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Lifestyle - Polémique

« Zero Dark Thirty » fait grincer des dents aux États-Unis

Zero Dark Thirty, signé par la cinéaste américaine Kathryn Bigelow, retrace avec minutie et brio les dix ans de traque d’Oussama Ben Laden par la CIA, mais fait grincer des dents aux États-Unis. Porté brillamment par Jessica Chastain, qui interprète l’analyste de la CIA dont l’obstination a permis de débusquer Ben Laden, le film s’est attiré à la fois les éloges de la presse américaine, pour le traitement exceptionnel d’un sujet ultrasensible, mais aussi les reproches de la CIA et de plusieurs parlementaires, qui l’accusent de faire l’apologie de la torture.
Le directeur de la CIA, Michael Morell, écrivait ainsi en décembre : « Le film crée la forte impression que les techniques d’interrogatoire renforcées, qui faisaient partie de notre ancien programme de détention et d’interrogation, ont été des éléments-clés pour trouver Ben Laden. Cette impression est erronée. » Ce à quoi Kathryn Bigelow, oscar de la meilleure réalisatrice en 2010 pour Démineurs, répondait, dans une tribune au Los Angeles Times : « La torture, comme nous le savons tous, a été employée durant les premières années de la traque. Cela ne veut pas dire que cela a été la clé menant à Ben Laden. Cela veut dire que c’est une partie de l’histoire que nous ne pouvons pas ignorer. »
L’acteur vénézuélien Edgar Ramirez, qui interprète dans le film un agent de la CIA après avoir joué le terroriste Carlos dans la minisérie éponyme d’Olivier Assayas , estime que le risque existait « d’aborder le sujet de façon manichéenne, car cette histoire est un bouillon de culture, aussi bien pour les niaiseries et les sensibleries que pour le plus absolu patriotisme ». Selon lui, le film a évité ces pièges et « présente les faits sans les analyser, ni se convertir en un film de propagande politique. Et cela me semble extrêmement digne », déclare-t-il. L’acteur considère que c’est précisément la présentation des faits et seulement des faits qui a généré la polémique. « La controverse, surtout celle qui est née aux États-Unis, est liée au fait que l’interprétation revient au public », dit-il. Le film, « intègre et courageux », explore « la mécanique de l’exercice du pouvoir, de cette fameuse guerre contre le terrorisme, et il met en relief les réactions humaines derrière toute cette histoire, au lieu de simplement défendre un programme politique », ajoute-t-il.
Si la polémique n’a pas empêché Jessica Chastain de remporter dimanche dernier le Golden Globe de la meilleure actrice dramatique, elle a peut-être coûté au film d’autres trophées : nommé dans quatre catégories, il n’en a remporté qu’une. De même, il est probable que les attaques contre le film aient joué un rôle dans l’absence de Kathryn Bigelow de la liste des nommés à l’oscar du meilleur réalisateur, qui a surpris toute la profession, tant les qualités du film relèvent précisément de choix de réalisation. Le film reste en lice dans cinq catégories, dont celle du meilleur film.
Fait rare, un membre de l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui décerne les oscars, a publié récemment une tribune pour annoncer qu’il ne voterait pas pour le film, ni pour son équipe. Selon lui, le film « ne reconnaît jamais que la torture est immorale et criminelle. Il décrit la torture comme (une pratique) donnant des résultats ». Jessica Chastain, en particulier, n’aura pas ses faveurs, car « avec sa beauté et sa posture dure mais vulnérable, elle réussit presque à rendre l’extrême brutalité bizarrement héroïque ».
(Source : AFP)
Zero Dark Thirty, signé par la cinéaste américaine Kathryn Bigelow, retrace avec minutie et brio les dix ans de traque d’Oussama Ben Laden par la CIA, mais fait grincer des dents aux États-Unis. Porté brillamment par Jessica Chastain, qui interprète l’analyste de la CIA dont l’obstination a permis de débusquer Ben Laden, le film s’est attiré à la fois les éloges de la presse...
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