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Moyen Orient et Monde - Koweït

Des milliers de manifestants islamistes et nationalistes sont dispersés par la police

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale koweïtienne, hier soir, pour protester contre la nouvelle loi électorale. Yasser el-Zayyat/AFP

La police antiémeute au Koweït est intervenue brutalement hier soir pour disperser des dizaines de milliers de manifestants qui protestaient contre un amendement de la loi électorale, selon des témoins. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, de bombes assourdissantes et de balles en caoutchouc, faisant au moins dix blessés et procédant à des arrestations parmi la foule, ont ajouté ces sources. Un ancien député, Abdallah el-Barghash, a lui indiqué avoir vu des blessés évacués par des ambulances. Le nombre des manifestants serait de quelque 100 000 selon cet ex-député, et de 30 000 selon des observateurs indépendants. La police n’a pas fait d’estimation.
En début de soirée, la police antiémeute avait empêché le rassemblement des protestataires sur les sites choisis par l’opposition pour la manifestation. Des heurts ont alors éclaté. La police a arrêté plusieurs personnes dont l’ancien député islamiste Walid el-Tabtabaï, ont indiqué les organisateurs sur Twitter. Ceux-là ont ensuite demandé aux protestataires de se rassembler sur un autre site de la capitale où ils ont manifesté pendant plusieurs heures. « C’est comme un champ de bataille », a déclaré Mohammad Rashed, un employé du secteur privé, en quittant, en compagnie de sa femme et d’autres membres de sa famille, le lieu du rassemblement en raison d’un usage excessif des bombes assourdissantes.

Loi électorale
Ces heurts sont intervenus alors que le gouvernement a approuvé samedi un amendement contesté de la loi électorale et fixé les élections législatives anticipées au 1er décembre, au grand dam de l’opposition qui a dénoncé une « journée noire » et appelé à des manifestations. Il s’agira des deuxièmes élections législatives cette année et des cinquièmes à se tenir depuis 2006 dans cet émirat pétrolier secoué par des crises à répétition entre l’exécutif et le législatif.
L’émir, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, avait en effet ordonné vendredi au gouvernement d’amender la loi électorale, pour « protéger l’unité nationale », le découpage existant contribuant à diviser le Koweït suivant des lignes confessionnelles et tribales. La loi électorale, adoptée en 2006 après des manifestations organisées par l’opposition, divise le pays en cinq circonscriptions, chacune devant élire 10 députés. Selon cette loi, chaque électeur peut voter pour un maximum de quatre candidats. L’amendement proposé par le gouvernement veut réduire à un ou à deux le nombre de candidats que peut choisir un électeur.
Cependant, l’opposition islamiste et nationaliste a qualifié cette décision de « déclaration de guerre » et appelé à manifester, estimant qu’il s’agissait d’une tentative du pouvoir de faire élire une Assemblée qui lui est acquise.
Mais dans une ferme mise en garde, le ministère de l’Intérieur avait prévenu dans un communiqué qu’il n’autoriserait aucun « sit-in, rassemblement, marche, regroupement ou campement » dans « aucun lieu autre que la place sur laquelle se trouve le Parlement ». Le ministère avait également indiqué qu’il réagirait avec « force et fermeté » à « tout acte de violence, d’émeutes, ou tentatives d’incitation à la violence (...) portant atteinte à la sécurité nationale ».

(Source : AFP)
La police antiémeute au Koweït est intervenue brutalement hier soir pour disperser des dizaines de milliers de manifestants qui protestaient contre un amendement de la loi électorale, selon des témoins. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, de bombes assourdissantes et de balles en caoutchouc, faisant au moins dix blessés et procédant à des arrestations parmi la...

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