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À La Une - Sécurité routière

Hécatombe sur les routes libanaises : 20 morts en trois jours

L’application du nouveau code de la route est un long processus qui se fera progressivement mais qui nécessite de gros efforts. Entre-temps, le nombre de victimes ne cesse d’augmenter sur les routes du pays.

Vingt personnes au moins ont péri sur les routes libanaises en trois jours. Une véritable hécatombe, qui fait dramatiquement grimper les statistiques annuelles de la YASA (Association des jeunes pour l’éveil social). Des statistiques proches du record, avec plus de 730 morts en 2012 jusque-là et 900 morts pour l’année 2011, selon les chiffres fournis par l’association. Mais qui ne semblent nullement inquiéter les autorités, convaincues que les choses vont en s’améliorant. À l’heure où doit entrer en vigueur le nouveau code de la route, qui a paru dans le Journal officiel, le 25 octobre dernier.


Le dernier drame remonte à lundi. Il a fait quatre morts et plusieurs blessés. C’était sur l’autoroute de Naameh. Une famille entière a été décimée après avoir été percutée par une voiture, en essayant de traverser à pied la voie de retour vers Beyrouth. Les victimes auraient été ensuite écrasées à plusieurs reprises par les voitures qui ne se sont pas arrêtées. Il s’agit des quatre ressortissants syriens Ibrahim Amhan, Hamida Hajj Khamiss, Bara’ Hamida Hajj Khamiss et Fadia Hajj Khamiss. Seule Souad Amhan a survécu. Grièvement blessée, cette femme enceinte a été transportée à l’hôpital de Jiyeh. La famille était arrivée de Syrie deux jours plus tôt, pour fuir les conflits. Mais c’est au Liban qu’elle a tragiquement trouvé la mort.

Un nombre record de victimes
L’accident a provoqué un carambolage, mais la grande majorité des voitures ont poursuivi leur chemin. Seul le conducteur d’une Subaru s’est rangé de côté avant de se rendre à la gendarmerie de Damour. À l’intérieur de son véhicule, il y avait des traces de sang. Il a fallu plus de deux heures aux agents des forces de sécurité pour ouvrir de nouveau la voie à la circulation, après le drame.
À cette tragédie sur la route de Naameh, viennent s’ajouter plusieurs accidents mortels qui ont eu lieu ces derniers jours sur les routes de l’aéroport, d’Antélias, de Anjar, ou ailleurs. Des accidents qui montrent l’urgence de la mise en application du nouveau code de la route.
« Le chaos sur les routes a battu tous les records », ne peut s’empêcher de dénoncer Ziyad Akl, fondateur de la YASA. « Les victimes des routes, elles, ne cessent d’augmenter, de manière dramatique. Il s’agit principalement de jeunes. » M. Akl lance son énième cri d’alarme. Il est pessimiste pour l’avenir, si les mesures nécessaires ne sont pas prises. « Tout le monde doit se mobiliser contre les accidents de la route. Mais personne ne s’en soucie. Sauf les médias et les réseaux sociaux qui dénoncent de plus en plus », dit-il.
Ziyad Akl met d’ailleurs tous ses espoirs dans le nouveau code de la route. Mais le processus n’est pas automatique. Son application se fera de manière progressive. Elle nécessitera beaucoup d’efforts. « Il faudra commencer par élaborer les textes de loi et décrets nécessaires. Puis mettre en place une unité responsable de la sécurité routière au sein des FSI », indique-t-il. « Il faudra surtout faire appliquer la loi. »

Une amélioration, selon les FSI
Pour le responsable de la communication au sein des FSI, le lieutenant-colonel Joseph Moussallem, la récente tragédie de Naameh est un « cas exceptionnel » et la situation n’a rien de dramatique. « Bien au contraire. »Il soutient ferme une baisse de 7,5 % du nombre de morts sur les routes en 2011. « Nous espérons que les chiffres de 2012 soient aussi bons », dit-il. Des chiffres considérés comme non précis par la YASA, car ils ne tiennent pas compte des blessés qui succombent à l’hôpital, plusieurs jours ou plusieurs mois après les accidents.
Quant à l’application du nouveau code de la route, elle nécessite des amendements de loi et des décrets, comme l’explique le lieutenant-colonel. « Les choses se mettent en place. C’est une affaire de quelques mois. Entre-temps, l’institution ne chôme pas, assure-t-il. Les radars sont opérationnels. Nous avons déjà dressé plus de 500 000 procès-verbaux pour excès de vitesse ou stationnement interdit. C’est un record. »
Entre-temps, les gens meurent toujours sur les routes. Parce que les automobilistes conduisent comme des fous. Parce que les jeunes continuent d’acheter leur permis de conduire. Parce que nul ne se soucie des piétons. Parce que l’impunité règne. Parce que la corruption gangrène l’administration et le pays. Jusqu’à quand ?

 

 

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