Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Une passagère se disant discriminée par Air France soutenue par le parquet

Elle accuse Air France de discrimination après avoir été débarquée d'un avion pour Tel-Aviv au motif qu'elle n'était pas juive: une militante pro-palestinienne qui attaquait la compagnie en correctionnelle a reçu jeudi l'appui du parquet.


Horia Ankour, une élève-infirmière de 30 ans, souhaitait se rendre en Israël le 15 avril 2012 pour participer à une opération "Bienvenue en Palestine" organisée par des militants pro-palestiniens, qui avaient ensuite en quasi totalité été refoulés par les autorités israéliennes.


Alors que l'avion s'apprêtait à décoller de l'aéroport de Nice, une préposée d'Air France était venue lui demander si elle avait un passeport israélien, puis, sa réponse étant négative, l'avait prise à l'écart pour lui demander si elle était juive.
Mme Ankour avait alors été débarquée après avoir répondu "non".
L'hôtesse "était gênée de me poser cette question, ça se voyait", a raconté Mme Ankour au procès, qui s'est tenu jeudi après-midi à Bobigny.


La militante a assigné Air France sur citation directe, une procédure qui permet à une victime de saisir directement un tribunal. Mais elle a reçu lors de l'audience un appui affirmé du parquet, qui a demandé la condamnation de la compagnie pour "discrimination caractérisée".


"On ne peut pas tolérer ce genre de comportement sur notre territoire", a jugé le procureur Abdelkrim Grini, estimant que la compagnie "sort de son rôle". "Aujourd'hui on vous demande si vous êtes juive, demain si vous êtes musulmane, après-demain si vous êtes homosexuelle ou syndiquée!", a-t-il dit.


"On savait que cette dame ne pourrait pas rentrer" en Israël, a expliqué l'employée d'Air France qui a supervisé l'embarquement, appelée comme témoin, car il est apparu juste avant l'envol que son nom figurait sur une liste de personnes indésirables établie par les autorités israéliennes.


"On a posé ces questions parce que le chef d'escale d'Air France à Tel-Aviv (le) demandait", a-t-elle ajouté.
"A partir du moment où des personnes sont indésirables dans tel ou tel Etat, une compagnie doit s'assurer que ces personnes-là ne doivent pas embarquer, je ne conteste pas cette obligation-là", a souligné le procureur.


Toutefois, Air France "était parfaitement en droit de refuser" de répercuter les deux questions, même si, comme l'affirme son avocat Me Fabrice Pradon, elles "émanent directement des autorités israéliennes".
"Pourquoi", sachant qu'il était désormais certain que Mme Ankour serait refoulée, "doit-on passer à ce stade de l'interrogation sur la confession juive?", a aussi questionné la juge Nabila Mari-Saada, tandis que l'avocat de Mme Ankour, Me Albert Golberg, a ironiquement demandé "si Air France n'est pas un préposé de l'Etat israélien".


Me Pradon a quant à lui assuré que la compagnie voulait "protéger" sa cliente qui risquait d'être placée en rétention. "En aucun cas Air France n'a voulu porter atteinte à la dignité de Mme Ankour", a-t-il dit, soulevant plusieurs objections de procédure.
La décision doit être rendue le 21 mars.

Elle accuse Air France de discrimination après avoir été débarquée d'un avion pour Tel-Aviv au motif qu'elle n'était pas juive: une militante pro-palestinienne qui attaquait la compagnie en correctionnelle a reçu jeudi l'appui du parquet.
Horia Ankour, une élève-infirmière de 30 ans, souhaitait se rendre en Israël le 15 avril 2012 pour participer à une opération "Bienvenue en...