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Moyen Orient et Monde - Révolte

Turquie, Iran, Égypte et Ligue arabe appelleront vendredi à la trêve en Syrie

Nouvel échange de tirs syro-turc ; Maaret al-Noomane toujours sous les bombes ; appel à la protection depuis Paris.

Des membres de l’ASL marquent leur territoire dans le centre d’Alep. Asmaa Waguih/Reuters

L’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a renouvelé hier depuis Beyrouth (voir page 2) son appel à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu à l’occasion de l’Adha. La Turquie soutient cette proposition « utile », a assuré le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Le cessez-le-feu est également soutenu par l’Iran, a ajouté M. Davutoglu, qui a précisé que le sujet avait été abordé lors d’un entretien bilatéral entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président iranien Mahmoud Ahmadinedjad en marge d’un sommet régional à Bakou mardi. « À l’évidence, la guerre n’est pas une solution viable et tout groupe qui tire son pouvoir de la guerre et entend poursuivre la guerre n’a pas d’avenir », a réitéré hier M. Ahmadinejad à l’issue d’un sommet asiatique à Koweït. Il s’est également prononcé en faveur d’élections libres qu’il a qualifiées de meilleur moyen de résoudre le conflit qui dure depuis dix-neuf mois.
M. Davutoglu a aussi souligné avoir eu un entretien avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, « qui soutient aussi cette proposition ». M. Arabi a en outre demandé le soutien de la communauté internationale à ce sujet.

« Aide au terrorisme »
Les pays impliqués dans cette initiative, notamment la Turquie, l’Iran, l’Égypte et la Ligue arabe, doivent lancer vendredi un appel aux parties belligérantes en Syrie pour une trêve, a précisé M. Davutoglu, ajoutant : « Espérons que les parties respectent la trêve et que le sang s’arrête de couler en Syrie, au moins pour un certain temps. »
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé de son côté que la proposition de M. Brahimi était « un très bon objectif, à condition d’être assorti de moyens pour le superviser, parce que pour le moment, ces moyens-là ne sont pas réunis ».
Parallèlement, le roi Abdallah d’Arabie saoudite s’est entretenu de la Syrie avec le roi Mohammad VI du Maroc à Djeddah. L’Arabie saoudite entend en outre faciliter l’obtention de visas pour les Syriens souhaitant effectuer le pèlerinage à La Mecque, qui doit débuter la semaine prochaine, a indiqué son ambassadeur à Beyrouth.
De son côté, le président russe Vladimir Poutine a martelé hier que personne, à l’exception du Conseil de sécurité des Nations unies, ne pouvait restreindre les ventes d’armes russes à l’étranger.
Concernant les nouvelles sanctions prises par l’Union européenne, la Syrie a vivement réagi, estimant qu’il s’agissait d’une aide au « terrorisme ». L’obstination de l’UE à imposer des sanctions économiques injustifiées, sans aucune base légale ni morale, est contradictoire avec les professions de foi de ces pays qui disent être motivés par la défense des intérêts du peuple syrien », a affirmé une « source responsable » au sein du ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle SANA.

Vatican tardif
De son côté, Benoît XVI veut mettre tout le poids de l’Église pour contribuer à la paix en Syrie, en y envoyant une délégation de personnalités de premier plan, un geste jugé courageux mais tardif et délicat dans un pays où les chrétiens sont divisés entre partisans et adversaires de Bachar el-Assad. Le bras droit du pape, le cardinal italien Tarcisio Bertone, a annoncé qu’une délégation serait envoyée « pour exprimer la solidarité fraternelle » du synode « avec toute la population ». Elle devrait se rendre « la semaine prochaine » à Damas, le temps de remplir les formalités nécessaires avec le nonce, Mgr Mario Zenari, et les autorités locales. La délégation encouragera « tous ceux qui sont engagés dans la recherche d’un accord respectueux des droits et des devoirs de tous, avec une attention particulière à ce que prévoit le droit humanitaire », a-t-il insisté.

Combats
Sur le terrain, un nouvel obus de mortier tiré depuis la Syrie est tombé dans le sud-est de la Turquie, sans faire de victimes, a indiqué la chaîne d’information NTV, citant les autorités locales. L’obus a atterri sur le banc du fleuve Oronte, dans la province turque de Hatay. La riposte de l’artillerie turque ne s’est pas fait attendre. M. Davutoglu avait prévenu samedi que la Turquie riposterait à nouveau en cas de nouvelle violation de sa frontière par la Syrie.
Dans le même temps, l’armée syrienne continuait de mener des raids aériens aux alentours de Maaret al-Noomane, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des affrontements violents secouaient par ailleurs Maarhtat, après une attaque rebelle contre un convoi de l’armée en route pour prêter main forte aux soldats assiégés dans la base de Wadi Daif, la plus importante d’Idleb, par les insurgés. « Les rebelles sont parvenus à abattre un hélicoptère qui participait aux combats à Maarhtat », a indiqué l’OSDH. L’appareil, qui volait à une altitude de 1 500 mètres, a été descendu par des tirs de mitrailleuse antiaérienne 14,5 mm, ont indiqué des rebelles. Il a explosé en vol avant de s’écraser en une boule de feu au sol. Il s’agit du deuxième appareil de l’armée à être abattu par les insurgés en moins d’une semaine.
Dans la province d’Alep, les combats faisaient toujours rage.
À Damas, où un haut responsable de la mairie a été tué devant chez lui, les mesures de sécurité ont été renforcées autour de bâtiments gouvernementaux par crainte d’éventuels attentats, entravant la circulation dans la capitale.
Les violences à travers le pays ont fait au moins 106 morts hier selon un bilan de la chaîne satellitaire al-Arabiya.

 « Effroyable »
À Paris, des administrateurs civils de zones libérées du nord syrien ont souligné l’urgence à protéger ces régions des attaques aériennes du régime, lors d’une réunion au Quai d’Orsay. « On espère des zones d’exclusion aérienne. Cela fait plus d’un an qu’on le demande. On peut affronter des forces terrestres, mais on n’a pas d’armes antiaériennes » lourdes, a déclaré à la presse Osman Bilawi, président du « Conseil révolutionnaire civil » de Maaret al-Noomane.
Décrivant une situation « effroyable » dans sa ville « soumise à des bombardements qui détruisent plus de 30 à 40 maisons par jour », M. Bilawi a dénoncé l’utilisation par le régime syrien de barils de TNT remplis de pièces métalliques larguées par hélicoptères et de bombes à sous-munitions. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a aussi dénoncé les « largages de barils de TNT et de bombes à sous-munitions ».
Enfin, un jeune médecin britannique, Shajul Islam, 26 ans, inculpé pour séquestration de deux journalistes occidentaux en Syrie, a brièvement comparu hier devant un tribunal londonien qui a décidé de le maintenir en détention dans l’attente d’une prochaine audition.
(Sources : agences
et rédaction)
L’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a renouvelé hier depuis Beyrouth (voir page 2) son appel à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu à l’occasion de l’Adha. La Turquie soutient cette proposition « utile », a assuré le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Le cessez-le-feu est également soutenu par l’Iran, a ajouté M. Davutoglu,...

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