Siniora appelle à « la clairvoyance » sur la loi électorale

Le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, s’est prononcé hier sur la loi électorale, écartant catégoriquement la possibilité d’appuyer une proposition de loi basée sur la proportionnelle. « Nous nous opposons à la proportionnelle depuis que les armes (du Hezbollah) ont été dirigées vers l’intérieur », a-t-il expliqué. « Nous appuyons la majoritaire à condition que celle-ci respecte la parité consacrée par les accords de Taëf », a-t-il ajouté, dans une interview à la chaîne MTV diffusée en soirée. Relevant « les nombreuses surenchères sur la question de la loi électorale, au sein même des camps concernés », l’ancien Premier ministre a appelé les protagonistes à « faire preuve de clairvoyance », assurant que « le courant du Futur tient à la tenue des élections à la date prévue ».

Interrogé par ailleurs sur la stratégie de l’opposition, qualifiée par certains de « défaillante », pour faire chuter le gouvernement, Fouad Siniora a d’abord précisé que « nous ne détenons pas la majorité qui nous habilite à faire chuter le gouvernement. Il faut dénoncer toutefois le fait que ce gouvernement a abouti à une impasse, après la série de marchés conclus et d’échanges de butins. Notre appel est d’abord de repenser la nomination des responsables chargés de la gestion publique, en ciblant d’abord la compétence. Il est important ensuite de former un gouvernement de sauvetage neutre, c’est-à-dire formé de personnalités politisées, mais non politiques, afin de gérer l’échéance électorale sans pratiques vindicatives ». « Nous avons besoin d’un électrochoc positif, pour rétablir la confiance des citoyens en l’État », a-t-il ajouté, précisant que cet électrochoc serait la formation d’un cabinet neutre, sous l’égide du président de la République.

Sur sa rencontre le soir même avec le Premier ministre Nagib Mikati au Grand Sérail, il a affirmé que celle-ci « ne contrevient aucunement au boycottage observé par l’opposition, puisque la réunion a porté exclusivement sur la polémique liée aux élections au sein de Dar el-Fatwa ». La réunion s’est d’ailleurs déroulée « dans les appartements privés du Premier ministre ».

La situation : Surenchères, parties de cache-cache et marchés de dupes...

Loi électorale : les discussions avancent, mais les cartes restent cachées..., l'éclairage de Philippe Abi Akl