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Liban - Présidence

Sleiman presse l’opposition de relancer le dialogue ou, à défaut, de présenter une alternative

Le président Michel Sleiman a assisté mardi à la messe de Noël à Bkerké où il a conféré avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. Dans une déclaration à la presse, il a appelé une nouvelle fois toutes les parties locales à participer à la conférence de dialogue prévue le 7 janvier prochain. Le chef de l’État a pressé le 14 Mars de rejoindre la table de dialogue, ou à défaut, de proposer une alternative à ce processus.

Le chef de l’État en compagnie du cardinal Nasrallah Sfeir et du patriarche Raï au siège patriarcal, hier.  Photo Dalati et Nohra

Fidèle à la coutume annuelle, le chef de l’État, le général Michel Sleiman, s’est rendu le 25 décembre à Bkerké où il a assisté à la messe de Noël célébrée par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. La cérémonie religieuse a été précédée d’une réunion en tête à tête d’une quinzaine de minutes entre le président et le patriarche.
Dans l’homélie qu’il a prononcée au cours de l’office divin, Mgr Raï a notamment exhorté les responsables politiques à « s’asseoir à la table de dialogue afin d’aboutir à la vérité nationale, de manière à paver la voie aux échéances actuelles, sans les lier pour autant à un quelconque pari externe, et ce dans le but de faire face aux défis qui nous sont imposés sur les plans local, régional et international ». « N’ayez pas peur de faire des sacrifices que nécessite le dialogue national, car les patries ne sont édifiées que sur base des sacrifices consentis par ceux qui ont la charge de la chose publique. »
Le patriarche Raï a par ailleurs évoqué les efforts déployés par le président Sleiman afin de relancer le dialogue national pour sortir le pays de la crise.

Sleiman et l’alternative au dialogue
Notons dans ce cadre qu’à l’issue de son tête-à-tête avec Mgr Raï, le président Sleiman s’est adressé aux correspondants de presse, mettant l’accent sur la nécessité d’une reprise du dialogue national lors de la conférence prévue le 7 janvier prochain. « La conférence de dialogue, a notamment déclaré le chef de l’État à cet égard, est une instance d’accompagnement qui vise à favoriser la stabilité dans le pays (...). Le dialogue a abouti à d’importants résultats jusqu’à présent. Au cours de la phase précédente, il a accompagné de manière positive la période s’étendant de 2008 à 2010. La situation au Liban était alors bonne. Lors de la période qui a suivi, le dialogue a débouché sur deux points importants. Le premier est la déclaration de Baabda, plus particulièrement en ce qui concerne la neutralité qui est une requête vieille de 30, 40 ou 50 ans. Elle a été avalisée dans le cadre de la conférence de dialogue par le biais de la déclaration de Baabda, en dépit de certaines violations à cette déclaration de la part de toutes les parties. Mais l’État libanais, en l’occurrence le chef de l’État et le gouvernement se sont engagés à respecter la déclaration de Baabda, ce qui est un facteur important. »
Et le président Sleiman d’ajouter : « L’autre point qui a été réalisé, et qui constitue également une revendication (soulevée par le 14 Mars), est le débat sur la stratégie de défense qui vise à déterminer où se situe la décision de recourir aux armes. Le document présenté (par le président lors de la conférence de dialogue) fait état de la mise au point de cadres adéquats permettant à l’État de décider de la manière d’utiliser les armes de la résistance pour défendre le Liban. Quel sens a, par conséquent, le boycott du dialogue ? Par le passé, nous avons assisté à un boycott afin de trancher le dossier des faux témoins, et à l’époque nous ne comprenions pas pourquoi il fallait boycotter (le dialogue) pour faire avancer le dossier des faux témoins. Aujourd’hui, nous assistons à un boycott qui a pour but d’obtenir la chute du gouvernement. Je ne comprends pas où se situe le lien entre ces deux faits. »
Le chef de l’État a par ailleurs souligné que la conférence de dialogue est « une instance nationale qui aide à renforcer la stabilité au Liban ». « Si nous voulons adopter une attitude hostile au gouvernement, nous devons participer au dialogue, a-t-il déclaré. Je demande à toutes les parties de se livrer à un sursaut de conscience afin de ne pas décevoir le peuple libanais. Si l’on demande au peuple libanais ce qu’il désire, il répondra qu’il veut une reprise du dialogue afin de débattre de tous les sujets. Je souhaite que toutes les parties soient présentes à la séance de dialogue en janvier. Si elles ne veulent pas être présentes, qu’elles me donnent une alternative. Si elles veulent abolir la conférence de dialogue, nous le ferons, mais qu’elles me disent ce qu’elles souhaitent. J’ai la conviction que nul ne veut abolir la conférence de dialogue, mais ces prises de position conjoncturelles laissent passer des opportunités permettant de stabiliser le pays. »

Les élections législatives
Abordant par ailleurs le volet des prochaines élections législatives de 2013, le président Sleiman a souligné que la Constitution et les lois en vigueur stipulent que les élections doivent avoir lieu. « Je préfère de loin la loi sur la proportionnelle présentée par le gouvernement, a déclaré le chef de l’État. Mais puisque le Parlement est souverain, qu’il entame le débat sur cette loi et qu’il amende le texte de manière à tenir compte de toutes les appréhensions. Si une nouvelle loi n’est pas votée, cela ne signifie pas que nous devons prendre cela comme prétexte pour abolir les élections. Si la loi de 1960 est mauvaise, elle n’en a pas moins donné naissance au Parlement actuel. Comment pourrait-on alors prolonger le mandat d’un Parlement issu d’une loi que nous rejetons ? L’alternance au pouvoir, sur base de n’importe quelle loi, est préférable à l’abolition des élections. »
Et le président Sleiman d’ajouter : « Il n’est pas concevable qu’au moment où la région s’oriente vers la démocratie que nous fassions, nous, marche arrière. Cela signifie que nous devons respecter l’échéance et élaborer une loi électorale avalisée par toutes les parties. Dans le cas contraire, nous devons organiser quand même les élections. »

L’affaire des otages détenus en Syrie
Interrogé par ailleurs sur les mesures que le Liban envisage de prendre afin de faire face au problème des otages (chiites) détenus en Syrie, le président Sleiman a rappelé que ce dossier est suivi par la Sûreté générale et par une commission ministérielle ad hoc. « Mais nous devons établir une distinction entre la situation des otages, qui constitue une affaire humanitaire, et les actions menées au sujet de ces otages, a déclaré le chef de l’État. Il n’est pas acceptable de porter atteinte aux intérêts de n’importe quel pays, et plus particulièrement aux intérêts des Turcs, d’autant que ces derniers ne sont pas les ravisseurs. Dans le même temps, nous souhaitons que le gouvernement turc exerce le maximum de pressions sur les ravisseurs afin de libérer les otages dans les délais les plus brefs. »
Par ailleurs, le président Sleiman a refusé le principe de la fermeture des frontières face aux réfugiés syriens et palestiniens, soulignant toutefois la nécessité de contrôler l’afflux des réfugiés.
Évoquant en outre la célébration de Noël, le chef de l’État a déploré « le drame vécu par nos frères en Syrie, par tous les Syriens, et plus particulièrement par les chrétiens durant cette période de fêtes ». Il a ajouté dans ce cadre que l’affaire des otages libanais détenus en Syrie porte en définitive préjudice « à la cause et à la réputation des ravisseurs eux-mêmes ». « Il est nécessaire par conséquent de libérer ces otages dans les délais les plus brefs afin qu’ils puissent vivre une vie normale et exercer leurs pratiques religieuses », a-t-il ajouté.
Notons enfin, sur un autre plan, que le patriarche maronite a reçu mardi de nombreuses personnalités venues lui présenter leurs vœux à l’occasion de la fête de Noël.

 

Lire aussi:

Quand le 8 Mars veut pousser le 14 Mars à se suicider, l'article d'Emile Khoury.

 

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