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À La Une - Diplomatie

Larijani à Beyrouth : ...Ils n’ont pas les moyens de déstabiliser le Liban 

Nabih Berry en compagnie de son homologue iranien, Ali Larijani. Photo Hassan Ibrahim.

De façon impromptue, le président du Parlement iranien Ali Larijani est arrivé hier à Beyrouth dans le cadre d’une tournée qui englobe la Syrie et la Turquie. Larijani, qui arrive au Liban en l’absence du président de la République et du Premier ministre, a indiqué à l’AIB que cette visite est devenue « nécessaire après les développements à Gaza et la victoire des Palestiniens qui équivaut à un tsunami pour Israël ». Il s’est essentiellement entretenu avec le président de la Chambre Nabih Berry et il verra probablement les responsables du Hezbollah. Hier soir, il a aussi rencontré les représentants de toutes les organisations palestiniennes au Liban. Une rencontre symbolique qui dément les rumeurs sur la rupture des relations entre le Hamas et l’Iran. Il a surtout évoqué la victoire de la résistance palestinienne à Gaza. Il a même déclaré à la presse que « la victoire de Gaza a montré à tous que les résistances palestinienne et libanaise font face à l’occupation et constitueront une sorte de tsunami pour Israël ».


Larijani – qui, selon les pronostics, serait l’un des favoris à la succession du président Mahmoud Ahmadinejad dont le mandat s’achève en juin 2013 – a aussi déclaré après son entretien avec Berry que « la victoire de Gaza a montré que la résistance et le jihad sont les meilleurs moyens d’affronter l’ennemi israélien ». Mais il a aussi évoqué avec son interlocuteur le dossier syrien et les efforts iraniens pour trouver une solution à cette crise ainsi que la situation générale au Liban.
Devant les représentants des organisations palestiniennes, il a affirmé que la victoire de Gaza est « celle de tous les Palestiniens et de tous les résistants. C’est une victoire qui a fait chaud au cœur des Iraniens ». S’adressant aux Américains, il a déclaré : « Il semble que vous n’entendiez pas les voix grondantes des peuples islamiques et résistants. Mais après la victoire de Gaza, vous ne pouvez plus ne pas les entendre. » S’adressant ensuite aux États de la région, Larijani a lancé : « Vous ne pouvez pas prétendre aider la cause palestinienne à travers les commissions. C’est seulement en fournissant des aides militaires que vous serez en train d’aider cette cause. » Il a encore ajouté qu’il est certain que le peuple libanais a été le pionnier dans le développement de l’esprit de résistance à travers la grande victoire réalisée en 2006. Il a enfin affirmé que le peuple iranien place au cœur de sa politique l’appui au peuple palestinien.

Assad et les réformes...
Larijani a ensuite donné une rapide conférence de presse. À une question sur la teneur de ses entretiens avec le président syrien Bachar el-Assad, Larijani a répondu : « La position de la République islamique à l’égard de la crise syrienne est connue. Nous appuyons l’avènement de la démocratie dans la région et nous avons appuyé les révolutions populaires en Tunisie, en Égypte, en Libye et au Yémen, comme nous appuyons la révolution à Bahreïn. En Syrie, nous appuyons aussi les réformes. Mais nos divergences avec certains pays de la région portent sur le fait qu’ils veulent imposer la démocratie par les armes. Nous refusons cette voie. Pour nous, elle est difficile et les expériences passées montrent que ces méthodes n’entraînent qu’un surplus de versement de sang. En même temps, nous appuyons le dialogue en Syrie et les réformes. Nous menons des négociations avec des pays de la région dans ce but. Nous avons donc évoqué tout cela avec le président Bachar el-Assad. Nous rejetons en tout cas toute forme d’intervention militaire étrangère en Syrie. »


Interrogé sur la crise politique libanaise, Larijani a rappelé que la République a « une position de principe constante à l’égard du Liban qui consiste à appuyer l’unité du peuple libanais. Nous pensons que les responsables libanais ont suffisamment de savoir-faire et d’expérience pour surmonter les divergences. Certains veulent peut-être déstabiliser le Liban, mais ils n’ont heureusement pas les moyens de le faire ».


Au sujet de sa prochaine visite en Turquie, après la demande officielle turque de déployer des missiles Patriot à la frontière avec la Syrie, Larijani a déclaré : « Nous avons des divergences avec nos frères turcs au sujet du dossier syrien. À travers les tournées dans la région, nous cherchons à réduire ces divergences pour aboutir à une vision commune. Il faut savoir qu’on ne peut pas résoudre la crise syrienne avec le déploiement de ces missiles. »
Enfin, au sujet des événements de Gaza, il a affirmé que la République islamique continuera à appuyer la résistance palestinienne à Gaza. « Si le peuple libanais relève aujourd’hui le front fièrement, a-t-il dit, c’est à cause de la victoire de 2006. C’est la même chose pour Gaza en 2008 et aujourd’hui. Nous appuyons en tout cas le processus de résistance. »

 

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