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Économie - Zone euro

L’Eurogroupe dit adieu à son président et ouvre un nouveau chapitre

Le ministre néerlandais des Finances, Jeroen Dijsselbloem, s’apprête à prendre les rênes du forum des ministres des Finances.

Dernière réunion de l’Eurogroupe pour Jean-Claude Juncker en tant que président. Georges Gobet/AFP

La zone euro s’apprêtait hier à décider de la succession de Jean-Claude Juncker, le chef de file de l’Eurogroupe qui passe la main après huit ans à la tête de ce forum pour être remplacé par un quasi-inconnu, l’actuel ministre néerlandais des Finances.
La réunion, qui a débuté en fin d’après-midi à Bruxelles, avait une saveur particulière pour des ministres des Finances habitués ces dernières années aux séances marathon et aux compromis douloureux pour préserver l’intégrité de la zone euro. Si les responsables européens se gardent bien de crier victoire face à la crise de la dette, beaucoup estiment qu’un tournant a eu lieu en 2012 et que le pire est passé. C’est dans ce contexte que le ministre néerlandais des Finances, Jeroen Dijsselbloem, 46 ans, s’apprête à prendre les rênes du forum des ministres des Finances de la zone euro. « Je vais parler à mes collègues de ce que nous devons faire au cours des prochaines années, selon moi, et j’espère qu’ils m’accorderont leur confiance », a-t-il affirmé à son arrivée à Bruxelles. Il a estimé que sa mission serait ensuite de « continuer à rétablir la confiance dans l’euro et dans la zone euro ».
Sa candidature, officielle depuis jeudi, devait être acceptée par consensus, a indiqué le Français Pierre Moscovici, qui avait exprimé de sérieuses réserves face à son collègue, soulignant notamment son inexpérience. « Ce n’est pas une tâche facile. Il faut que la succession soit à la hauteur », a-t-il encore affirmé à Bruxelles. « Jean-Claude Juncker a su, pendant ces huit années à la tête de l’Eurogroupe, incarner un modèle de présidence équilibrée, entre pays du Nord et pays du Sud, entre exigences de consolidation budgétaire et aspiration à la croissance, entre une forme de vision allemande et une forme de vision française, car il avait ces deux cultures », a insisté M. Moscovici.
Mais c’est justement parce qu’il vient d’un pays noté « triple A » comme l’Allemagne, et qu’il appartient à la famille sociale-démocrate, comme le gouvernement français, que M. Dijsselbloem a fait figure de candidat de compromis. « Il devrait être un bon chef de l’Eurogroupe », a estimé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, qui a soutenu « très tôt » sa candidature.
Quant à M. Juncker, il a reconnu hier éprouver « un peu de mélancolie, mais surtout du soulagement » au moment de passer la main et de quitter ce poste qu’il est le seul à avoir occupé depuis sa création en 2005.
Dans ce contexte, les discussions sur un possible plan d’aide à Chypre, qui a demandé l’aide de la zone euro il y a maintenant plus de six mois, ont été reléguées au second plan. Les discussions entre la troïka des créanciers et les autorités chypriotes n’avancent pas, notamment car ces dernières se refusent à procéder aux privatisations réclamées. L’évaluation des besoins des banques par Pimco, premier gestionnaire obligataire au monde, qui était prévue pour le 18 janvier, a aussi pris du retard. Le dossier est complexe : Chypre a fort à faire pour se défendre face aux accusations de blanchiment d’argent et de dumping fiscal. « Dans un premier temps, il faut vérifier si Chypre constitue un danger pour la zone euro dans son ensemble. C’est en effet l’une des conditions préalables pour que le Mécanisme européen de stabilité (MES) puisse être utilisé », a souligné M. Schäuble, dans une interview lundi au Monde et à la Süddeutsche Zeitung.
Plusieurs responsables européens estiment que les discussions ne pourront réellement avancer qu’après l’élection présidentielle chypriote, dont le premier tour aura lieu le 17 février. Une solution devrait être trouvée en mars, a estimé hier M. Juncker.
La réunion devait être également consacrée aux modalités de la recapitalisation directe des banques par le MES, le fonds de sauvetage permanent de la zone euro, en particulier l’étendue des actifs concernés et le rôle qui pourrait rester dévolu aux États dans le sauvetage des banques.

(Source : AFP)
La zone euro s’apprêtait hier à décider de la succession de Jean-Claude Juncker, le chef de file de l’Eurogroupe qui passe la main après huit ans à la tête de ce forum pour être remplacé par un quasi-inconnu, l’actuel ministre néerlandais des Finances.La réunion, qui a débuté en fin d’après-midi à Bruxelles, avait une saveur particulière pour des ministres des...

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