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Sport

David Millar prône le repentir avant le retour

David Millar franchissant en vainqueur la ligne d’arrivée de la 12e étape du Tour de France 2012. Stéphane Mahé/Reuters

Dans un milieu longtemps soumis à la loi du silence et secoué par les révélations sur les méthodes jugées mafieuses de Lance Armstrong, il n’est guère étonnant que David Millar demande aux coureurs dopés de se repentir. Le Britannique, lui-même suspendu deux ans pour dopage en 2004, estime que ceux qui ont fauté doivent purger leur suspension mais ne devraient revenir dans le peloton qu’après avoir fait acte de contrition.
« La plupart d’entre eux reviennent sans avoir subi quoi que ce soit, si ce n’est deux années de salaires perdues, voire moins », dit le coureur de l’équipe Garmin-Sharp dans un entretien accordé à Reuters.
« Chacun a droit à une seconde chance mais cette seconde chance doit se mériter. Vous ne pouvez pas revenir comme s’il ne s’était rien passé. »
Depuis son retour, David Millar bat sa coulpe. Continuez de dire que je suis un ex-dopé, avait-il supplié après sa victoire d’étape dans le Tour de France en juillet dernier.
Un mois plus tard, Lance Armstrong se voyait suspendu à vie par l’Agence antidopage américaine (Usada), qui l’a également privé de ses sept titres sur le Tour.
La semaine dernière, l’Usada a publié son rapport. Circonstancié, détaillé, il met au jour un système de triche froidement organisé dont Armstrong était l’instigateur.
Si Lance Armstrong, ou son mentor Johan Bruyneel ne reviendront pas dans le monde du vélo, d’autres coureurs au passé trouble et imperméables au repentir œuvrent toujours, à l’image du champion olympique Alexandre Vinokourov.
Le Kazakh, qui n’a jamais fait amende honorable après un contrôle positif en 2007, sera la saison prochaine le manager d’Astana.
« La délivrance d’une licence doit prendre cela en compte », dit David Millar. « S’il y a quelqu’un dont l’UCI (Union cycliste internationale) pense qu’il ne regrette pas, ou qu’il a un mauvais effet sur le sport, elle doit la lui refuser. Cela fait partie du processus de réhabilitation. »
Ce processus, dont les contours resteraient à définir, pourrait être supervisé par l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui pourrait agir « sur recommandation de l’UCI », selon Millar.

Changer les choses
Déjà, David Millar laisse entendre qu’il aimerait voir des changements dans la gouvernance de son sport, à commencer par l’UCI.
« Nous avons besoin de changer des choses du sommet à la base, dit-il. J’aimerais aider à construire l’avenir, nous devons vraiment travailler ensemble et trouver des solutions. »  Il ajoute que reconnaître ses fautes fait partie du processus de réhabilitation. « Nous devons faire avec le passé, faire avec le passé nous aidera à préparer l’avenir », dit le coureur de 35 ans. « Nous devons nous asseoir avec les équipes, les coureurs et aussi les supporters, les médias, tous les acteurs du cyclisme », propose-t-il. Nous devons parvenir à un accord et c’est ainsi que nous pourront tous aller de l’avant. » Lance Armstrong avait dit, il y a deux ans, qu’il ne fallait pas s’attendre à « une confession larmoyante » de sa part. David Millar ajoute : « Armstrong représente une époque, il est le porte-drapeau d’une génération, c’est pourquoi tout le monde est si dur avec lui. »
« L’ironie est que ce sport ne s’est jamais aussi bien porté. Cela signifie que les athlètes n’ont jamais été mieux mais il y a toujours des restes de cette culture, toujours ce refus de composer avec le passé », conclut-il.
©Reuters
Dans un milieu longtemps soumis à la loi du silence et secoué par les révélations sur les méthodes jugées mafieuses de Lance Armstrong, il n’est guère étonnant que David Millar demande aux coureurs dopés de se repentir. Le Britannique, lui-même suspendu deux ans pour dopage en 2004, estime que ceux qui ont fauté doivent purger leur suspension mais ne devraient revenir dans...

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