Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste (PSP), a lancé lundi une initiative pour sortir le Liban de sa crise politique, en soulignant que le dialogue est le seul moyen de sortir le pays de l'impasse.
"Le dialogue est le seul moyen de régler les différends et il est inacceptable de prononcer des discours incendiaires", a déclaré M. Joumblatt lors d’une conférence de presse.
Depuis l’assassinat le 19 octobre dernier du chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) Wissam el-Hassan, l'Alliance du 14 Mars, hostile au régime de Damas, boycotte les sessions parlementaires conjointes avec les Forces du 8 Mars et refuse de dialoguer avec le Hezbollah et ses alliés, afin d’obtenir le départ du gouvernement, formé en grande majorité de partis proches du pouvoir syrien.
"Nous ne pouvons former un gouvernement neutre sans consulter toutes les parties, ce qui nous ramène à la table du dialogue", a encore dit M. Joumblatt, en allusion aux appels du 14 Mars (opposition) à la démission du gouvernement et au boycott de la table du dialogue, dont une nouvelle séance est prévue jeudi.
"Je renommerai Nagib Mikati au cas où des consultations pour la désignation d’un nouveau chef du gouvernement ont lieu", a ajouté le leader druze, tout en soulignant la nécessité pour toutes les forces politiques de s’en remettre à l’Etat, pour les médias de remplir leur rôle et d'éviter toute incitation au conflit, et pour toutes les forces politiques de ne pas s'ingérer dans la crise syrienne.
"Certains oublient que ce gouvernement a financé deux fois le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) et a protégé les principales figures du courant Hariri" pilier du 14 Mars, a affirmé M. Joumblatt, ajoutant que "le problème des armes ne peut être résolu qu’à travers un dialogue calme".
Les propos du leader druze rejoignent ceux du président de la République, Michel Sleiman, qui appelle depuis des semaines à un retour à la table du dialogue national, afin de résoudre cette crise politique.
Aujourd'hui, le chef de l'Etat a réitéré son appel à la participation de toutes les parties à la prochaine séance de dialogue, jeudi au palais présidentiel de Baabda.
"Nous déployons des efforts pour la reprise du dialogue national entre toutes les parties, a déclaré M. Sleiman lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue arménien Serzh Sargsyan, en visite officielle au Liban. Et d'ajouter : "Nous demandons à tous d’y participer".
Concernant la décision du 14 Mars de boycotter le dialogue, le Président a indiqué que "la démocratie nous oblige à écouter les points de vue des autres".
Selon le quotidien koweïtien al-Raï, M. Sleiman compte sur un soutien étranger pour garantir le succès de la séance du dialogue national.
Des responsables occidentaux, dont le président français François Hollande, ont ainsi exprimé leur soutien à l’initiative de dialogue lancée par M. Sleiman.
Selon des sources non identifiées, citées par le journal dans son édition de lundi, la coalition du 14 Mars participera au dialogue pour exprimer son soutien aux récentes positions du chef de l’État.
L’opposition libanaise ferait désormais la distinction entre le dialogue et sa décision de ne pas assister à toutes les activités liées au gouvernement, indique le journal koweïtien.
Au cours de la dernière session du dialogue national, le 20 septembre, le chef de l’État avait exposé sa vision de la stratégie de défense, un des dossiers-clés sur lequel les négociations achoppent.
Les réactions sur la scène politique libanaise se sont multipliés à la suite de ces nouveaux appels au calme et au dialogue. Le ministre de la Culture Gaby Layoun a indiqué que le 14 Mars n’avait "aucune raison de boycotter le dialogue national". Pour son collègue au Travail, Salim Jreissati, "il est possible de tenir le dialogue jeudi, même en l’absence de plusieurs participants".
Le député Ghazi Youssef (opposition) a pour sa part relevé que "la vision du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a changé. Il a admis l’importance du dialogue pour aboutir à une solution".
De son côté, le député Ibrahim Kanaan a assuré que la participation des différentes composantes de la scène politique libanaise à la cérémonie de consécration du patriarche maronite Béchara Raï au Vatican, prouve qu'il y a toujours une possibilité de revenir au dialogue.
"Le dialogue est le seul moyen de régler les différends et il est inacceptable de prononcer des discours incendiaires", a déclaré M. Joumblatt lors d’une...
commentaires (4)
Joumblatt intensifie ses efforts pour sortir Joumblatt de la crise...lol
GEDEON Christian
06 h 35, le 27 novembre 2012