Un responsable au sein du Hezbollah, allié de Damas, a affirmé dimanche à l'AFP que trois Libanais chiites avaient péri dans des combats en Syrie, au moment où le parti chiite est accusé par l'opposition syrienne d'"intervenir militairement en faveur du régime de Bachar el-Assad.
"Trois Libanais chiites résidant en Syrie ont été tués et au moins 14 autres ont été blessés dans des affrontements avec les rebelles", a indiqué ce responsable, précisant qu'il s'agissait d'un acte d'"auto-défense".
Le responsables, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, n'a pas voulu préciser s'il s'agit de membres du parti armé, indiquant que l'un des trois a déjà été enterré en territoire syrien.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait affirmé en 2012 que des membres de son parti combattaient les rebelles syriens mais à titre individuel et sans mandat de sa formation. Le Hezbollah est un parti chiite tandis que la majorité de la population syrienne et des rebelles combattant le régime de Bachar el-Assad sont des sunnites.
Les déclarations du responsable interviennent quelques heures après que le principal bloc de l'opposition syrienne a accusé le Hezbollah d'intervenir "militairement" dans le conflit en Syrie.
Selon le Conseil national syrien (CNS), des membres de la puissante formation chiite libanaise ont lancé samedi "une attaque armée" contre trois villages de la région de Qousseir, proche de la frontière libanaise, faisant des victimes parmi les civils, provoquant des tensions confessionnelles et poussant des "centaines" d'habitants à l'exode.
Le CNS précise dans son communiqué que le parti a utilisé des "armes lourdes au vu et au su de l'armée du régime syrien". Il s'agit d'une "grave menace pour les relations libano-syriennes et pour la paix et la sécurité dans la région", a jugé le CNS, estimant que le gouvernement libanais avait la responsabilité de mettre fin à cette "agression".
Le Liban est divisé sur le conflit syrien entre le Hezbollah et ses alliés qui dominent le gouvernement et soutiennent Damas, et l'opposition qui appuie la révolte contre le régime syrien. Officiellement, le Liban a adopté une politique de "distanciation" vis-à-vis du conflit syrien.
Le parti publie de temps à autre des communiqués annonçant la mort de combattants dans "l'exercice de leur devoir jihadiste", sans précisions, l'opposition libanaise affirmant qu'il s'agit bien de membres du parti ayant combattu en Syrie.
Samedi, des militants des Comités locaux de coordination (LCC, militants syriens) avaient déjà rapporté des combats entre les rebelles et des membres du Hezbollah à Qousseir. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué de son côté qu'il s'agissait de Libanais chiites "pro-Hezbollah".
(Reportage : « Qu’ont-ils fait de notre belle révolution ?)
Le Hezbollah, bête noire d'Israël, est l'allié indéfectible de l'Iran, son parrain politique et militaire, et du régime syrien qui l'a aidé militairement durant de nombreuses années.
Récemment, les Etats-Unis se sont inquiétés du fait que le "chaos" en Syrie ne permette au Hezbollah de mettre la main sur des armes du régime.
Samedi, le secrétaire général du Hezbollah a indiqué que sa formation n'avait pas été affaiblie par le conflit en Syrie. "Ceux qui pensent que la Syrie est devenue hors-jeu et ne peut aider la Résistance (Hezbollah) (...) et ceux qui pensent que la Résistance traverse une période de faiblesse et de confusion se trompent", a dit Hassan Nasrallah.
"Nous avons tout ce qu'il faut au Liban, nous n'avons pas besoin de transporter (les armes) de Syrie ou d'Iran", a-t-il ajouté en référence à son parrain politique et militaire, dans un discours diffusé en vidéo-conférence sur écran géant devant une foule de partisans.
Le régime syrien n'a pas permis aux insurgées de s'emparer des armes chimiques
Alors qu'Israël fait régulièrement état de ses inquiétudes sur un transfert d'armes chimiques syriennes au Hezbollah et que l'Etat hébreu est à l'origine du bombardement, début février, d'un centre de recherche militaire en Syrie, un haut responsable israélien a néanmoins indiqué que le régime du président Bachar el-Assad contrôle toujours les armes chimiques détenues par la Syrie. "Le régime syrien n'a pas permis aux forces insurgées de s'emparer de ces armes, mais le régime se trouve à un stade avancé de désintégration", a affirmé à la radio militaire Amos Gilad, chargé des questions politiques au ministère de la Défense. L'ancien général de réserve a néanmoins ajouté qu'"il faut ouvrir l'oeil à chaque instant car il y a des organisations terroristes qui se renforcent en Syrie, comme el-Qaëda et le Hezbollah".
Interrogé sur d'éventuels contacts entre Israël et des opposants au régime syrien, Amos Gilad a souligné qu'il fallait "agir intelligemment en adoptant un profil bas. Il n'est pas utile de parler de l'existence ou de l'absence de contacts".
Amos Gilad s'est également refusé à préciser si les sept Syriens blessés que l'armée israélienne a secourus samedi sur le plateau du Golan avant de les transporter à l'hôpital Ziv de Safed en Galilée, étaient des insurgés ou des partisans du régime Assad. "Ils ont demandé une aide humanitaire sur un plan individuel, ils avaient besoin d'un traitement médical, Israël leur est venu en aide", s'est-il borné à affirmer.
La radio publique a indiqué que l'armée israélienne redoutait que l'arrivée de ces sept Syriens crée un précédent qui pourrait encourager un afflux de réfugiés syriens dont pourrait profiter les "organisations terroristes pour s'infiltrer en Israël". La radio a également souligné que l'armée continuait à renforcer la clôture de sécurité sur le plateau syrien du Golan occupé et annexé par Israël.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a, pour sa part, réaffirmé dimanche lors du conseil des ministres que "la désintégration du régime syrien" constituerait un des sujets qui seront abordés lors de la visite prévue le 20 mars du président américain Barack Obama en Israël.
Brahimi évoque à nouveau un dialogue
Dimanche, le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a par ailleurs suggéré au Caire qu'un dialogue entre l'opposition et une délégation "acceptable" du régime de Damas se tienne dans un siège de l'ONU.
"Si un dialogue est entamé dans l'un des sièges des Nations unies entre l'opposition et une délégation acceptable du gouvernement syrien, cela constituerait un début de sortie du tunnel obscur dans lequel se trouve la Syrie", a affirmé M. Brahimi dans une conférence de presse en référence au conflit qui ensanglante la Syrie depuis 23 mois.
M. Brahimi, qui s'exprimait aux côtés du chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, n'a pas précisé de lieu spécifique pour la tenue de telles négociations. Il a estimé que l'offre de dialogue sous condition avec des représentants du régime lancée par le chef de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, "était toujours sur la table et le restera".
Fin janvier, M. Khatib a affirmé qu'"en signe de bonne volonté", il était "prêt à des discussions directes avec des représentants du régime qui n'ont pas du sang sur les mains", pour mettre fin à un conflit qui a fait 70.000 morts depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011. Damas avait répondu être prêt au dialogue mais sans "conditions préalables".
L'opposition insiste pour que tout dialogue exclue le président Bachar el-Assad et les piliers de son régime et qu'il aboutisse nécessairement à leur départ.
Vol de mosaïques
La ministre syrienne de la Culture a par ailleurs révélé dimanche qu'au moins 18 mosaïques représentant l'Odyssée ont été volées dans le nord-est du pays ravagé par la guerre, tout en assurant que les possessions des musées syriens ont été placées en lieu sûr.
La Syrie abrite des trésors archéologiques. Six sites syriens sont ainsi inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO): l’ancienne ville de Damas, l’ancienne ville de Bosra, le site de Palmyre, l’ancienne ville d’Alep, le Krac des chevaliers et Qal’at Salah El-Din (Forteresse de Saladin), et les villages antiques du Nord de la Syrie.L'Unesco avait lancé un appel en faveur de la protection du patrimoine culturel syrien.
"Trois Libanais chiites résidant en Syrie ont été tués et au moins 14 autres ont été...
commentaires (7)
Si ces infos seront confirmées (...), il faudra quand même savoir que les Libanais résidents en Syrie qui sont en majorité acquis au Hezbollah ne vont pas détaler comme des lapins devant les terroristes qaedisés et financés par les arabies démocratique du golfe... certains d'entre eux hélas mourront dans cette mission l'arme au point pour défendre leurs familles, leurs terres et leur biens. Nous devons leur dire toute notre solidarité et notre soutien face à l'horreur orchestrée des pseudo démocrates d'occident + sio et au terrorisme international de souche islamiste dirigé par le tendème saoud-khalifa.
Ali Farhat
14 h 24, le 17 février 2013