Bahreïn : un militant chiite arrêté pour "fausses informations" sur Twitter

Le parquet de Bahreïn a annoncé jeudi la détention d'un militant chiite, Youssef al-Mahafdha, pour propagation sur Twitter de "fausses informations" concernant la répression d'une manifestation dans ce petit royaume du Golfe, secoué par des troubles depuis l'an dernier.

Il est accusé d'avoir publié sur son compte Twitter une photo d'une personne blessée "en prétendant à tort qu'elle a été touchée" lors de heurts survenus le 17 décembre entre policiers et manifestants à Manama, a déclaré le procureur général adjoint, Mohamed Salah, cité par l'agence officielle Bna.

La photo incriminée a "provoqué des troubles", a-t-il ajouté, affirmant que le militant avait "reconnu sa publication sur son compte personnel mais avait nié l'avoir fait lui-même en soutenant que son compte aurait été infiltré".

Le principal groupe de l'opposition chiite bahreïnie, Al-Wefaq, a dénoncé l'arrestation, le 17 décembre, de M. Mahafdha à Manama où a eu lieu une manifestation en faveur de réformes démocratiques, qualifiant le militant de "prisonnier d'opinion".

Le militant enquête sur les violations des droits humains pour le Centre des droits de l'Homme à Bahreïn de Nabil Rajab, qui purge une peine de 3 ans de prison pour avoir participé et appelé à des manifestations non autorisées.

En novembre, Youssef al-Mahafdha avait déjà été détenu pendant 12 jours après son arrestation pour sa présence à une manifestation dans un village chiite près de Manama.

Bahreïn est secoué depuis début 2011 par un mouvement de contestation, animé par des chiites, majoritaires dans le pays, qui réclament une monarchie constitutionnelle avec un Premier ministre issu de la majorité parlementaire.

Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), 80 personnes ont trouvé la mort depuis le début de la révolte.