Lorsque Sehnaoui se fait taper sur les doigts

Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu hier au palais de Baabda, le président Michel Sleiman a soulevé l’affaire du contrat de gré à gré de 85 millions de dollars signé par le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, avec une société chinoise afin d’installer 300 nouvelles stations de relais pour développer le réseau de l’opérateur touch. Le coût réel de ces travaux s’élève à 20 millions de dollars, alors que le contrat signé porte sur 85 millions de dollars (voir par ailleurs). S’adressant au ministre Sehnaoui, le président Sleiman a déclaré à ce propos : « Par souci de transparence, je vous demande de vous expliquer et d’exposer au Conseil des ministres les détails et les motifs de votre décision. »

Le président Sleiman et le Premier ministre Nagib Mikati ont, d’autre part, reproché à M. Sehnaoui d’avoir saisi le Conseil des ministres à la dernière minute, « et pour la seconde année consécutive », ont-ils précisé, d’une demande de prolongation des contrats de gestion conclus avec les deux opérateurs de cellulaire. Ces contrats expirent le 31 janvier, et ce n’est que deux jours seulement avant cette échéance que M. Sehnaoui a saisi le gouvernement de la demande de prolongation. Notre correspondante au palais de Baabda, Hoda Chédid, a indiqué sur ce plan que le président Sleiman et M. Mikati ont dénoncé explicitement le fait que c’est pour la seconde année consécutive que ce retard intervient. Par voie de conséquence, précise Hoda Chédid, M. Mikati a refusé d’inscrire la demande de M. Sehnaoui à l’ordre du jour du Conseil des ministres, et le dossier a été discuté en dehors de l’ordre du jour. Au terme du débat intervenu à ce propos, le Conseil des ministres a décidé de prolonger les contrats pour une période d’un mois uniquement, dans l’attente que l’affaire soit réglée d’ici là par le gouvernement.

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