Selon les médias turcs, la police a identifié l’auteur de l’attaque comme étant Ecevit Sanli, un membre du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), à l’origine de nombreuses actions violentes en Turquie depuis la fin des années 1970.
Par la voix de son porte-parole, la Maison-Blanche a condamné « avec force ce qui était un attentat-suicide ». « Nous travaillerons de près avec les autorités turques pour enquêter sur cet événement et faire rendre des comptes en justice aux instigateurs » de cet attentat, a ajouté Jay Carney. « Nous avons perdu l’un de nos gardiens turcs à l’entrée », a de son côté déclaré à la presse l’ambassadeur américain à Ankara, Francis Ricciardone, qualifiant la victime de « héros ». « Le complexe est sécurisé, nous nous sentons tous en sécurité grâce à votre action, a ajouté le diplomate à l’adresse des autorités turques, nous sommes chez des amis (...) nous allons continuer à combattre le terrorisme ensemble. » L’ambassade des États-Unis en Turquie a dans la foulée mis en garde ses ressortissants présents en Turquie en leur recommandant d’éviter d’y fréquenter les missions diplomatiques américaines et les rassemblements ou manifestations. M. Ricciardone a identifié la blessée grave comme étant la journaliste turque Didem Tuncay, correspondante diplomatique de NTV. La jeune femme était traitée en soins intensifs pour des blessures à la tête, selon des sources hospitalières.
Condamnations
À l’annonce de l’attentat, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a souligné lors d’un meeting à Istanbul la nécessité de « mener ensemble le combat contre le terrorisme partout dans le monde ». Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a, lui, condamné dans un communiqué « avec la plus grande fermeté » l’attentat et exprimé sa « solidarité aux autorités américaines et turques ». Son homologue britannique William Hague a fait de même, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit « choqué et attristé », dans un message adressé au président américain Barack Obama.
Le DHKP-C figure sur la liste des organisations considérées comme terroristes par les États-Unis et l’Union européenne. Il a revendiqué le 11 septembre dernier un attentat-suicide qui a coûté la vie à un policier à Istanbul. L’attaque contre l’ambassade intervient alors que la police turque a organisé le 18 janvier un vaste coup de filet contre cette organisation, arrêtant 85 de ses membres présumés. Elle coïncide également avec le récent déploiement en Turquie par les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas, sous la couverture de l’OTAN, de batteries de missiles sol-air Patriot destinées à protéger le territoire turc d’éventuelles attaques syriennes. Le DHKP-C est violemment hostile à l’OTAN et à « l’impérialisme américain ».
Les États-Unis avaient déjà été visés en 2008 par un attentat contre leur consulat général à Istanbul. Trois personnes avaient alors ouvert le feu sur le poste de sécurité de l’entrée principale du consulat américain, tuant trois policiers. Les trois hommes, liés à la mouvance islamiste, avaient été abattus pendant l’assaut. En novembre 2003 également, quatre attentats à la voiture piégée visant deux synagogues, le consulat britannique et la banque HSBC à Istanbul avaient fait 63 morts, dont le consul général britannique. Ils avaient été revendiqués par une cellule d’el-Qaëda.
(Source : AFP)