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Lifestyle - Tourisme

Venise redécouvre le palais oublié de Napoléon et Sissi

La résidence a été restaurée grâce aux dons de mécènes privés.

La magnifique salle de bal du palais royal. Vincenzo Pinto/AFP

Condamné pendant près d’un siècle aux oubliettes de l’histoire, le palais royal de Venise, construit sur ordre de Napoléon et habité par l’impératrice Sissi, a enfin rouvert ses portes au public sur la célèbre place Saint-Marc. Comment expliquer un si long silence ? « Dans la conscience populaire des Vénitiens, Napoléon reste avant tout celui qui a décrété la fin de la glorieuse République de Venise (697-1797) », explique Andrea Bellieni, directeur du musée Correr, dont dépendent les appartements royaux. Quant à Sissi, elle reste avant tout un symbole du joug de l’occupant autrichien, une page de l’histoire que les Vénitiens ont longtemps préféré ne pas mettre en avant.
Jusqu’à ce que le Comité français pour la sauvegarde de Venise, présidé par Jérôme Zieseniss, décide de financer la restauration de ces somptueux appartements, réduits en piteux état après des décennies d’abandon. Grâce à un budget de 2,5 millions d’euros provenant entièrement de mécènes privés, il a pu restituer les salles de réception et l’appartement de l’impératrice tels qu’ils furent découverts en 1856 par Sissi (elle avait alors 19 ans ! ) et François-Joseph, deux ans seulement après leur mariage. Les meubles de l’appartement respectent le goût de cette époque, notamment le style néobaroque en vogue à la cour de Vienne. Une mention particulière pour le délicieux boudoir de l’impératrice, un petit bijou décoré d’allégories féminines et de guirlandes de bleuets et de muguets.
Même s’il n’y séjourna jamais, c’est Napoléon, proclamé roi d’Italie en 1805, qui décida en 1807 lors de sa venue à Venise la construction du palais au cœur même de la Cité des Doges, face à la célèbre basilique Saint-Marc. Édifié en six ans, le palais est aujourd’hui le seul palais royal néoclassique intact en Italie.
L’escalier et le vestibule d’honneur, la salle de bal, la salle du trône et les appartements offrent aux visiteurs un beau panorama. « Nous sommes arrivés ici par pur hasard, nous sommes agréablement surpris, on pensait trouver simplement un musée avec des peintures. La salle de bal est très, très belle », s’extasient Marc et Marie, un couple de trentenaires français en week-end à Venise.
Le legs de Napoléon à la sérénissime a donc retrouvé toute sa splendeur. « Napoléon, c’est sûr, a envoyé au Louvre nombre d’œuvres appartenant à l’histoire de Venise, à commencer par les chevaux de la place Saint-Marc, mais c’est aussi grâce à lui que beaucoup d’œuvres furent sauvées », souligne Andrea Bellieni. S’il évoque le souvenir de Napoléon et de son beau-fils Eugène de Beauharnais, fils de l’impératrice Joséphine et vice-roi d’Italie, le palais porte aussi la marque de la légendaire Sissi. « Une femme extraordinaire, non seulement belle mais d’une très grande sensibilité et qui, dans ce lieu, a réussi à convaincre son mari de faire libérer des prisonniers politiques », note Jérôme Zieseniss. Parmi les autres hôtes célèbres de ce palais figurent des personnages controversés comme Hitler et Mussolini, mais aussi le dernier roi d’Italie Humbert II, qui y fit un bref séjour en 1946 avant son exil au Portugal.
Après les neuf pièces ouvertes au public cet été, Jérôme Zieseniss veut maintenant s’attaquer à l’appartement de l’empereur : quatre pièces dont la restauration nécessite 800 000 euros. Un oligarque russe et une maison de luxe se sont déjà engagés à participer au financement, et Jérôme Zieseniss espère bien pouvoir ouvrir deux et même peut-être trois pièces d’ici au printemps 2013.

(Source : AFP)
Condamné pendant près d’un siècle aux oubliettes de l’histoire, le palais royal de Venise, construit sur ordre de Napoléon et habité par l’impératrice Sissi, a enfin rouvert ses portes au public sur la célèbre place Saint-Marc. Comment expliquer un si long silence ? « Dans la conscience populaire des Vénitiens, Napoléon reste avant tout celui qui a décrété la fin...

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