Deux jumeaux accusés de viol en France : une énigme judiciaire rarissime

Des enquêteurs français sont confrontés à une énigme rarissime pour savoir lequel de deux jumeaux, mis en examen et écroués vendredi soir à Marseille (sud) pour des viols et des agressions sexuelles, est réellement coupable.

"C'est une affaire plutôt rarissime, les auteurs présumés des faits commis étant des jumeaux monozygotes" (qui ont partagé le même placenta), a affirmé à l'AFP le chef de la Sûreté départementale en charge de l'enquête, Emmanuel Kiehl.

Tous deux chauffeurs-livreurs au chômage, Elwin et Yohan ont nié les faits, mais leur ADN commun a été retrouvé sur les lieux de certaines agressions commises entre septembre et janvier, a précisé la même source.

Les victimes ont reconnu formellement leurs agresseurs sur les images récupérées par la police, a précisé M. Kiehl.

"Il reste à préciser le rôle exact de chacun", a expliqué M. Kiehl, en précisant que la méthode à utiliser pour différencier l'empreinte génétique de jumeaux monozygotes était "onéreuse" et pratiquée par "peu de laboratoires en France".

Selon un spécialiste de l'ADN, cité par le quotidien régional La Provence qui a révélé l'affaire dans son édition de samedi, "il existe des différences minimes entre les deux (jumeaux), qui se forment au moment du développement embryonnaire".

"Pour une analyse normale, on compare 400 paires de bases, le constituant de l'ADN", alors que dans le cas spécifique des jumeaux, "on s'intéresserait plutôt à des milliards", explique cet expert.

La justice a déjà confondu des jumeaux grâce à leur ADN. Originaires de Corse, Marc et Dominique Pantalacci, 21 ans, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille de mercredi à vendredi dans un dossier de cache d'armes.