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Moyen Orient et Monde - syrie

À Alep, les rebelles veulent mettre fin au statu quo

La présence de quelques passants et marchés donne l’impression d’une vie quasi normale, mais les combats peuvent reprendre à tout moment. Aamir Qureshi/AFP

Les rebelles veulent mettre fin au statu quo à Alep, où les belligérants font du sur-place, affirmant désormais couper les routes et concentrer leurs attaques sur les bases militaires pour prendre le contrôle de la deuxième ville de Syrie.

 

« L’Armée syrienne libre (ASL, soldats dissidents) prend de nouvelles mesures pour libérer la ville », affirme ainsi Hajji Anadane, l’un des chefs civils de Liwa el-Tawhid, une importante brigade d’Alep. « Nous nous concentrons sur les zones militaires autour d’Alep, les aéroports et les bases. Nous les assiégeons et petit à petit nous les libérerons », poursuit-il.

 

Parmi ces bases figure celle, emblématique, de la brigade 80 en charge de protéger l’aéroport d’Alep, le premier aéroport international syrien dont les autorités ont annoncé la fermeture en raison de la proximité des combats. « La brigade 80 est assiégée par l’ASL. Nous prévoyons une grande offensive sur cette base et sur d’autres, des attaques qui seront coordonnées et simultanées », ajoute Hajji Anadane. « L’ASL assiège la ville et se dirige vers les aéroports. Nous coupons les routes pour que l’armée ne reçoive ni renforts ni munitions. Personne ne peut soutenir l’armée », assure-t-il.

 

La capitale économique et métropole du Nord syrien, avec 2,5 millions d’habitants avant le conflit, est entrée dans la guerre en juillet. De nombreux résidents ont fui leurs quartiers ravagés par une guérilla urbaine dévastatrice. Mais depuis au moins trois mois maintenant, les fronts ne bougent plus et aucun des belligérants n’a fait d’avancée significative dans la ville divisée.

 

Des quartiers entiers abandonnés séparent les deux camps qui multiplient les check-points et les contrôles de véhicules. Si quelques marchés et passants donnent l’impression d’une vie quasi normale, la menace reste permanente : en zone rebelle, des raids aériens et des bombardements peuvent frapper à tout instant, et les quartiers tenus par l’armée sont régulièrement sous le feu de l’artillerie des insurgés. Pour Hajji Anadane, « la plupart des zones tenues par le régime ne sont pas sûres, car le régime ne les contrôle pas totalement. Les rebelles tiennent de nombreuses zones d’Alep, mais les gens y sont aussi en danger à cause des bombardements ».


Mardi, c’est l’université d’Alep qui a été visée. Le campus fut un temps le foyer de la contestation dans la métropole commerçante qui s’est longtemps tenue à l’écart de la révolte antirégime. Au moins 87 personnes ont péri dans deux explosions, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG qui se base sur un large réseau de militants et de médecins. « J’ai vu un avion larguer deux bombes sur l’université. J’ai entendu deux explosions », raconte Abou Mohammad, un chauffeur de 25 ans qui sillonne la ville à bord de son minibus. « Les gens ont commencé à courir, ils essayaient d’aider, de transporter les blessés. Il y avait une vingtaine de corps au sol, dont de nombreux avaient des membres arrachés », se rappelle-t-il. Les autorités, elles, ont attribué ce massacre à des « terroristes », le terme qu’elles utilisent pour désigner les rebelles.

 

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