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Culture - Exposition

Nijad Abdel Massih en quête de la nouvelle Sophia

Les portraits de femmes exposés à la galerie Joanna Saïkaly jusqu’au 15 février sont signés Nijad Abdel Massih. « Looking for the Next Sophia », qui évoque la beauté naturelle et artificielle féminine, mêle travail photographique et pictural.

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Des fenêtres libanaises à l’ancienne sont accrochées sur les cimaises de la galerie. Elles laissent entrevoir des portraits de femmes qui clament haut et fort: «Aimez votre corps, ne laissez pas les chirurgiens vous manipuler. Laissez la chirurgie pour la reconstruction lorsqu’il s’agit de maladie.»
Qu’est-ce que la beauté intérieure? Comment les femmes se laissent-elles aller à des manipulations plastiques qui ne font que déformer leurs traits? Et comment, par ailleurs, certaines se trouvent un jour obligées de recourir à la chirurgie? Autant de questions que soulève l’artiste dans son travail qui mêle photomontage et peinture. «Pour moi, la photo est un médium pour atteindre mes objectifs artistiques», dira Abdel Massih.
Cette exposition est à la fois une ode à la beauté féminine, mais aussi à celle de Beyrouth. En optant pour ces grandes lucarnes en bois et en les travaillant (par la peinture et la recherche de loquets et de serrures anciennes), Nijad Abdel Massih rappelle les belles fenêtres de la capitale, véritables œuvres d’art en voie de disparition. Car il s’agit de tout cela dans son exposition: de ce qui est éphémère et durable, ainsi que de ce qu est apparent et enfoui.

La photo, un médium...
Depuis que cet artiste, né à Beino (Akkar), diplômé en fine arts à la LAU, s’est consacré à la vie artistique, tout en assurant parallèlement des productions télévisées, d’abord au Liban puis à Rome, ses œuvres sont porteuses de message. «Je ne peux faire de l’art pour la simple esthétique, dit-il. Mon art est ma voix. Il porte mes pensées et mes réflexions.» Installé depuis treize ans en Italie, il n’a de cesse de faire des allers-retours dans son pays natal et plus particulièrement sa terre qui l’a vu naître, le Akkar, «une merveilleuse région néanmoins négligée que j’aimerais un jour voir prospérer», dit-il la larme à l’œil. N’est-il pas au milieu d’un chantier de construction de galerie artistique sur cette terre presque abandonnée?
Mais pourquoi Sophia, lui demande-t-on? «Parce qu’elle est un sex-symbol, une véritable diva qui n’a pas ou a plutôt tardé à recourir à la chirurgie plastique invasive. Son nez est un peu busqué, ses traits irréguliers, mais elle dégage néanmoins l’aura d’une diva», répond-il. C’est donc la Loren qui donnera le coup d’envoi à cette campagne anticancer. À partir de là, l’artiste va effectuer une sorte de casting: «J’ai été à la quête de femmes qui ont côtoyé de près ou de loin le cancer. Certaines en ont souffert, d’autres ont vu leur mère, leur tante ou amie en souffrir.» Huit femmes de 17 à 44 ans (quatre Libanaises, une Alépine et trois Italiennes), au visage où se dessinent parfois certaines ridules d’expression, vont poser pour Nijad Abdel Massih, «toujours en mouvement», dit-il, en faisant part de leurs craintes, de leurs angoisses, ainsi que de leurs joies. Toutes retranscrites à côté de la fenêtre avec une citation de l’actrice italienne.
«Looking for the Next Sophia» fait donc redécouvrir les fenêtres de l’âme et met en évidence la beauté intérieure. Celle qui éclaire et qui illumine la personne. Parallèlement l’artiste, tout comme dans sa dernière exposition, a réalisé des petits cœurs à l’effigie de ces femmes et la part des bénéfices de ce travail ira à la fondation Maya Jallad pour le cancer du sein.
Des fenêtres libanaises à l’ancienne sont accrochées sur les cimaises de la galerie. Elles laissent entrevoir des portraits de femmes qui clament haut et fort: «Aimez votre corps, ne laissez pas les chirurgiens vous manipuler. Laissez la chirurgie pour la reconstruction lorsqu’il s’agit de maladie.» Qu’est-ce que la beauté intérieure? Comment les femmes se laissent-elles aller à...

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