Siniora : Pas de concertations avant le départ du gouvernement

Au terme des prières célébrées pour le repos de l’âme de Wissam el-Hassan et de son accompagnateur, le chef du bloc parlementaire du courant du Futur, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a prononcé devant la foule rassemblée en dehors de la mosquée de la place des Martyrs une allocution très ferme dans laquelle il a adopté des positions en flèche au sujet du gouvernement et du Premier ministre Nagib Mikati.

D’entrée de jeu, M. Siniora a lancé : « Il n’y aura pas de concertations (au sujet de la situation actuelle) avant le départ de ce gouvernement. Il n’y aura pas de dialogue sur le compte du sang des martyrs et du sang des Libanais. » M. Siniora s’est ensuite adressé « aux masses de Rafic Hariri, aux camarades de Wissan (el-Hassan) et de son compagnon Ahmad (Sahyouni), aux camarades des autres martyrs et blessés d’Achrafieh, l’Achrafieh symbole de l’honneur et de la résistance, l’Achrafieh de Bachir Gemayel, de Wissam el-Hassan, de Camille Chamoun et de Kamal Joumblatt, l’Achrafieh de Pierre Gemayel, de Gebran Tuéni, de Samir Kassir, de Georges Haoui, de Walid Eido et d’Antoine Ghanem, l’Achrafieh de May Chidiac, de Marwan Hamadé et d’Élias Murr, aux héros du Liban-Nord (d’où est originaire Wissam el-Hassan), aux héros de la branche des renseignements (des FSI), à la famille du martyr Wissam el-Hassan, à tous ceux-là je dis qu’il doit être clair, et nous le disons en toute franchise, qu’il ne saurait y avoir de dialogue sur le compte du sang des martyrs et du sang des Libanais. Ce gouvernement est responsable de l’assassinat de Wissam el-Hassan et de son compagnon. »

(Lire aussi : Sleiman : Les politiques ne devraient pas couvrir les assassins et à la justice d’accélérer l’affaire Samaha)

Un soutien local au complot
Après avoir réclamé le départ du gouvernement, M. Siniora a déclaré, en s’adressant à Wissam el-Hassan : « Il y a eu une intrigue et un soutien local pour exécuter le complot visant à te tuer. Il y a eu une aide, à commencer par ton arrivée à l’aéroport de Beyrouth jusqu’à ton arrivée à Achrafieh. Il ne vous est plus possible, président Nagib Mikati, de rester à votre poste pour couvrir ce meurtre. Si vous vous maintenez à votre poste, Nagib, cela signifierait que vous avalisez ce qui s’est produit et ce qui pourrait se produire. Ce gouvernement est le fruit de la volonté du Hezbollah et de la Syrie. »

Et M. Siniora d’ajouter : « Président Mikati, votre maintien à votre poste n’est plus acceptable. Nous n’acceptons pas de nous taire au sujet de l’assassinat de Wissam el-Hassan. Nous rejetons un gouvernement qui couvre le crime. Nous réclamons un gouvernement de salut qui protégerait tous les Libanais. Le président Mikati doit se retirer et rejoindre l’endroit où les Libanais veulent qu’il s’y rende. Le peuple libanais n’acceptera pas un gouvernement qui couvre les crimes. Président Mikati, vous êtes responsable, vous êtes responsable, vous êtes responsable. »

Le mufti Chaar
De son côté, le mufti du Liban-Nord, cheikh Malek Chaar, s’est adressé directement aux commanditaires de l’assassinat. « Que veulent-ils après avoir tué Rafic Hariri et la longue série des martyrs ? s’est-il interrogé. Veulent-ils tuer Rafic Hariri une seconde fois ? »
En conclusion, le mufti Chaar a souligné que Saad Hariri et Fouad Siniora continueront à être le porte-étendard du Liban.

Reportage

La rue sunnite laisse éclater sa colère contre le Sérail

L’émouvant adieu de l’État et des FSI aux deux compagnons assassinés

Lire aussi

L’insupportable ambivalence du gouvernement

Tombeau pour un martyr...