Une demi-douzaine d’experts français et de représentants du Quai d’Orsay assistent également au séminaire, mais Paris comme les participants afghans insistent sur le fait qu’il ne s’agit en aucun cas de « négociations ». « Le but de l’exercice est de laisser s’exprimer les uns et les autres, qu’ils s’écoutent et que la discussion s’engage dans les meilleures conditions possibles », a déclaré Camille Grand, directeur de la FRS, qui a déjà organisé deux rencontres interafghanes en novembre 2011 et juin 2012. C’est cependant la première fois que les représentants des talibans armés y participent. Et à haut niveau : ils ont indiqué la semaine dernière qu’ils enverraient deux représentants à Chantilly, dont Shahabuddin Dilawar, un haut responsable des insurgés islamistes qui figure sur la liste des personnes faisant l’objet de sanctions de l’ONU. Mais selon M. Grand, la discrétion imposée et le fait que les Afghans soient en quelque sorte reclus pendant deux jours permettent de faciliter un dialogue inconcevable en Afghanistan même. Que la France soit l’hôte de la rencontre est aussi un atout selon lui. Paris vient d’achever le retrait de ses dernières troupes combattantes en Afghanistan, parallèlement au retrait partiel des troupes britanniques annoncé hier, une « décision opportune », selon Hamid Karzaï.
Le thème général et volontairement vague des discussions est « l’Afghanistan à l’horizon 2020 », mais des axes plus précis doivent être abordés comme les institutions, la sécurité, le système politique afghan... Autant de questions qui vont se poser après le retrait des troupes de l’OTAN et alors qu’une élection présidentielle est prévue en avril 2014.
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