Officiel : Ban va rencontrer Mikati à Davos

Le secrétaire général de l’ONU a annoncé hier, lors d’une conférence de presse, la première de la nouvelle année, tenue au siège de l’ONU, qu’il « rencontrera le Premier ministre libanais », Nagib Mikati, à Davos, pour discuter notamment de la « catastrophe qui se déroule en Syrie » et de ses retombées sur la région.
La conférence de presse de Ban Ki-moon tombe après sa rencontre avec « les États membres pour discuter des défis, des opportunités et des priorités de l’ONU cette année ».

« Je pars demain (aujourd’hui) en mission pour discuter de l’ensemble de défis qui figureront en bonne place dans mes entretiens », a-t-il dit. « Mon premier arrêt sera Davos, en Suisse, pour le Forum économique mondial où je rencontrerai le Premier ministre du Liban et d’autres dirigeants », a indiqué Ban Ki-moon. En plus de la Syrie, le responsable onusien discutera avec les dirigeants mondiaux de questions de développement diverses à l’ordre du jour telles que la santé, l’éducation, l’eau, la nutrition, la croissance verte et l’après-2015. Ban a aussi annoncé qu’il se rendra ensuite à Addis-Abeba pour le sommet de l’Union africaine. Son dernier arrêt sera le Koweït pour participer à la conférence des donateurs humanitaires qui ont promis une aide financière de 1,5 milliard de dollars pour la Syrie. Prévue le mercredi 13 février, cette conférence est organisée par le secrétaire général de l’ONU en collaboration avec l’émir du Koweït. Ban en a profité pour « exhorter les donateurs à réaliser leurs promesses généreuses de soutien » pour la Syrie.

« La catastrophe en Syrie »
C’est un tableau bien sombre qu’il dépeint de la situation en Syrie. Car « la calamité en Syrie est sans doute notre principal critère immédiat. » a-t-il noté. « La situation humanitaire est désastreuse et va de mal en pis. Des millions de personnes luttent pour survivre. Plus de 650 000 personnes ont fui le pays. Le manque de nourriture, le manque d’accès aux soins médicaux, les logements inadéquats et l’absence de chauffage pendant un froid rigoureux font des ravages », a-t-il asséné.

Et de constater : « La violence se poursuit ainsi que les violations des droits humains. » « L’utilisation d’armes lourdes dans les centres urbains est à l’origine de terribles dégâts, avec la destruction des villes entières et des quartiers. La violence sexuelle est répandue. » Ban Ki-moon souligne la nécessité de « rendre des comptes et que justice soit faite pour les crimes que nous avons vus et aussi pour les crimes qui pourraient avoir lieu si de fortes tensions sectaires venaient à exploser en représailles massives et en meurtres ».

Poursuivant sa description dramatique de la situation en Syrie, Ban Ki-moon a laissé entendre qu’en dépit de l’environnement sécuritaire dangereux et les limitations imposées par le gouvernement syrien, les agences humanitaires tentent, autant que possible, d’atteindre le plus grand nombre de personnes déplacées et vulnérables. Il a indiqué que « la communauté humanitaire a demandé 1,5 milliard de dollars pour les six prochains mois. C’est la plus importante somme qui ait jamais été demandée à court terme », a-t-il dit. « Toutefois, nos appels sont cruellement sous financés. C’est pourquoi j’ai convoqué la conférence des donateurs au Koweït le 30 janvier prochain ».

Ban Ki-moon, qui a déploré « l’environnement politique polarisé en Syrie et dans la région », a souligné que le « Conseil de sécurité doit trouver l’unité dont le peuple syrien a besoin ». Déplorant l’« élan militaire qui a pris racine », il n’a pas manqué de lancer appel à « tous les États de mettre un terme à l’envoi d’armes aux deux côtés en Syrie ».

Lire aussi