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Liban - Reportage

Place Riad el-Solh, les jeunes du 14 Mars poursuivent leur sit-in

Les étudiants du 14 Mars ont poursuivi hier leur sit-in place Riad el-Solh entamé vendredi soir, appelant à la démission du Premier ministre Nagib Mikati.

Barbelés place Riad el-Solh. « Le peuple veut le départ du menteur », peut-on lire sur l’écriteau.

En fin d’après-midi hier, sept tentes étaient dressées sur les trottoirs et la place Riad el-Solh et l’espace vert entourant la statue à l’effigie du Premier ministre libanais après l’indépendance. Des barbelés de deux mètres ainsi que des barrières en fer placées par les forces de l’ordre coupent désormais la route menant vers la colline du Sérail et vers Basta au niveau de l’immeuble Oueini.

 

Alors que les tensions entre le 8 et le 14 Mars se sont exacerbées lundi dans la rue, le mécontentement après l’attentat d’Achrafieh trouve également une expression non violente, par l’organisation de sit-ins parallèles à Tripoli, mais aussi à Beyrouth.

 

Anthony Labaki est Kataëb. Il raconte : « J’avais 17 ans en 2005. J’étais à l’école. Nous avions réussi grâce à nos tentes, place des Martyrs, à chasser l’armée syrienne hors du Liban. » Aujourd’hui Anthony est devenu physiothérapeute. Et hier soir, c’était sa permanence. Il passera la nuit dans l’une des deux tentes Kataëb. 

« Nous avons plusieurs revendications : le départ du Premier ministre, Nagib Mikati, certes, mais aussi permettre au Tribunal spécial pour le Liban de statuer dans l’assassinat de Wissam el-Hassan, changer la sécurité à l’aéroport de Beyrouth et désarmer le Hezbollah », dit-il.


Les Forces libanaises ont dressé trois tentes sur la pelouse entourant la statue de Riad el-Solh. Pierre Nammour dormira dans l’une d’elles. Il évoque le parcours des FL depuis le début de la guerre. Il parle aussi de sa propre expérience, notamment de la torture qu’il a lui-même subie par intermittence depuis 1995 au ministère de la Défense. « Vous savez, j’ai porté plainte contre un juge mais jusqu’à présent ça n’a pas abouti », indique-t-il, citant le nom du juge.
Pierre promet qu’il « poursuivra la lutte jusqu’à ce que nous puissions édifier un État de droit. Aujourd’hui, ce sont les services de renseignements de l’armée, le Hezbollah et la Syrie qui tiennent les rênes du pouvoir et de la justice », poursuit-il.


Abdelsalam Moussa est le responsable presse de la Jeunesse du courant du Futur. « Ce sit-in est symbolique pour nous », dit-il, notant que le mouvement qu’il représente a dressé trois tentes place Riad el-Solh. « Nous tenons à poursuivre notre action pacifique. Tous les jours, nous organiserons un événement », promet-il.


La tente du PNL se trouve sur un trottoir de la place Riad el-Solh. Rémy Ghanem est étudiante en journalisme. Partisane du PNL, elle note : « Je suis là pour dire que quelles que soient les circonstances, ceux qui ont la volonté finissent toujours par changer les choses. Et nous avons cette volonté. »


À la question de savoir quelle différence il y a entre ce sit-in et celui du Hezbollah, qui avait paralysé durant un an et demi le centre-ville, Élie Menassa, également PNL, répond : « Contrairement au Hezbollah, nous sommes victimes d’injustice et nos hommes politiques sont la cible des assassins », indique-t-il.


Ziad Daher est originaire de Chebaa et habite Saïda. Il est venu spécialement à Beyrouth pour prendre part au sit-in : « Le Hezbollah avait bloqué la route. Là ce sont les forces de l’ordre qui ont placé les barbelés. Nous avons installé nos tentes loin de l’asphalte pour permettre aux véhicules de circuler. Nous resterons là pour mettre un terme au pouvoir de Bachar el-Assad au Liban », ajoute-t-il.


En début de soirée les étudiants du 14 Mars ont organisé une marche de la place des Martyrs jusqu’à la place Riad el-Solh. Prenant la parole, plusieurs d’entre eux ont mis l’accent sur le caractère pacifique de leur rassemblement. Demain, ils organiseront un rassemblement place Sassine en guise de solidarité avec les habitants de la rue Ibrahim Mounzer, lieu de l’explosion de vendredi dernier.

En fin d’après-midi hier, sept tentes étaient dressées sur les trottoirs et la place Riad el-Solh et l’espace vert entourant la statue à l’effigie du Premier ministre libanais après l’indépendance. Des barbelés de deux mètres ainsi que des barrières en fer placées par les forces de l’ordre coupent désormais la route menant vers la colline du Sérail et vers Basta...

commentaires (3)

Encore une bouffonnerie qui va finir en queue de poisson. Décidément le pays, à défaut de boulot se retrouve avec un nombre incalculable de clowns.La loi et la légalité primeront avec force et rigueur.

Jaber Kamel

08 h 53, le 23 octobre 2012

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Commentaires (3)

  • Encore une bouffonnerie qui va finir en queue de poisson. Décidément le pays, à défaut de boulot se retrouve avec un nombre incalculable de clowns.La loi et la légalité primeront avec force et rigueur.

    Jaber Kamel

    08 h 53, le 23 octobre 2012

  • Vu la situation explosive, exacerbée par ce qui se passe chez les voisins et l'engagement de certains de chez nous, sit-in et manifestatiions devraient être DÉMOCRATIQUES et POSITIVES UNIQUEMENT ! LE GLAS COMMENCE DÉJÀ À SE FAIRE ENTENDRE...

    SAKR LEBNAN

    05 h 18, le 23 octobre 2012

  • Ce fut le Despotisme de sœur-syrie qui contraignit le Sain Libanais à la Révolution Cédraie. De là sa condamnation par cette même sœur-syrie et son ralentissement momentanée. Ses besoins avoués ne le poussaient pas à vouloir obtenir par la violence le renversement de ce Système Sécuritaire Syro-libanais : il n'était pas encore de taille à accomplir cette tâche-là à ce moment-là en effet. Force fut aussi à ce "fakih" Anthracite de lui apprendre que le temps n'était plus où ce Système jugeait à propos de rendre les honneurs à ses illusions ! Et, seules ses multiples défaites, surtout celle du remplacement de Saad le Solennel par ce "Mîkâtéh", le convainquit de cette vérité : que la plus infime amélioration de sa situation reste une utopie au sein de ce Système Sécuritaire Syro-libanais. Utopie qui se change en "crime" aux yeux des "Malsains" dès qu'elle tente de se réaliser. A ses revendications, outrées par la forme et pacifistes par le contenu dont il voulait arracher la concession par sa Cédraie Révolution, se substitue déjà l'audacieux mot d'ordre actuel en Syrie et au Liban de Révolution pour l’émancipation, cette fois Vraie et Forcée : Renversement de la dictature "assadique" et "Dictature" de la Révolution Cédraie. Et qu’on se rassure, car les "fakihdiot-baassdiots devront balayer dans et devant la porte ; bien la laver et bien la récurer !".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 02, le 23 octobre 2012

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