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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Quelle stratégie pour les islamistes ?

Les experts craignent un débordement du terrorisme vers les pays frontaliers du Mali.
Les islamistes armés, qui ont perdu en 48 heures deux de leurs trois bastions dans le nord du Mali, reconquis par les soldats français et maliens, regroupent leurs forces dans l’extrême nord-est du pays. Face aux moyens aéroterrestres mis en œuvre, assaut commando sur l’aéroport de Gao, largage de parachutistes près de Tombouctou, progression par voie terrestre de colonnes de soldats français et maliens, frappes aériennes sur les dépôts d’armes et de carburant, les islamistes ont refusé le combat frontal. « Ils devraient basculer vers une tactique plus classique de guérilla, de harcèlement, d’attaques ponctuelles, avec des enlèvements, des attentats », juge Alain Antil, responsable du programme Afrique subsaharienne à l’Institut français des relations internationales (IFRI). « Après avoir libéré les villes, il faut les tenir. Ça veut dire check-points, ça veut dire contrôles, ça veut dire aussi risque de kamikaze ou d’attentat-suicide », estime se son côté Dominique Thomas, de l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman.
Les observateurs se souviennent en outre que s’il a suffi de cinq semaines, à l’automne 2001, pour que les États-Unis et leurs alliés locaux chassent du pouvoir les talibans et prennent Kaboul, l’insurrection islamiste n’a ensuite cessé de prendre de l’ampleur.

« Il n’y a plus de sanctuaires »
En attendant, au Mali, de nombreux témoignages font état d’un repli des chefs les plus connus, Iyad Ag Ghaly, pour Ansar Dine, et l’Algérien Abou Zeid pour el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) dans les montagnes de Kidal, près de la frontière algérienne. Le massif des Ifoghas est aussi le berceau traditionnel des mouvements séparatistes touareg. « Ils sont en train de se disséminer dans le Nord, les régions montagneuses difficiles d’accès et difficiles à frapper. On entre dans une stratégie de conflit asymétrique, sur deux fronts : à la fois au Mali et à l’extérieur », juge Jean-Charles Brisard, consultant indépendant sur le terrorisme. S’il juge le risque d’attentats en France possible, il estime que « pour des raisons pratiques, ces groupes envisagent d’abord des représailles en Afrique ».
Les katibas (unités combattantes) d’AQMI et ses alliés ont prouvé de longue date leurs capacités à monter des opérations coups de poing dans la région, dont la plus spectaculaire et la plus récente est la prise d’otages massive sur le site gazier d’In Aménas, dans le Sahara algérien, du 16 au 19 janvier. « Plus personne n’est à l’abri, il n’y a plus de sanctuaire. Regardez la composition du commando qui a attaqué, toutes les nationalités représentées : tout est dit », souligne Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste de l’Algérie. Les spécialistes mettent ainsi en garde contre une dissémination du danger jihadiste dans la région. « Ils vont se repositionner sur la Libye, l’Algérie, voire la Tunisie. C’est un réseau international avant tout. Il va y avoir hémorragie dans les pays frontaliers », craint Souleimane Mangane, universitaire malien spécialiste des mouvements islamistes.
(Source : AFP)
Les islamistes armés, qui ont perdu en 48 heures deux de leurs trois bastions dans le nord du Mali, reconquis par les soldats français et maliens, regroupent leurs forces dans l’extrême nord-est du pays. Face aux moyens aéroterrestres mis en œuvre, assaut commando sur l’aéroport de Gao, largage de parachutistes près de Tombouctou, progression par voie terrestre de colonnes de soldats...
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