Rechercher
Rechercher

À La Une - Ces jeunes de la diaspora libanaise qui font parler d'eux

Andrew Nemr, le danseur de claquettes libano-américain qui rêvait de Baalbeck

"Quelque chose au fond de moi est continuellement attiré par les contradictions du Liban", assure le danseur.

Andrew Nemr, danseur de claquettes libano-americain, n'a jamais connu le Liban et ne l'a jamais oublié. Photo AK47 Division.

Quand ses parents prennent le bus Beyrouth-Paris, en 1976, pour fuir la guerre civile qui ronge le Liban, Andrew Nemr n'était pas encore né. Comme une grande partie des Libanais contraints à l'émigration, le couple s'installe ensuite au Canada, où Andrew Nemr vient au monde en 1980. Trois ans plus tard, la petite famille emménage à Alexandria, dans l’État de Virginie aux États-Unis. C'est là que le petit va grandir. C'est là, aussi, que va naître en lui le danseur de claquettes.

 

"J'ai fait mes premiers pas de danseur à trois ans et demi dans une école de danse à Alexandria. J'ai appris le ballet, les claquettes, le jazz et la gymnastique, se rappelle Andrew Nemr. J'étais fils unique, et danser représentait alors une activité que je pouvais partager avec d'autres enfants".

 

La danse devient beaucoup plus qu'une simple activité quand Andrew voit, alors qu'il a neuf ans, le film américain "Tap" avec Sammy Davis Jr, Gregory Hines, Savion Glover et des apparitions de plusieurs légendes des claquettes des années 30 et 40. "Quand j'ai vu ce film, ses acteurs et ses danseurs, j'ai découvert le métier que j'avais toujours voulu faire. J'en suis en fait tombé amoureux", raconte-t-il à Lorientlejour.com

 

Vingt-trois ans plus tard, Andrew Nemr, 32 ans, est un danseur de claquettes accompli et connaissant un certain succès aux États-Unis.

"Je n'ai jamais cherché à devenir un danseur +professionnel+ ou +commercial+. J'ai juste écouté mon cœur, explique-t-il. On dit que dans l'art, un artiste ne choisit jamais son métier. C'est le métier qui le choisit", dit-il, ajoutant: "Cet art est la façon que Dieu a choisie pour se révéler à moi le plus clairement. C'est la manière par laquelle Dieu m'a permis de découvrir qui je suis".

 

 

Andrew Nemr à l’œuvre. Photo Jerry LaCay



Andrew Nemr a créé sa propre troupe, Cats Paying Dues/CPD PLUS dont il est le directeur artistique et le principal danseur. "Fondée il y huit ans, la troupe est composée de huit membres. Elle présente toute une variété de spectacles, des performances pour les familles et les enfants, mais aussi des pièces théâtrales", explique le danseur.

 

Dans le but de transmettre son savoir au plus grand nombre, il a également co-fondé, en 2002, l'organisation Tap Legacy Foundation (TLF) avec son mentor, Gregory Hines. Le but principal de l'organisation était de construire un centre culturel à New York dédié aux claquettes, où le danseur vit depuis une dizaine d'années. "Outre la production de nombreux événements et festivals, Tap Legacy Foundation a lancé plusieurs initiatives pour promouvoir l'histoire de la danse", explique Andrew Nemr.

 

Qu'il soit danseur, directeur artistique, chorégraphe ou éducateur, Andrew Nemr puise son bonheur à la même source.

"Dans tout ce que j'entreprends, je suis heureux quand je vis de nouvelles expériences, quand je mûris à travers mes relations, explique-t-il. En tant que danseur de claquettes, je puise le bonheur dans l'expérience avec mon Créateur; en tant que directeur artistique, dans la relation avec le public ; en tant que chorégraphe, dans la relation avec les danseurs ; enfin, et c'est peut-être le plus important, en tant qu'éducateur, où je trouve le bonheur dans la relation avec les élèves".

 


 

 

 

Nouvelle aventure, en avril 2012 : Andrew est devenu membre de TED (Technology, Entertainment and Design), une organisation dédiée aux idées "qui méritent d'être répandues" (Ideas Worth Spreading). Le jeune artiste a, plus précisément, rejoint le programme TED Fellows qui aide les innovateurs à faire partie de la communauté mondiale TED.

 

"TED m'assure une extraordinaire plateforme sur laquelle je peux présenter mon travail et partager ce que j'ai appris avec le monde. Je suis désormais relié à un réseau d'individus exceptionnels, chacun dans son domaine. C'est une grande source d'inspiration", se félicite le danseur.

 

 

 

 

Bien qu'il n'ait pas connu le Liban, Andrew n'a jamais rompu les liens avec son pays d'origine. Avec ses parents, Andrew parle arabe, même s'il ne maîtrise pas parfaitement la langue, admet-il. A travers sa mère, "une excellente cuisinière", il est totalement connecté à la cuisine libanaise.

 

Le danseur se sent attaché au Liban, "notamment par l'attitude et l'expérience commune des gens qu'il rencontre". "Tous les Libanais que j'ai connus sont fiers et généreux. Ils ont un énorme sens du foyer et de la famille et ne comptent que sur eux-mêmes", assure-t-il. "Quelque chose au fond de moi est continuellement attiré par les contradictions du Liban : des villages calmes et une ville agitée, la douleur de la guerre et la joie de la vie nocturne, la musique orientale et l'orchestration occidentale...", poursuit-il.

 

Le Liban, un pays dans lequel le danseur de claquettes rêve de se produire. "Je ne connais malheureusement pas le pays, mais y danser serait un rêve devenu réalité, j'espère vraiment un jour pouvoir donner une performance à Baalbeck".

 

 

 

Dans la même rubrique:

Chady Mattar, le Libanais qui veut rapprocher Hollywood du Moyen-Orient

 

Dans les coulisses de Pixar, un Libanais participe à la révolution des films d’animation

 

Carlos Latuff, caricaturiste 2.0 au service des peuples opprimés

 

La Gale : mi-Suisse mi-Libanaise, mi-rap mi-punk

Quand ses parents prennent le bus Beyrouth-Paris, en 1976, pour fuir la guerre civile qui ronge le Liban, Andrew Nemr n'était pas encore né. Comme une grande partie des Libanais contraints à l'émigration, le couple s'installe ensuite au Canada, où Andrew Nemr vient au monde en 1980. Trois ans plus tard, la petite famille emménage à Alexandria, dans l’État de Virginie aux États-Unis....

commentaires (1)

"Ces jeunes de la diaspora libanaise qui font parler d'eux". Eux-mêmes ou leurs parents ont fui la merde foutue dans leur pays par ses ennemis externes et internes. Et les voilà briller dans les pays qui les ont accueillis.

Halim Abou Chacra

11 h 08, le 30 octobre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • "Ces jeunes de la diaspora libanaise qui font parler d'eux". Eux-mêmes ou leurs parents ont fui la merde foutue dans leur pays par ses ennemis externes et internes. Et les voilà briller dans les pays qui les ont accueillis.

    Halim Abou Chacra

    11 h 08, le 30 octobre 2012

Retour en haut