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Moyen Orient et Monde

Enfants et froid, la terrible réalité des camps de réfugiés

Né il y a un an avec une malformation cardiaque, Ali Ghazzaoui tentait de survivre bien avant que ses parents ne décident de fuir la guerre civile syrienne. Il y a deux semaines, l’enfant a perdu son combat dans un camp de réfugiés du nord de la Jordanie, balayé par un vent glacial. Ali est mort deux jours après avoir subi une opération du cœur, dans le camp de Zaatari qui accueille quelque 32 000 réfugiés de la province méridionale de Deraa, berceau de la rébellion. « J’ai couvert mon fils de deux couvertures, mais il ne s’est pas réchauffé. Il est devenu bleu et est mort dans mes bras », raconte sa mère de 22 ans, entre deux sanglots, désormais seule avec sa fille de trois ans ayant franchi la frontière en novembre sans son mari. Ali est le quatrième enfant en bas âge à décéder dans le camp en trois semaines.
Si des travailleurs humanitaires ont déclaré que ces morts n’étaient pas directement liées aux conditions de vie à Zaatari, elles soulignent la difficulté de la tâche des organisations qui doivent procurer un abri à un demi-million de réfugiés dans cette région. « Ces morts sont le résultat de facteurs cumulés, dont certains sont liés à des manques matériels et d’autres à des causes naturelles. Mais au-delà, la réalité qui est que les conditions sont dures, ne peut pas être ignorée », déclare Saba Mobaslat, directeur de programme pour l’ONG Save The Children (Sauver les enfants). Jordanie, Liban et Turquie accueillent chacun plus de 130 000 réfugiés et les travailleurs humanitaires prévoient une hausse de ce nombre, avec l’escalade de violence aux abords de Damas.

« Un camp d’enfants »
À l’image de la population syrienne, près de 65 % des réfugiés du camp sont nouveau-nés ou en bas âge. « C’est un camp d’enfants (...) Les hommes restent (en Syrie) et les femmes arrivent avec 10 enfants », témoigne Saba Mobaslat. « Chaque nuit, nous voyons arriver des enfants de quatre, six jours, d’une ou deux semaines et c’est un vrai combat que d’assurer la survie de chacun », explique Andrew Harper, directeur du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) de Jordanie. « Nous devons redoubler d’efforts, particulièrement car nous entrons dans l’hiver, puisque des centaines de femmes enceintes traversent la frontière », ajoute-t-il, précisant que les personnes âgées sont également nombreuses, à l’image d’un couple de 97 ans arrivé la veille.
Sur la principale route au milieu des rues boueuses du camp, des enfants de tout âge jouent près du marché de fortune où des familles échangent vieux vêtements, fruits et légumes frais, ou encore des articles ménagers. « J’espère que Bachar tombera pour pouvoir rentrer chez moi. C’est mieux qu’ici où nous sommes humiliés », explique Mohammad Ghazaoui, un enfant de 12 ans qui s’accorde un temps de jeu entre deux paquets de cigarettes vendus. Leurs parents se plaignent du nombre de couvertures distribuées par réfugié à leur arrivée, insuffisant pour survivre dans des tentes perméables à la pluie. « Les enfants meurent de froid (...) Les miens grelottent la nuit et l’un d’entre eux a constamment la diarrhée », témoigne Mohammad Samara, qui a fui Bousra el-Cham, une ville du sud de la Syrie, en octobre, avec sa femme et ses quatre enfants.
Carsten Hansen, qui dirige le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) en Jordanie, explique toutefois que des progrès ont été faits pour aider à distribuer l’aide humanitaire. « Tout le monde tente de mobiliser des ressources (...) pour faire face à un plus grand nombre (de réfugiés) », explique-t-il, précisant que le camp a par exemple récemment reçu 6 000 radiateurs au gaz.
(Source : Reuters)
Né il y a un an avec une malformation cardiaque, Ali Ghazzaoui tentait de survivre bien avant que ses parents ne décident de fuir la guerre civile syrienne. Il y a deux semaines, l’enfant a perdu son combat dans un camp de réfugiés du nord de la Jordanie, balayé par un vent glacial. Ali est mort deux jours après avoir subi une opération du cœur, dans le camp de Zaatari qui...

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