Guerre communautaire
Confirmant l’aspect communautaire des violences, des jihadistes se sont emparés hier dans le centre du pays d’une grande partie d’un village alaouite, la minorité à laquelle appartient M. Assad, au prix de violents combats ayant fait une trentaine de morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les insurgés ont récemment multiplié les attaques dans la région de Hama – où ils ont d’ailleurs prit une base militaire dans la nuit de dimanche à lundi – où coexistent de nombreuses communautés et jusqu’ici quadrillée par les forces de sécurité depuis les manifestations monstres contre le régime de l’été 2011. Samedi, un autre bataillon islamiste avait déjà menacé d’attaquer deux villages chrétiens du secteur si leurs habitants n’en délogeaient pas l’armée et les miliciens du régime.
Du côté de la capitale, l’aviation syrienne menait hier des raids au-dessus de la Ghouta orientale, où les rebelles ont installé leurs bases arrières et où se déroulent des combats, selon l’OSDH. La périphérie de Damas se trouve désormais au cœur des affrontements, le régime cherchant à reconquérir un rayon de huit kilomètres autour de la capitale, pour être en position de négocier une issue au conflit, selon des experts.
À Damas même, l’OSDH a fait état de violents combats durant la nuit dans le quartier de Qaboun et sur l’avenue Thalatine, qui sépare le camp palestinien de Yarmouk de Hajar el-Aswad, dans le sud.
L’OSDH fait également état de bombardements sur les provinces de Deraa, Hama et Homs, ainsi qu’Idleb. Selon un premier bilan de l’OSDH, au moins 55 personnes ont été tuées hier à travers le pays.
À Halfaya
Ces violences interviennent au lendemain de la mort de 198 personnes, dont 120 civils, toujours d’après l’OSDH. Parmi eux d’ailleurs, 60 sont morts devant une boulangerie de Halfaya, dans la province de Hama, les militants et l’opposition dénonçant un « massacre » de l’aviation, tandis que l’agence officielle SANA affirmait que les troupes étaient intervenues après une attaque de « terroristes », terme par lequel le régime désigne les rebelles. L’OSDH a dit avoir pour le moment identifié 43 corps, 40 d’hommes et trois de femmes. La Coalition de l’opposition a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à enquêter, tandis que sa principale composante, le Conseil national syrien (CNS), a « fait porter à la communauté internationale la responsabilité de ce massacre », en raison de son inaction, y voyant la preuve que le régime « a perdu le contrôle du pays ».
Enfin, alors que l’ONU estime que quatre millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence en Syrie, l’émir du Koweït a annoncé hier la tenue dans son pays fin janvier d’une réunion de donateurs pour mobiliser une aide humanitaire pour les civils syriens.
(Sources : agences et rédaction)
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