Les États-Unis ont annoncé hier qu’ils gelaient les avoirs que pourrait détenir sur leur sol l’ancien ministre Michel Samaha, accusé d’être impliqué dans une affaire d’explosifs amenés de Syrie et qui devaient être utilisés contre plusieurs cibles au Liban-Nord.
Dans un communiqué repris par l’AFP, le département américain du Trésor a indiqué que Samaha est désormais considéré par les États-Unis comme un « terroriste international », l’accusant d’avoir « voulu déstabiliser le Liban ».
« Les États-Unis continueront de dévoiler toutes les tentatives menées par le régime (du président syrien Bachar) el-Assad pour s’immiscer dans les affaires de ses voisins et déstabiliser davantage la région », a ajouté le Trésor dans un communiqué.
M. Samaha est en réalité visé par deux mesures, l’une du département d’État, le désignant comme un terroriste, l’autre du Trésor, l’ajoutant à la liste noire des personnes devant faire l’objet de mesures de rétorsion en vertu d’un décret présidentiel de 2007 visant ceux qui « sapent la souveraineté libanaise ».
En vertu de ces deux décisions, les ressortissants américains s’exposent à des poursuites pénales dans le cas où ils viendraient à entretenir des relations commerciales avec lui.
Selon le Trésor, M. Samaha a une double nationalité libanaise et canadienne.
Éviter la peine de mort...
L’initiative américaine est intervenue un mois avant la reprise de la procédure judiciaire dans cette affaire, le 14 janvier prochain. Mais selon un expert en droit international, elle ne peut avoir aucun impact sur celle-ci parce qu’il s’agit d’une décision prise par un État, unilatéralement, et non pas par la communauté internationale.
D’aucuns jugent qu’en ce faisant, les États-unis étoffent le dossier qu’ils seraient en train de constituer contre Bachar el-Assad, dans l’espoir de pouvoir réclamer son jugement devant un tribunal international. Mais selon l’expert interrogé par L’Orient-Le Jour, le fait que Washington considère Michel Samaha comme étant terroriste ne peut justifier en aucun cas une demande de transfert de son dossier devant la Cour pénale internationale (CPI), une demande dans ce sens étant sujette à des conditions techniques bien déterminées.
Pourtant, selon certaines sources, l’ancien ministre serait plutôt favorable à un jugement devant une autorité internationale plutôt qu’au Liban. Et pour cause : au Liban, il encourt la peine de mort, du moment qu’il est poursuivi pour menace contre la sécurité de l’État et non pas pour terrorisme.
Force est de constater, dans ce contexte, que les États-Unis n’ont pas retenu la qualification libanaise du crime, en classant Michel Samaha sur la liste des personnes et des organisations terroristes, relève l’expert en droit international.
Leur décision pourrait être en outre interprétée à un mois de la reprise de la procédure judiciaire, comme un message politique multidirectionnel, adressé aussi bien au Liban qu’à la Syrie et à ses alliés, et s’articulant autour d’une idée principale : l’appui au Liban et le rejet de toute tentative de le déstabiliser.
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commentaires (10)
Combien de Samaha en puissance se cachent sous l’apparence de Politiciens Libanais ? Combien de ceux qui ont fait le jeu des Moukhabarates de la Syrie, et ont favorisé l´occupation de celle-ci durant trente ans, (constituant ainsi un terrain propice aux crimes exécutés contre des citoyens de leurs propres pays) poursuivent leur vie dans l´impunité ? Tout en étant pour l´abolition de la peine de mort ; je comprends pourquoi, dans la conjoncture actuelle du pays, le Président de la République insiste à la garder. Elle est l´épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du terrorisme dans notre pays. Je Suis convaincue que la Génération actuelle Libanaise possède un grand Patriotisme ! C´est à eux que revient le pouvoir de diriger le Pays.
Molly Selwan
09 h 47, le 18 décembre 2012