Mais sur le terrain, cette stratégie peut au contraire attiser les tensions. Par deux fois cette semaine dans le nord de la Cisjordanie, mardi et hier, des membres des forces spéciales israéliennes en mission d’arrestation de suspects palestiniens ont essuyé les jets de pierres d’une foule en colère. Pour se dégager, les soldats ont tiré des balles caoutchoutées et des gaz lacrymogènes, voire des balles réelles, selon des sources de sécurité palestiniennes, blessant des dizaines de protestataires. En décembre, à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, des soldats israéliens venus arrêter un policier palestinien soupçonné de participer à des activités anti-israéliennes avaient battu en retraite lorsque des habitants les avaient attaqués à coups de pierres. Le policier avait été ensuite arrêté à un barrage de l’armée à Hébron.
Ghassan Khatib, un des animateurs de la première intifada (1987-1993), devenu porte-parole du gouvernement palestinien, actuellement enseignant à l’Université de Bir Zeit, près de Ramallah, estime que les affrontements entre villageois palestiniens et colons ou soldats israéliens sont « spontanés ». « Tout cela est le résultat de la dangereuse combinaison d’une absence totale d’horizon politique et d’une grave crise économique et financière qui se traduit par une augmentation du chômage et de la misère », affirme-t-il, en référence à l’arrêt des négociations de paix depuis septembre 2010. « La situation n’est pas tenable », souligne M. Khatib, relevant également une poussée de la colonisation israélienne.
Le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, lie pour sa part la recrudescence des affrontements en Cisjordanie à l’offensive menée pendant huit jours par l’armée israélienne dans la bande de Gaza en novembre. « En réponse à cette opération, Jérusalem et la Cisjordanie ont vu un plus haut niveau de violences », affirme le Shin Beth dans son rapport public de novembre. Ce document recense 122 attaques palestiniennes en Cisjordanie contre 39 en octobre, et 44 « incidents » à Jérusalem contre 31.
Le porte-parole de la police Micky Rosenfeld affirme de son côté que la jeune génération née dans les années de la deuxième intifada (2000-2005) est très impliquée dans ces troubles, que des médias israéliens se sont empressés de qualifier de « mini-intifada ». « En général, il y a une augmentation du nombre d’incidents, de jets de pierres ou de cocktails Molotov sur les principales routes qui se produisent surtout le matin lorsque les enfants palestiniens vont à l’école et l’après-midi lorsqu’ils en reviennent », a-t-il expliqué.
(Source : AFP)
commentaires (3)
Carrément "Lazäâ?!"..... "israïlïyéhhh?" ; maybéhhh !
Antoine-Serge KARAMAOUN
07 h 02, le 04 janvier 2013