Sur la scène européenne, Mario Monti est vu comme l’artisan de l’assainissement durable de l’économie italienne, la troisième de la zone euro. Mais samedi, M. Monti a annoncé sa décision « irrévocable » de jeter l’éponge après le vote du budget prévu d’ici à la fin de l’année. Il a tenu à faire cette annonce samedi, alors que les marchés étaient fermés, pour éviter des réactions intempestives. Selon le Corriere della Sera, le chef du gouvernement a été « indigné » par les déclarations du secrétaire général du parti de Berlusconi (Peuple de la liberté, PDL), Angelino Alfano, vendredi, lorsque ce parti a décidé de ne pas voter un texte s’attaquant aux coûts de la politique. Il avait perçu l’attitude du PDL comme une trahison. M. Alfano s’est pour sa part défendu sur la chaîne de télévision TG2 en assurant que le PDL était « une force responsable » qui voterait le budget et un décret-loi permettant la poursuite de l’activité de l’aciérie ILVA en difficulté près de Tarente dans le Sud.
Si la démission de l’ancien commissaire européen intervenait d’ici à la fin décembre, les Italiens pourraient voter fin février ou début mars. Un délai de 45 à 70 jours est prévu entre la dissolution des Chambres et un nouveau scrutin.
M. Berlusconi, 76 ans, qui se présente pour la sixième fois, devrait axer sa campagne sur les impôts qui grèvent les budgets des classes moyennes et l’absence de croissance, et critiquer une Europe qu’il décrit volontiers comme soumise aux volontés de l’Allemagne. Le pari de Berlusconi est tout sauf gagné : le PDL est au bord de la scission entre modérés et aile droite. Un récent sondage le créditait de moins de 14 % au prochain scrutin national.
Dans la rue à Rome, les Italiens interrogés sur le retour du Cavaliere, jadis très populaire, se montraient d’ailleurs plus sceptiques qu’enthousiastes. Mais, depuis un an, constatait une femme, « il n’y a eu que de nouvelles taxes créées, les salaires sont restés ceux d’il y a dix ans, on n’arrive même plus à boucler les fins de mois ».
La presse italienne fustigeait quant à elle le « coup » de Berlusconi, qui se représente alors qu’il a plusieurs procès et condamnations sur le dos : « Un geste qui révèle les chantages du Cavaliere », titrait La Repubblica. Le quotidien de centre-droit La Stampa évoquait « les craintes de ceux qui nous regardent de l’extérieur. Mais si nous pouvons appréhender le printemps prochain avec inquiétude et non avec angoisse, nous le devons à la fermeté de Monti ». Car la démarche de l’ancien commissaire européen est à l’inverse saluée comme cohérente et rigoureuse. Pierluigi Bersani, chef du parti de centre-gauche, le Parti démocrate (PD), qui est aussi son candidat aux élections, a ainsi relevé son « acte de dignité » face à « l’irresponsabilité » de la droite « qui a trahi l’engagement pris il y a un an ».
Selon le Corriere, la décision donne en outre à M. Monti les mains libres et il pourrait s’engager en politique, comme le souhaitent les centristes et une partie de la droite qui ne veulent plus rien avoir à faire avec le « berlusconisme » qui a dominé l’Italie pendant 18 ans.
(Source : AFP)
Il risque de s'asseoir sur... ses... C..., sur... ses... C..... "honni qui mal y pense !"... sur... ses... cuillères de table !
12 h 25, le 11 décembre 2012