de Raqa, la plus importante victoire rebelle en près de deux ans de soulèvement contre le régime de Bachar el-Assad, en bombardant la ville avec des chars et par avion.

 

 

Une vidéo diffusée par l'OSDH, montrant les personnes arrêtées par les rebelles à Raqa.

 

 

Le quotidien pro-gouvernemental al-Watan affirme mardi que "l'armée et les services de sécurité se livrent à de violentes batailles dans la ville de Raqa où ont afflué des milliers d'hommes armés".

"Cette ville était l'une des plus calme et considérée comme un abri par de nombreux Syriens qui avaient fui leurs villes. Raqa est devenu depuis quelques jours le théâtre du terrorisme", ajoute le journal. "Les hommes armés sont en train de piller les maisons et les institutions publiques et privées au milieu du chaos régnant dans la ville", indique al-Watan.

 

Ailleurs, de nouveaux heurts ont eu lieu près de poches de résistance rebelles à Homs, ville du centre de la Syrie, selon l'OSDH, au troisième jour d'un assaut féroce de l'armée et de milices pro-régime pour reconquérir les enclaves rebelles dans la ville, surnommée "capitale de la révolution".

Un militant dans la Vieille ville de Homs, fief rebelle assiégé par l'armée depuis huit mois, a évoqué de lourdes pertes dans les deux camps. "C'est un déluge de balles. Tout est en feu dans la Vieille ville", a décrit ce militant se présentant sous le nom d'Abou Bilal.

 

Assad confiant

De son côté, le président Bachar el-Assad a affirmé que la Syrie était "sortie victorieuse de la bataille" et que l'opposition à son régime "jouait ses dernières cartes", selon des propos rapportés mardi par le journal libanais al-Akhbar. "Le complot touche à sa fin", a-t-il dit selon al-Akhbar, citant des visiteurs arabes qui ont rencontré récemment le chef de l'Etat.

 

Ces derniers ont décrit Assad comme étant "très à l'aise". "Des succès significatifs ont été réalisés et leur importance stratégique est claire même pour ceux qui élaborent des plans irréalisables contre la sécurité de la Syrie", a-t-il ajouté selon ces visiteurs cités par le journal.

 

Selon al-Akhbar, le président syrien a souligné que "les contradictions existant au sein de l'opposition en exil étaient la preuve de son échec". Le régime a l'habitude de présenter la guerre qui se déroule en Syrie comme le fruit d'un complot contre son pays.

 

 

"Bras croisés"

Israël a, de son côté, prévenu lundi le Conseil de sécurité des Nations unies qu'il ne resterait pas "les bras croisés" si le conflit en Syrie menaçait de déborder davantage sur son territoire.

Dans une lettre adressée aux 15 membres du Conseil de sécurité, l'ambassadeur israélien à l'Onu, Ron Prosor, se plaint de la chute sur le territoire d'Israël de projectiles tirés en syrie.

"Il ne faut pas s'attendre à ce qu'Israël reste les bras croisés alors que les vies de ses citoyens sont mises en danger par les actions irréfléchies du gouvernement syrien", écrit Ron Prosor. "Israël a fait preuve jusqu'à présent d'une retenue maximale."

 

 

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commentaires (3)

Nous avons eu droit au Sa77af Irakien, voila a présent celui de la Syrie. Saddam, lui, a eu au moins la décence de laisser le travail de clown a l'un de ses sbire, Chez les Assad il semble que personne ne veut de se rôle de polichinelle. Il n'y a rien a faire, il sera jugé. A quand le tour de nos polichinelles aux victoires fictives mais divines?

Pierre Hadjigeorgiou

13 h 06, le 05 mars 2013

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Commentaires (3)

  • Nous avons eu droit au Sa77af Irakien, voila a présent celui de la Syrie. Saddam, lui, a eu au moins la décence de laisser le travail de clown a l'un de ses sbire, Chez les Assad il semble que personne ne veut de se rôle de polichinelle. Il n'y a rien a faire, il sera jugé. A quand le tour de nos polichinelles aux victoires fictives mais divines?

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 06, le 05 mars 2013

  • Bizarres interventions d'un axe contre nature : L'Iran, L'Iraq, le Hezbollah, et maintenant, suivant les dernières nouvelles, Israël, TOUS contre les extrémistes... Si d'autres axes se forment, la région entre en ébullition... Et G.W.B. rit quelque part dans son ranch...

    SAKR LEBNAN

    12 h 23, le 05 mars 2013

  • "Assad affirme que la Syrie est sortie victorieuse de la bataille" ! Bonne nouvelle pour nous car les 900.000 réfugiés pourront rentrer chez eux ! Complètement maboul ce boucher car en disant cela, il considère bien que c'est lui le vainqueur. Il a massacré son peuple, il a détruit et ruiné son pays, il a fait le vide autour de lui, même parmi ses alliés, il est le prochain accusé à être jugé pour crimes contre l'humanité, mais il a gagné. Et il y aura ici ses groupies pour faire écho de cette nouvelle victoire divine. Il faut vraiment être borné, aveuglé et surtout très limité pour adhérer à ces aberrations. Ce qui m'amuserait, franchement, c'est qu'il y ait une bataille entre la Syrie et Israël (cf. les menaces de Ron Prosor), mais pas au-dessus de nos têtes.

    Robert Malek

    11 h 57, le 05 mars 2013

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