Citigroup : une indépendance énergétique transformerait l’économie libanaise

Dans son dernier rapport, cité par le Lebanon this Week de Byblos Bank, la banque américaine Citigroup a indiqué que deux scénarios possibles se profilaient pour le Liban en matière d’exploitation de ses ressources offshore. L’un serait positif, l’autre négatif.

Le premier supposerait une exploitation réussie du potentiel libanais en matière de ressources offshore. Un scénario qui conduirait à une transformation majeure des perspectives économiques du pays, vu la dépendance énergétique du Liban. Selon Citigroup, le calendrier du gouvernement qui fixe à 2017 le début de l’exploitation commerciale « ne serait pas réaliste ». « Il est peu probable que ce lancement débute avant 2020, a indiqué la banque américaine, étant donné les divisions politiques habituelles. » Cela se reflète par la très longue période prise par les autorités pour nommer les membres de la commission du pétrole pour superviser le processus d’appels d’offres. Le rapport a ajouté qu’il a fallu plus de deux ans pour que la loi sur les ressources pétrolières soit ratifiée en 2010. Selon la banque américaine, la réussite de l’exploitation aurait directement des effets positifs sur les secteurs externe, de l’électricité et les finances publiques.

Le secteur de l’électricité au Liban souffre en effet d’un écart important entre la production et la demande, souligne le rapport, un déficit qui conduit les ménages à compenser ce manque via des générateurs privés entraînant des coûts supplémentaires. Citigroup a indiqué que de tels déficiences et coûts supplémentaires se chiffraient en milliards de dollars par an de pertes pour l’économie libanaise. La banque a imputé ces problèmes en approvisionnement électrique à la rareté du gaz naturel au Liban. Ainsi, la disponibilité de ressources énergétiques à bas prix réduirait les déficiences du secteur de l’électricité au Liban, toujours selon les mêmes sources.

Par ailleurs, la banque américaine a souligné l’impact positif de l’exploitation commerciale des ressources en hydrocarbures sur les finances publiques. En effet, la dépendance énergétique du Liban constitue un véritable poids pour l’économie libanaise, la facture pétrolière représentant l’équivalent de plus de 10 % du PIB par an, tandis que le montant des transferts à Électricité du Liban (EDL) atteint 4 % du PIB par an. Selon Citigroup, le montant de la facture pétrolière serait la cause du déficit des comptes courants, qui rend l’économie libanaise largement dépendante des entrées de capitaux. Réduire ou potentiellement éliminer les pertes à EDL apporterait au gouvernement de plus larges manœuvres fiscales, principalement au niveau des dépenses budgétaires. Par ailleurs, la banque américaine a souligné que l’exportation de ressources libanaises  offshore générerait des recettes fiscales significatives. Ainsi, l’indépendance énergétique libanaise conduirait à une hausse des recettes fiscales, ce qui transformerait radicalement les finances publiques.

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