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À La Une - Liban

Grève générale : Le syndicat des écoles privées lâche du lest

Nehmé Mahfoud annonce que les manifestations se poursuiveront après les cours ; les enseignants du public poursuivent les manifestations.

Nehmé Mahfoud, le président du syndicat des enseignants des écoles privées lors d'une conférence de presse le 3 mars 2013.

Après 12 jours consécutifs de grève ouverte observée par le Comité de coordination syndicale (CCS) en vue de faire pression sur le gouvernement de Nagib Mikati pour qu’il transmette au Parlement la nouvelle grille des salaires dans la fonction publique et chez les enseignants du secteur privé, c'est le syndicat des enseignants des écoles privées qui lâche du lest.

Son président, Nehmé Mahfoud, a déclaré dimanche lors d'une conférence de presse que les enseignants des écoles privées vont reprendre les cours mais "font toujours partie du mouvement de protestation contre le gouvernement".

"Nous soutenons toujours le Comité de coordination syndicale (CCS) ; nous pouvons donner des cours les avant-midi et manifester après les cours", a affirmé M. Mahfoud lors de la conférence de presse qui s'est tenue à Jounieh. "Nos élèves sont une priorité pour nous, ils sont notre seul richesse dans ce monde", a-t-il indiqué, avant de remercier les comités des parents "qui se sont solidarisés avec les enseignants".

 

Le Premier ministre Najib Mikati avait assuré samedi qu'il a l'intention d'inscrire la grille des salaires à l'ordre du jour du Conseil des ministres qui se tiendra sous la présidence du chef de l'Etat Michel Sleiman, après le 21 mars, soit après le retour du président Sleiman d'une tournée dans certains pays africains.

Il a dit espérer que les syndicats mettent un terme à la grève ouverte. "Le problème n’est pas uniquement lié à la grille des salaires mais à toute l’économie du pays", a souligné M. Mikati.

 

Malgré les pressions exercées par le CCS, le gouvernement refuse toujours de transférer cette grille, adoptée en Conseil des ministres en septembre dernier, tant qu’il n’aura pas défini les moyens de la financer.

 

M. Mahfoud a cependant averti que les enseignants auront recours à une escalade si cette affaire prend du retard.

"Les enseignants pourraient boycotter les examens officiels et les élections législatives si la nouvelle grille des salaires n'est pas transmise au Parlement à temps", a-t-il dit. Les enseignants sont généralement en charge des bureaux de vote lors des élections législatives.


D'après lui, "personne d'autre que le syndicat ne peut protéger les enseignants". Nous remercions le gouvernement pour son retard dans le transfert de la nouvelle grille des salaires au Parlement, car cela a "renforcé notre mouvement et le soutien du peuple libanais envers nous". 

 

M. Mahfoud a également remercié le président de la République Michel Sleiman pour ses positions : "Il est le seul responsable qui est intervenu et qui a joué le rôle de médiateur dans cette affaire". Il a aussi salué le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, pour ses positions l'égard de ce dossier.

Si les enseignants des écoles privées ont décidé de calmer le jeu, les enseignants du public, eux, poursuivent leur mouvement sans relâche. Dimanche soir, le Syndicat des enseignants du secteur public a annoncé dans un communiqué que la grève ouverte allait se poursuivre jusqu'à ce que la nouvelle grille des salaires soit transmise au Parlement.

"La grève n'a jamais été notre objectif (...) le gouvernement nous a obligé à avoir recours à ce genre de mouvement à cause du retard dans la question de la nouvelle grille des salaires", indique le communiqué. "Si le gouvernement avait tenu ses promesses, la grève ouverte n'aurait pas eu lieu", ajoute le texte.
Le syndicat des enseignants du public a, dans ce contexte, assuré que la grève allait se poursuivre et a appelé les enseignants à manifester demain (lundi, ndlr) devant le ministère de l'Industrie à Beyrouth à 10 heures précises.

 

Samedi, le président du Comité de coordination syndicale (CCS), Hanna Gharib, a affirmé qu’aucun progrès n’avait été enregistré concernant le transfert au Parlement de la nouvelle grille des salaires, à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre Nagib Mikati.

"Aucun progrès n’a été enregistré, la grève se poursuivra jusqu'au transfert de la grille des salaires", a déclaré M. Gharib. "Ils ne font que des promesses, mais rien n’est encore concret", a-t-il ajouté au douzième jour de la grève décrétée par le CCS pour exiger le transfert de l’échelle des salaires du secteur public au Parlement.

Samedi, plusieurs centaines de fonctionnaires et d’enseignants des secteurs public et privé avaient manifesté devant le Centre d’enregistrement des véhicules à Dekouané, près de Beyrouth. Un rituel devenu quotidien.

Mercredi dernier, la journée de grève n’était néanmoins pas comme les autres, plusieurs milliers de fonctionnaires et d’enseignants des deux secteurs public et privé, dont notamment des grands établissements privés du Grand-Beyrouth, ayant répondu à l’appel du CCS qui a organisé une manifestation de masse devant le Grand Sérail.

 

"Mercredi (prochain) sera proclamée journée de grève générale sur l’ensemble du territoire libanais", a par ailleurs indiqué un communiqué du CCS.

 


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